EXHORTATIONS de Solon. (résumé)

 Solon

l’Athénien (640-560 avant J.-C.), auteur d’une Constitution demeurée célèbre pour son sens de la politique et de la justice, a laissé une abondante production poétique qui comprenait des Élégies, des ïambes, des tétramètres trochaïques. Parmi les fragments qui nous sont parvenus, certains sont remarquables par leur importance. Si nous laissons de côté les quelques vers de l’élégie de Salamine (fr. 2), écrite pour inciter ses concitoyens à conquérir cette île, et quelques passages d’œuvres érotiques (fr. 12 et 20), la plus grande partie de ces fragments est constituée par des vers écrits à l’appui de son œuvre de légiste. C’est précisément sous ce rapport que sa poésie doit être jugée. En un temps qui ignorait encore l’usage de la prose littéraire, le vers était l’instrument le plus efficace pour la transmission de la pensée. Par son destin net, qui souligne le rythme, par sa phraséologie et ses images solennelles, mais devenues familières grâce à Homère, le vers ajoutait une certaine vigueur aux convictions personnelles et imprimait ces idées dans l’imagination et dans la mémoire d’un vaste public. C’est ainsi que, pour Solon, la poésie est un des instruments de l’activité politique. Il fait' une description des maux dont Athènes est affligée, des dangers qui la menacent et il indique des remèdes dans sa sage législation. Il défend sa réforme politique contre les mécontents et les envieux. Il affirme avoir assigné de justes limites aux ambitions des puissants et des humbles, sans rien demander pour lui-même (fr. 23,24).