Gilles Deleuze et Félix Guattari, L’Anti-œdipe (résumé et analyse)

LAnti-Œdipe fait à la psychanalyse freudienne un mauvais procès. Il est vrai que vers la fin de sa vie, Freud se montrait pessimiste quant à la possibilité de vivre un désir pleinement épanoui. Mais il est injuste de dire que la psychanalyse ne fait que réactiver la morale victorienne à travers le complexe d’Œdipe et la thématique du manque et de l'interdit. C’est plutôt Jacques Lacan, qui, à la même époque où Guattari et Deleuze écrivent leur livre, proclame des dogmes péremp-

toires sur le sujet clivé, sur le désir comme manque et sur le caractère fantasmatique du rapport sexuel. Mais Lacan a détourné la théorie de Freud tout en se réclamant de lui. Il ne fait pas de doute que, pour Freud, le but de la psychanalyse est de libérer le désir refoulé, censuré, culpabilisé, celui qui fait souffrir, et de le transformer en un amour positif et assumé, bref en un amour adulte, débarrassé du complexe d’Œdipe.

«Au lieu de participer à une entreprise de libération effective, la psychanalyse prend part à l’œuvre de répression bourgeoise la plus générale, celle qui a consisté à maintenir l’humanité européenne sous le joug de papa-maman.»

Gilles Deleuze et Félix Guattari, L’Anti-Œdipe