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Fiche de lecture - Thérèse Raquin de Zola

Publié le 14/03/2020

Extrait du document

lecture

pourtant à l’esprit. Thérèse, quant à elle, déjà nerveuse, ne fait que connaître une exaltation plus grande. Tous deux vivent le même enfer : ils ont le sentiment horrible de partager leur lit avec leur victime, Camille. Laurent en vient à se demander comment tuer Camille une seconde fois.

Chapitre XXIII. Trois semaines passent sans apporter le moindre réconfort au jeune couple. Laurent et Thérèse sont prêts à tout pour obtenir un soulagement. Laurent prend Thérèse de force, pour chasser le spectre de Camille. Les baisers du couple ressemblent davantage à une lutte atroce qu’à un échange amoureux. Ils renoncent définitivement, et sentent entre eux « le froid du cadavre qui, maintenant, devait les séparer à jamais ».

Chapitre XXIV. Le couple connaît une double vie. Le jour, chacun vaque à ses occupations, et connaît un certain calme. Le soir, la présence de Mme Raquin, et les soirées du jeudi, évitent aux mariés de se trouver ensemble, et leur permettent de donner le change : on les croit un couple heureux. Mais la nuit, ils sont la proie de terribles hallucinations.

Chapitre XXV. Au bout de quatre mois, Laurent décide, comme il se l’était promis, de démissionner de son emploi, et de louer un atelier pour peindre. Il trouve une pièce semblable « à un caveau creusé dans une argile grise ». Un jour, il rencontre un ancien camarade peintre, à qui il montre ses toiles. Celui-ci, stupéfait par la qualité des toiles, émet cependant un reproche : elles se ressemblent toutes. Laurent prend alors conscience qu’il représente sans cesse le visage de Camille. Il se jette sur la toile, mais ses doigts reviennent toujours à cet unique motif. Sa main ne lui appartient plus. Il doit renoncer à peindre.

REPÈRES POUR LA LECTURE

La correspondance des lieux et des personnages

Le décor se transforme au fur et à mesure que les personnages s’enfoncent dans l’angoisse. Mme Raquin a d’abord voulu faire plaisir aux jeunes mariés, et la chambre nuptiale est décrite comme « un désert heureux, un coin ignoré, chaud et sentant bon » (p. 185). Cependant, les clartés « jaunes » de la lampe deviennent vite « rou

La détente après la crise

RÉSUMÉ

Chapitre XIV. La mercerie est fermée depuis trois jours. Suzanne reste avec Thérèse et Mme Raquin, qui ne quitte pas le lit, encore abrutie par la mort de son fils. Finalement, au bout de trois jours, Thérèse parvient à sortir Mme Raquin de son hébétement. La pauvre femme, vieillie et brisée, se décide à rouvrir la boutique.

Chapitre XV. Laurent revient à la boutique, le soir, tous les deux ou trois jours. Et un jeudi, les Michaud, estimant qu’il est temps de reprendre leurs habitudes, se présentent chez Mme Raquin. Elle les accueille volontiers, mais éclate bientôt en sanglots. Tous sont gênés : personne n’a « plus dans le cœur le moindre souvenir vivant de Camille ».

Chapitre XVI. Quinze mois s’écoulent. Laurent prend l’habitude de passer chez les Raquin, pour aider à fermer le magasin. Malgré la disparition de Camille, Thérèse et Laurent ne cherchent pas à se voir en privé. Thérèse connaît une période de calme : elle s’ouvre au monde extérieur, s’abonne à un cabinet littéraire... Ses lectures ravivent son tempérament nerveux. Laurent, de son côté, s’étonne d’avoir pu commettre pareille folie, et hésite même à épouser Thérèse. Il rencontre chez un ami peintre un modèle qui pose nue. Il en fait sa maîtresse, et mène avec elle une existence tranquille. Lorsque cette femme le quitte, il « éprouve un vide subit dans son existence ». La frustration, combinée à la peur d’avoir commis un crime pour rien, le ramène vers Thérèse. Celle-ci exige le mariage.

REPÈRE POUR LA LECTURE

Le mécanisme de la passion

Chez ces êtres dominés par leur tempérament, la passion, loin d’être romantique, est affaire de chimie. La tension physique qu’ils éprouvent doit être apaisée. Le crime apporte un nouvel équilibre aux amants. Tout recommence comme avant, faisant du meurtre une

Ce soir-là, Michaud proclame le salon « le Temple de la Paix ». Après le départ des invités, les époux s’apprêtent à se coucher. Laurent prépare un verre de poison pour Thérèse, tandis que Thérèse essaie de camoufler le couteau qu’elle réserve pour Laurent. Au dernier moment, tous deux s’aperçoivent des projets de l’autre : ils décident alors de boire ensemble le poison, et s’écroulent. Mme Raquin se repaît toute la nuit du spectacle de leurs cadavres.

REPÈRE POUR LA LECTURE

Un dénouement naturaliste

L’ensemble du roman est construit sur un jeu d’échos, qui fait de l’histoire de Thérèse et Laurent le récit d’une fatalité en marche. Le dernier paragraphe (l’excipit) fait écho au premier (l’incipit). La lumière « jaunâtre » du dernier paragraphe n’est pas bien différente de la lumière « blanchâtre » du début. Les cadavres « vautrés, tordus » rappellent les « formes bizarres » que l’on voyait dans le passage du Pont-Neuf. Toute l’intrigue est organisée autour d’échos semblables : le portrait de Camille préfigure le spectre du noyé; le chat François annonce le personnage figé de Mme Raquin; la douloureuse séparation des amants avant le crime prépare leur impossible cohabitation une fois mariés.

Le lecteur s’aperçoit alors de l’aspect inéluctable du drame. Les personnages aussi : ils échangent « un dernier regard, un regard de remerciement, en face du couteau et du verre de poison. » Ils éprouvent un « besoin immense de repos, de néant ». Malgré toutes leurs tentatives pour profiter de la vie, ou tout simplement vivre, les tempéraments de Thérèse et de Laurent les mènent à une issue fatale. Séparés, enfiévrés l’un par l’autre, ils conçoivent le meurtre de Camille comme une chose logique. Et mariés, enfermés l’un avec l’autre, c’est leur mort qui devient naturelle. On retrouve ici le matérialisme de Zola, et la conviction naturaliste que la psychologie est soumise à la physiologie. Thérèse et Laurent connaissent une longue déchéance, et périssent incapables de faire face à leurs « nerfs ». Toute l’intrigue n’a ainsi été qu’un lent travail de la mort.

lecture

« Michaud, que Mme Raquin rencontra à Vernon; son fils Olivier et sa femme Suzanne; Grivet, un collègue que Camille admire, et dont il espère prendre la place de premier commis.

Mme Raquin sert le thé, et tous se lancent dans d'interminables parties de dominos.

Thérèse les regarde jouer, cachant son mépris et son ennui en caressant le chat François.

REPÈRES POUR LA LECTURE Un décor réaliste, fantastique, et symbolique 1 Un « passage » est un élément typique du Paris du x1xe siècle.

La capitale comptait en effet plusieurs de ces allées couvertes d'un vitrage, bordées de boutiques, reliant les rues entre elles.

La des­ cription du « passage » du Pont-Neuf est précise.

D'emblée, le nar­ rateur ancre le récit dans le réel, et fait ressortir le caractère sordide des lieux.

Les champs lexicaux de l'obscurité, de la saleté et du gluant le soulignent avec insistance.

Le réalisme de cette description n'exclut pourtant pas des échap­ pées vers le fantastique.

Des « formes bizarres » s'agitent dans les boutiques.

Le soir, de « grandes ombres s'allongent sur les dalles » (p.

33).

Les reflets du jour, la lueur blafarde des becs de gaz, les maigres lampes éclairant l'intérieur des boutiques : tous ces élé­ ments dépeignent un monde reclus et inquiétant.

Enfin, la description est également symbolique.

Des comparaisons systématiques associent le décor au crime et à la mort : « le passage prend l'aspect sinistre d'un véritable coupe-gorge » (p.

33); la mer­ cerie laisse « échapper des souffles froids de caveau » (p.

31).

Ce décor hideux ne peut appeler que des actions hideuses.

Le système de présentation des personnages Les chapitres Il et Ill retracent le passé des personnages, expli­ quent les liens qui les unissent, présentent leurs activités.

Les infor­ mations communiquées au lecteur s'organisent selon deux prin­ cipes : la prépondérance de la physiologie et l'opposition des tempéraments.

1.

Cf.

lecture méthodique n° 1, p.

96.

RÉSUMÉ ET REPÈRES POUR LA LECTURE 9. »

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