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Frankenstein

Publié le 06/04/2013

Extrait du document

Commencé en 1816, Frankenstein a été publié pour la première fois en 1818. Couronné par un succès immédiat, il a donné naissance à un véritable mythe.

« ~------- EXTRAITS Une trentaine de films ont illustré le mythe de Frankenstein.

Le plus célèbre reste le premier, réalisé par James Whale, en 1931, et dans lequel le monstre est incarné par Boris Karloff.

Frankenstein décrit avec horreur le monstre qu'il vient de mettre en vie Comment dépeindre mon émotion devant cette catastrophe et dépeindre le misérable que j'avais réussi à créer après tant de soins.

Ses membres étaient à sa taille et j'avais essayé de le rendre beau.

Beau ! Mon Dieu ! ...

Sa peau jaune recouvrait à peine ses muscles et ses veines.

Ses cheveux étaient pourtant abondants et d'un noir brillant.

Ses dents étaient blanches comme des perles, mais ces splendeurs contras­ taient d'une façon plus horrible encore avec ses yeux larmoyants et sans couleur, son visage ridé, le trait noir qui formait ses lèvres.J'avais travaillé durement pendant presque deux ans dans le seul but de donner la vie à un corps inanimé.

Je m'étais privé de repos et de soins.

Je /'avais désiré avec une ardeur sans bornes, mais mainte­ nant que c'était fini, la beauté du rêve s'évanouissait.

Mon cœur se remplit de dégoût et d'une horreur indicible.

Ne pouvant sup- 1 porter la vue de /'être que j'avais créé, je me préci­ ._,___,_....._..,..,,~-....,.....,~......1...

pitai hors de la pièce.

« Je tremblais et me sentais défaillir, quand, levant les yeux, j'aperçus au clair de lune le démon à ma fenêtre.

,.

Le monstre raconte à Frankenstein comment, lors de sa vie dans la cabane, il a appris à connaître les hommes et à s'interroger sur sa propre identité Chaque conversation de mes voisins m' ou­ vrait maintenant de nouveaux horizons.

J'appris que les biens les plus estimés par tes semblables étaient une origine élevée et sans tache, unie à la richesse.

Un homme pouvait être respecté avec un seul de ces avantages, mais sans eux, on le considérait, à part quelques rares exceptions, comme un vagabond et un esclave, condamné à dépenser st:;s forces pour le bien-être de ces quelques privilégiés.

Et moi, qui étais-je ? Je ne savais rien de ma création et de mon créateur ; mais je savais que je ne possédais ni argent, ni amis, ni rien à moi.

De plus j'avais un visage hideux et haïssable.

Je n'étais même pas fait comme un homme.

J'étais plus agile qu'eux et pouvais me contenter" d'~ne nourriture plus gros- ..

sière.

Je supportais les extrêmes de la chaleur ' et du froid sans que .

mon corps en souffrît, ma taille dépassait de beaucoup la leur.

En _.,,,~~~.......,,,.,,.,..,.,,...,~,,.,,, .....

.,......_......,..,ol;..]"-- regardant autour de moi, je ne voyais et n'entendais parler d'aucun être me ressem­ blant.Étais-je donc un monstre, un objet d'horreur que tous les hommes fuyaient ? A la fin du roman, le monstre décide de disparaître Mais bientôt, s' écria-t-il avec un enthou­ siasme triste et solennel, je vais mourir, bientôt ces malheurs qui me rongent cesse­ ront.

Je monterai sur mon bûcher et j' exul­ terai peu à peu ; mes cendres seront balayées dans la mer par le vent ; mon·esprit dormira en paix.

Adieu ...

Traduit de l'anglais par Hannah Betjeman, Gallimard, 1982 « Il semblait railler, tandis que son index affreux désignait le cadavre de ma femme.

» « Je mourrai peut-être, mais toi d'abord, mon créateur et mon bourreau, tu maudiras le soleil qui contemplera ta misère.

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NOTES DE L'ÉDITEUR Mary Shelley, préface, Gallimard, 1982.

« Voilà ce qui déroute dans cette créature : elle est si neuve qu'elle ne peut être rangée dans aucune catégorie d'être préalablement connue.

Aussi bien, jusqu'à la fin du roman, ne porte-t-elle aucun nom.

Que peut-on rêver de plus angoissant ? L'innommable n'est pas même justifiable de cette discrimination suprême : les vivants et les morts.

» Simone Rozenberg, Angoisse « Ainsi l'omniscient Frankenstein, disciple attentif de Paracelse et de Cornelius Agrippa, possédé par un esprit d'orgueil sacrilège, et penché sur les sanglants débris de sa table de dissection, ne faisait-il que commettre à son tour le terrible péché de la Connaissance en voulant pénétrer des domaines sacrés et concurrencer l'œuvre divine.

» Michel Boujut, Frankenstein de « Frankenstein, donc, fut un livre à succès ; il parut précisément au moment où il était nécessaire, pour les œuvres de fiction, de produire non seulement des sensations désagréables, bien que par procuration, au creux de l'estomac, mais des réflexions cérébrales.» Muriel Spark, Mary Shelley, la mère de Frankenstein, Fayard, 1989.

1 Len Sinnan 2, 3, 4, 5, 6, 7 gravures de U.C.

Knoepflmacher , University ofCalifomia Press, 1979 et création poétique dans le romantisme anglais, Université de Lille III, 1983.

MARY SHELLEY 02. »

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