GENS DE JUVIK (Les) [Juviksfolke]. (résumé) d’Olav Duun

Ce cycle romanesque d’Olav Duun (1876-1939), qui comprend six romans publiés entre 1918 et 1923, est, avec Kristin Lavransdatter de Sigrid Undset, une des œuvres épiques les plus importantes de la littérature norvégienne contemporaine. Le style de ces récits est simple, d’une grandeur toute naturelle qui rappelle les « sagas » islandaises. C’est d’ailleurs tout à fait dans leur ton que Duun raconte l’origine de cette famille laborieuse qui, par son énergie sauvage, a fini par occuper le premier rang dans le canton. Au fond, les gens de Juvik sont demeurés païens et deux choses comptent pour eux : les traditions de la famille et leur propre grandeur. Ils sont guidés par une voix intérieure qui leur dicte la victoire à remporter, victoire sur eux-mêmes bien souvent, et parlent d’égal à égal avec Dieu ou le destin, dont ils voient autour d’eux les présages et les signes. Depuis la mort du vieux Per-Anders, la « grande lignée » semble s’être éteinte. Désormais il y aura dans chaque génération des individus faibles et même malfaisants. C’est ainsi qu’à côté de Per, fils de Per-Anders, qui porte avec difficulté la lourde charge de l’honneur de la famille, il y à son frère Jens, d’humeur instable, aventureuse, fainéant et hâbleur. Per ne veut plus rester à Juvik, il achète une ferme de l’autre côté du fjord, Haberg, et laisse Juvik à son frère ; puis comme Jens quitte la maison et abandonne les terres, il y installe leur sœur. Mais Per, qui n’a pas le courage et la puissante carrure de ses ancêtres, meurt, épuisé par tant de travaux. Dans la génération suivante, on observe la même dualité : Anders, le fils aîné, se fait vite respecter pour sa force, son calme, son esprit droit et juste.