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Fiche de lecture: Sade, « La Philosophie dans le boudoir »

Publié le 29/07/2010

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 • L’adultère Le mariage arrangé amène naturellement à l’adultère. À peine sortie de la maison familiale, la jeune fille se voit obligée de jurer obéissance et fidélité à un homme qu’elle n’a jamais vu et pour lequel elle n’a probablement aucuns sentiments. « Est-il au monde, Eugénie, un sort plus affreux que celui-là? […] Eh! non, Eugénie, non, ce n'est point pour cette fin que nous sommes nées; ces lois absurdes sont l'ouvrage des hommes, et nous ne devons pas nous y soumettre. « L’adultère est un comportement naturel en ce qu’il répond à un désir sexuel. Le seul reproche que l’on pourrait faire à l’adultère est le fait que la femme prenne le risque d’imposer à son mari un enfant qui n’est pas le sien. À cela Dolmancé répond que dans la plupart des cas, le mari ne saurait découvrir la véritable paternité de l’enfant. De plus, la grossesse peut être évitée par différents moyens et, en dernier recours, la mère a seule droit de vie et de mort sur son enfant. Quant à l’honneur blessé du mari, « Préjugé que cela! Mon libertinage ne touche mon mari en rien; mes fautes sont personnelles. Ce prétendu déshonneur était bon il y a un siècle; on est revenu de cette chimère aujourd'hui, et mon mari n'est plus flétri de mes débauches que je ne saurais l'être des siennes. Je foutrais avec toute la terre sans lui faire une égratignure! «. Enfin, l’adultère de la part du mari est aussi admis.

• L’inceste Encore une fois, Dolmancé enseigne à Eugénie de suivre ce à quoi la nature tend : « Raisonnez un moment, Eugénie: comment l'espèce humaine, après les grands malheurs qu'éprouva notre globe, put-elle autrement se reproduire que par l'inceste? N'en trouvons-nous pas l'exemple et la preuve même dans les livres respectés par le christianisme? Les familles d'Adam et de Noé purent-elles autrement se perpétuer que par ce moyen? Fouillez, compulsez les mœurs de l'univers: partout vous y verrez l'inceste autorisé, regardé comme une loi sage et faite pour cimenter les liens de la famille. Si l'amour, en un mot, naît de la ressemblance, où peut-elle être plus parfaite qu'entre frère et sœur, qu'entre père et fille? «

 

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« Les trois unités sont également respectées puisque l'action se déroule en un seul lieu (le boudoir), au cours d'une après-midi etqu'elle est unique (l'initiation d'Eugénie).Notons encore que l'écriture du Marquis de Sade convoque essentiellement les sens de l'ouïe (par les dialogues) et de la vue.

Eneffet, les gestes et les mouvements des personnages prennent une place primordiale lors de la mise en application des précepteslibertins.

Cette spatialisation des corps semble, là encore, confirmer la théâtralité de ce récit. E.

Thèmes Le développement des idées dans les discours de Dolmancé se fait toujours par la description de ce qui est généralement acceptécomme tel avant d'en démontrer l'absurdité pour installer ses idées à la place, dans l'esprit d'Eugénie.

Voici quelques-uns desthèmes abordés : • La moraleLa relativité des mœurs selon le climat, les siècles, les lieux, permet à Sade de soutenir que « la vraie morale se moque de lamorale ».

Le véritable guide réside en la nature, les lois n'ont pas de valeur pour l'homme.

Les lois universelles de la naturecontiennent la destruction transformatrice, un individu ne subsiste qu'à la mesure de sa force.

Les mœurs ne sont que deshabitudes locales, des opinions sans vérité, « il n'y a pas d'action assez dangereuse, assez mauvaise en elle-même pour avoir étéconsidérée come criminelle et punie comme telle d'un bout à l'autre de l'univers.

» Dès lors, le meurtre, l'inceste, le vol, leparricide ne sont plus considérés comme des crimes.

Bien qu'il fasse l'apologie de la cruauté naturelle, il s'élève contre la cruautépolitique et religieuse.

Par exemple, il prône l'abolition de la peine de mort parce que la loi qui attente à la vie d'un homme estinjuste et inadmissible. • La religionDe par ses actes, de par sa prise de position toujours à l'opposé de celle de l'Eglise, on est en droit de se demander si Sade neserait pas plutôt un ennemi de Dieu qu'un simple athée.

En effet Sade dans ses écrits, mais aussi dans sa vie, a bouleversé lescodes non pas seulement pour la jouissance de les violer mais aussi pour prouver l'inexistence de Dieu.

Dolmancé, dans leTroisième Dialogue, reprend un à un les préceptes de la religion chrétienne pour démontrer ensuite à Eugénie, par de nombreuxarguments, leur manque de fondement.

Par exemple :o « Dieu et la nature sont la même chose.

Ne serait-ce pas une absurdité? La chose créée ne peut être égale à l'être créant: est-ilpossible que la montre soit l'horloger? »o « En le formant [l'homme] tout à fait bon, il n'aurait jamais pu faire le mal, et de ce moment seul l'ouvrage était digne d'unDieu.

C'est tenter l'homme que de lui laisser un choix.

Or Dieu, par sa prescience infinie, savait bien ce qui en résulterait.

De cemoment, c'est donc à plaisir qu'il perd la créature que lui-même a formée.

Quel horrible Dieu que ce Dieu-là! »o [Parlant de Jésus] « A peine y reparaît-il, que sa démence débute par lui faire dire qu'il est le fils de Dieu, égal à son père; ilassocie à cette alliance un autre fantôme qu'il appelle l'Esprit-Saint, et ces trois personnes assure-t-il, ne doivent en faire qu'une!Plus ce ridicule mystère étonne la raison, plus le faquin assure qu'il y a du mérite à l'adopter...

de dangers à l'anéantir.

C'est pournous sauver tous, assure l'imbécile, qu'il a pris chair, quoique dieu, dans le sein d'une enfant des hommes; et les miracleséclatants qu'on va lui voir opérer, en convaincront bientôt l'univers! Dans un souper d'ivrognes, en effet, le fourbe change, à cequ'on dit, l'eau en vin; dans un désert, il nourrit quelques scélérats avec des provisions cachées que ses sectateurs préparèrent;un de ses camarades fait le mort, notre imposteur le ressuscite; il se transporte sur une montagne, et là, seulement devant deuxou trois de ses amis, il fait un tour de passe-passe dont rougirait le plus mauvais bateleur de nos jours.

» • L'adultèreLe mariage arrangé amène naturellement à l'adultère.

À peine sortie de la maison familiale, la jeune fille se voit obligée de jurerobéissance et fidélité à un homme qu'elle n'a jamais vu et pour lequel elle n'a probablement aucuns sentiments.

« Est-il aumonde, Eugénie, un sort plus affreux que celui-là? […] Eh! non, Eugénie, non, ce n'est point pour cette fin que nous sommesnées; ces lois absurdes sont l'ouvrage des hommes, et nous ne devons pas nous y soumettre.

» L'adultère est un comportementnaturel en ce qu'il répond à un désir sexuel.

Le seul reproche que l'on pourrait faire à l'adultère est le fait que la femme prenne lerisque d'imposer à son mari un enfant qui n'est pas le sien.

À cela Dolmancé répond que dans la plupart des cas, le mari nesaurait découvrir la véritable paternité de l'enfant.

De plus, la grossesse peut être évitée par différents moyens et, en dernierrecours, la mère a seule droit de vie et de mort sur son enfant.

Quant à l'honneur blessé du mari, « Préjugé que cela! Monlibertinage ne touche mon mari en rien; mes fautes sont personnelles.

Ce prétendu déshonneur était bon il y a un siècle; on estrevenu de cette chimère aujourd'hui, et mon mari n'est plus flétri de mes débauches que je ne saurais l'être des siennes.

Jefoutrais avec toute la terre sans lui faire une égratignure! ».

Enfin, l'adultère de la part du mari est aussi admis. • L'incesteEncore une fois, Dolmancé enseigne à Eugénie de suivre ce à quoi la nature tend : « Raisonnez un moment, Eugénie: commentl'espèce humaine, après les grands malheurs qu'éprouva notre globe, put-elle autrement se reproduire que par l'inceste? N'entrouvons-nous pas l'exemple et la preuve même dans les livres respectés par le christianisme? Les familles d'Adam et de Noépurent-elles autrement se perpétuer que par ce moyen? Fouillez, compulsez les mœurs de l'univers: partout vous y verrezl'inceste autorisé, regardé comme une loi sage et faite pour cimenter les liens de la famille.

Si l'amour, en un mot, naît de laressemblance, où peut-elle être plus parfaite qu'entre frère et sœur, qu'entre père et fille? » • L'amitié« Gardons nos amis tant qu'ils nous servent ; oublions-les dès que nous n'en tirons plus rien, ce n'est jamais que pour soi qu'ilfaut aimer les gens.

» Toujours dans l'idée selon laquelle le plaisir doit primer sur les actions de l'homme, Dolmancé ne tolèrel'amitié que tant qu'elle sert ses intérêts.

Remarquons ici qu'il redéfinit l'amitié par son contraire, procédé qu'il utiliserégulièrement.« En un mot, sur toutes ces choses, je pars, moi, toujours d'un principe: si la nature défendait les jouissances sodomites, lesjouissances incestueuses, les pollutions, etc., permettrait-elle que nous y trouvassions autant de plaisir? Il est impossible qu'ellepuisse tolérer ce qui l'outrage véritablement.

»Les thèmes abordés par Dolmancé lors de ses discours sont repris et développés dans « Français, encore un effort si vous voulezêtres républicains » (dans le Cinquième Dialogue), brochure achetée au « Palais de l'Egalité » par celui-ci.

Dans ce texte, qui étaità l'origine probablement destiné à être publié indépendamment par Sade, les arguments sont appuyés de nombreux exemples de. »

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