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Fiche de lecture : POUR UN NOUVEAU ROMAN d'Alain Robbe-Grillet

Publié le 17/11/2018

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POUR UN NOUVEAU ROMAN

Alain Robbe-Grillet. Essai, 1963.

 

Dans Pour un nouveau roman, Alain Robbe-Grillet considère que le roman traditionnel de type balzacien a failli à son objectif, qui est de décrire précisément la réalité. Pour Robbe-Grillet, quand le roman réaliste raconte « l’histoire» de «personnages», quand il décrit le monde à l’image de l’homme, il repose sur une vision strictement anthropomorphique du monde. Le réalisme traditionnel décrit et explique le monde à partir de l’idée que l’homme se fait de lui-même. Définissant un «nouveau réalisme», Robbe-Grillet demande que l’on voie vraiment le monde tel qu’il est, c’est-à-dire sans lui conférer un sens et une cohérence qu’il n’a pas, et sans accorder à l’homme une place prééminente par rapport aux choses. Sur le plan de l’invention romanesque, cette nouvelle esthétique se traduit par un refus d’imaginer des -personnages» psychologiquement et socialement identifiables, et de décrire les objets qui les entourent à partir d’une vision «humanisante » du monde. Il s’ensuit une écriture qui privilégie la description quasi géométrique et la plus neutre possible des choses, dans un univers où l’homme évolue sans jamais y être perçu comme porté par un destin quelconque.

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« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Pour un nouveau roman [Alain Robbe-Grillet] - Fiche de lecture. 1 PRÉSENTATION Pour un nouveau roman [Alain Robbe-Grillet] , recueil d’articles d’Alain Robbe-Grillet, publié en 1963. 2 RASSEMBLEMENT Tout en refusant la fonction de théoricien du Nouveau Roman, mouvement littéraire dont il est l’un des chefs de file, Alain Robbe-Grillet réunit l’ensemble des articles écrits depuis 1955 sur ce sujet.

Cette compilation répond au besoin de contrer les idées reçues et de clarifier les raisons pour lesquelles le roman est appelé à changer.

Il expose ainsi les fondements et les ressorts du renouvellement que sa propre production littéraire met en pratique. 3 INVENTER LE ROMAN Le romancier s’insurge contre les critères désuets de la critique littéraire qui juge les œuvres en général et les siennes en particulier à l’aune des modèles hérités du XIXe siècle.

Ceux-ci figent ainsi un genre qui est pourtant en constante évolution et dont le renouvellement récent reflète les aléas du monde moderne.

Les écrivains regroupés sous la bannière du Nouveau Roman ne forment pas une école aux préceptes immuables mais sont engagés dans une recherche inventive qui rompt avec l’intrigue, le personnage et sa psychologie, le récit ordonné, autant d’éléments périmés de ce qui est présenté, à tort, comme une tradition. 4 NOUVEAU ROMAN / NOUVEAU RÉALISME À travers plusieurs sortes d’articles, certains exclusivement théoriques, ou au contraire attachés aux œuvres d’écrivains que l’auteur approuve (Beckett, Pinget, par exemple), d’autres confrontant les nouvelles valeurs aux œuvres de contemporains encore imprégnés par les codes anciens (Sartre, Camus, Ponge), l’auteur oppose deux pratiques romanesques et littéraires : la première assigne un ordre et un sens au monde qu’elle représente, à l’instar de la norme balzacienne, le roman répond alors à une conscience bourgeoise persuadée de maîtriser l’univers ; la seconde, convaincue que l’homme ne maîtrise rien, refuse de peindre le monde en y projetant la conscience que l’homme a de lui-même.

Le « nouveau roman » d’Alain Robbe- Grillet rejette tout anthropocentrisme littéraire : il refuse une langue métaphorique qui vise à rendre compte des choses en les rendant humaines.

Il rejette l’intrigue réaliste et le vérisme qui l’accompagne : le roman ne représente pas le réel ; produit d’une écriture, il est à lui seul sa propre réalité.

Toutefois, l’homme demeure le centre d’intérêt du romancier.

Alain Robbe-Grillet conjugue deux ambitions paradoxales : il refuse de faire du roman et du monde qu’il crée le miroir de la conscience humaine mais il fait du regard, du point de vue, de la vision, les moteurs du roman.

Il met en œuvre un nouveau réalisme : celui qui, par le biais de la description, restitue l’expérience subjective du monde, c’est-à-dire l’anonymat des êtres croisés, l’impossibilité de dégager du sens — sinon temporairement —, une relation particulière au temps qui n’est pas celle des horloges, les mensonges, les fictions, bâtis sur le réel et qui deviennent réalités pour la conscience qui les crée.

Le nouveau roman construit et déconstruit son propre univers et ne produit que des significations immédiates, partielles, provisoires.

Lui-même, pris dans le mouvement de renouvellement qui le génère, est appelé à n’être qu’un moment passager du genre romanesque. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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