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FICHE DE LECTURE: ALCOOLS / CALLIGRAMMES de GUILLAUME APOLLINAIRE

Publié le 05/06/2011

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LE SUJET Réunissant surtout « Alcools « et « Calligrammes «, le meilleur de l'oeuvre poétique de G. Apollinaire, ces recueils nous entretiennent de sa vie. Ici, comme l'a écrit Max-Pol Fouchet, « s'épousent le destin de l'homme et le destin de l'oeuvre «. C'est qu'Apollinaire, sensible à la fuite des jours et désireux d'exalter la vie, aimait à se souvenir, à s'évoquer, à se confier. Consacrant son existence à l'amour — Ah ! Annie, Marie, Lou — qui cependant toujours le déçut, il en attendait de la joie, de la force, de la jeunesse. Ainsi, il fit de son oeuvre une fête, mélancolique autant qu'émerveillée, à jamais confiante. Fête mélodieuse, tout ensemble singulière et universelle, si présente par son goût du passé et son sens de l'avenir. Fête véritable, pure « eau de vie «.

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« Le livre fit la gloire d'Apollinaire, J notamment par le scandale que provoqua la suppression de toute ponctuation.Pour le poète, « le rythme même et la coupe des vers voilà la véritable ponctuation et il n'est rien besoin d'uneautre ».Alcools contient tous les styles et toutes les modes littéraires d'Apollinaire.

Les Rhénanes font preuve d'unromantisme discret et rattachent l'auteur à la tradition poétique française de Villon à Verlaine.

Le reste du recueilprivilégie imagination, irrationnel et jeux d'écritures.

Dans Zone enfin transparaît l'influence cubiste et futuriste. 1 • LE CONTEXTEIntimement lié à toutes les révolutions esthétiques du début du siècle, Apollinaire travaille dès 1910 à un recueilintitulé Eau de Vie, qui ne prend sa forme définitive qu'en 1913.

Il choisit le titre Alcools, plus brutal, plus évocateurde ses thèmes majeurs, fuite hors du présent de la souffrance, hantises obsessionnelles ; supprime touteponctuation ; ajoute le poème Zone, où triomphent ses choix modernistes, voire futuristes : exaltation d'unquotidien fantaisiste et vagabond, mais aussi méditation philosophique.

Cette décantation de son lyrisme naturel faitdu poète le précurseur des surréalistes. 2 • LE TEXTEApollinaire se découvre, de façon désordonnée, dans le recueil Alcools.

Le voyageur, à la recherche de mondesnouveaux, fuit la vieille Europe (Zone), il va de ville en ville, vivant de fantaisistes' aventures, et débarque enAmérique (Annie, L'Émigrant de Landor Road).

L'amoureux évoque Annie, Marizibill, Marie, Clotilde, les femmes de savie.

Le conteur rapporte de folles légendes, rhénanes (La Loreley), moyenâgeuses et bibliques, convoque Merlin,Morgane, Rosemonde, Salomé, les morts et les saints. 3 • LES THÈMES MAJEURS• Nostalgie, amour et fidélitéL'esprit nouveau n'exclut pas la nostalgie de la foi naïve de l'enfance, du temps qui passe, des aventures et desvoyages, de l'amour maternel et, surtout, de l'amour perdu : « Je reste fidèle et dolent.

»La mortLa mort hante le recueil Alcools.

La Maison des morts scelle une belle union, ou communion, entre morts et vivants.Les morts sont notre mémoire, notre souvenir, et notre fidélité à leur égard fortifie notre vie.

Le thème de la mortrejoint ici celui de la fidélité. 4 • L'ÉCRITURE*L'hermétismeL'héritage du symbolisme pousse parfois Apollinaire sur la voie de l'hermétisme, du moins dans le vocabulaire.

Lesnoms rares abondent, recherchés tels plagales, sistres, aséité ou empruntés à des légendes connues ou moinsconnues : Paline, Malourène, Lul de Faltenin...*La simplicitéÀ cette volonté d'obscurité s'oppose l'extrême simplicité dont peut faire preuve le poète : « Enfant je t'ai donné ceque j'avais travaille.

» Cette simplicité n'exclut pas l'humour : « Et moi j'ai le coeur aussi gros / Qu'un cul de damedamascène / Ô mon amour je t'aimais trop.

» • La fluiditéLiée à la thématique (cf.

le leitmotiv de l'eau), mais surtout à une volonté esthétique, la fluidité s'obtientsystématiquement par l'abolition de la ponctuation : « le rythme même et la coupe des vers sont la véritableponctuation ».

Elle justifie le mélange de mètres hétérogènes, le goût pour l'assonance, qui remplace parfois la rime,aussi bien que la syntaxe, où se fondent les temps et les personnes, et qui obéit à la logique interne desassociations d'idées.

Par ce lyrisme nouveau, le poète force le lecteur à construire l'histoire, en s'abandonnant à sonimagination ou à ses émotions.. »

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