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Grenadou, paysan français d'Éphraïm Grenadou et Alain Prévost

Publié le 03/07/2011

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Lecteurs : Par le sujet traité et son écriture, ce livre peut être lu par tous les publics. Cependant, il s'adresse en particulier aux jeunes paysans et aux élèves d'établissements d'enseignement agricole car les péripéties de la vie professionnelle d'Éphraïm Grenadou ont pour toile de fond « la révolution silencieuse « du monde paysan, particulièrement à partir de 1950. Il peut constituer un excellent préambule à un cours d'économie rurale.

Lieu : Le petit village de Saint-Loup, dans l'Eure-et-Loir, près de Chartres, dans la riche plaine de la Beauce.

Milieu : Paysans beaucerons.

Époque : 1897-1966.

Résumé Ephraïm Grenadou est né en 1897, à Saint-loup, petit village situé dans la plaine de la Beauce, près de Chartres. Ses parents travaillent « presque comme des serfs «, pour le compte des propriétaires importants de la commune. Puis, M. Grenadou père achète une petite chaumière et loue une dizaine d'hectares pour travailler pour son propre compte. Dès l'âge de dix ans, Éphraïm est responsable d'un troupeau de 100 oies et participe aux travaux des champs.

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« les événements sociaux et politiques.1) Tout d'abord, la forte motivation pour le métier.

Vers l'âge de 16 ans, Grenadou, comme tant d'autres, aurait puémigrer vers les grandes villes manufacturières.

Malgré de difficiles conditions de départ, il est resté à la campagne« parce que ce qui l'intéresse c'est de voir pousser le blé...

c'est de parler aux bêtes » et il ajoute : « ce n'est pastant l'argent qui m'a intéressé..., c'est d'avoir commandé une ferme...

Quand on a payé ce qu'on doit, on ne dépendplus que des saisons, et de la température.

» C'est cet amour profond de la terre allié à cette volontéd'indépendance qui ont créé en lui cette véritable vocation : « ce qui m'intéresse dans la moisson c'est de la voirpousser belle.

»2) Une volonté sereine et tenace : Éphraïm a connu deux guerres, une terrible crise économique, les incertitudesdes récoltes, les difficultés financières; il ne s'est jamais départi d'un foi implicite dans la volonté des hommes pourdominer les événements : « Faut passer le chaos., après, ça marche.

»Cette assurance ferme et résolue a fait de lui, très tôt, un « guide d'opinion » assumant des responsabilitéspolitiques et sociales : conseiller municipal, responsable de coopérative et de syndicat...

sans oublier l'appartenanceau corps des sapeurs-pompiers.

Grenadou ne confond pas l'individualisme avec l'indépendance qui, elle, se fonde surle développement communautaire.3) L'adaptabilité : Grenadou sait être disponible aux hommes, aux événements, aux idées sans se laisser dominer pareux.

Notamment dans tous les courants « modernistes », il sait discerner ce qui est simple engouement passager, etce qui est véritablement germe novateur.

Parmi toutes les possibilités de progrès techniques qui lui sont offertes, ilchoisit opportunément, expérimente, puis investit les fonds nécessaires.

Sur ce plan, il n'hésite pas à êtrequelquefois en rupture avec son milieu en sortant des routines contraignantes.

Privé, dans son enfance» d'unvéritable apprentissage rationnel, Ephraïm a su se soustraire aux modèles traditionnels pour déterminer avecopportunité les « faits porteurs d'avenir ».

« Le premier travail du paysan, c'est d'observer ». B.

PROBLEMES SOCIAUX. 1) Problème de l'école.Éphraïm est un bel exemple de réussite sociale et professionnelle.

Pourtant, à l'école primaire, il ne réussit pas àobtenir le certificat d'études.

Plus tard, au régiment, il est classé deuxième pourvoyeur, « poste réservé auxhommes peu intelligents ».Les institutions culturelles traditionnelles n'ont pas joué à l'égard d'Éphraïm leur rôle de libération intellectuelle etsociale.

L'on peut se demander si l'égalité de « tous » devant les examens n'est pas purement formelle.Apparemment, l'école primaire n'a aucunement influencé Grenadou durant son enfance, hormis l'acquisition demécanismes élémentaires et, pourtant, durant toute sa vie il sera à la recherche de connaissances lui permettant derester au courant du progrès technologique : cela ne pose-t-il pas le problème de structures souples d'éducationpermanente ?2) La famille.a) Le père et la mère d'Éphraïm ont eu le mérite de passer de l'état de salariés agricoles à celui de petitspropriétaires.

Plus tard, ils ne se sont jamais opposés aux innovations d'Éphraïm et lui ont laissé libre initiative,notamment en ce qui concerne l'endettement nécessaire à l'achat de terres et de matériel agricole.

Le conflit degénérations, si fréquent dans les familles paysannes, n'a pas existé dans la famille Grenadou.b) Alice, la femme d'Éphraïm, a joué un rôle très effacé et ne s'est jamais associée à la gestion de l'entreprise.

Sonrôle s'est limité à l'éducation des enfants et aux travaux courants de la ferme : « J'ai toujours fait confiance àÉphraïm.

» Actuellement, de plus en plus, la femme d'agriculteur veut être co-gérante de la propriété.c) Le milieu paysan décrit par Grenadou est très caractéristique avec ses forces conservatrices et ses forces deprogrès.

En particulier, à une époque où la vulgarisation agricole n'existait pas, il est caractéristique de constater lerôle moteur des « leaders » (Richer et Grenadou) en matière de progrès technologique.

Dans le monde clos duvillage, il a toujours existé une « démocratie parallèle » où, à côté des pouvoirs traditionnels, se développaient desrapports entre les hommes fondés souvent sur la qualification professionnelle.

Par rapport au reste de la France, lespaysans du Bassin Parisien utilisent des méthodes industrielles.

La consommation d'engrais, notamment, est trèsforte (180 unités à l'ha.) et 30 % des exploitations ont plus de 100 ha. C.

PROBLEMES ECONOMIQUES. 1) Le progrès technique.

Grenadou a vécu intensément l'implantation du progrès technique.

En quelques années, ilest passé d'une ferme traditionnelle basée sur l'autarcie à une exploitation moderne avec ses exigences derendement et surtout de rationalité économique.

L'apparition du tracteur dans une exploitation n'exige passeulement de nouvelles formes de travail quotidien, mais également une véritable conversion mentale : il s'agit depasser de l'idée de prévoyance à la mentalité prévisionnelle qui exige l'esprit de calcul et l'intégration de la notiond'investissement.

« Le tracteur a été le cheval de Troie où l'économie moderne a pénétré, presque par surprise, enagriculture.

» (Pierre Bourdieu.)2) La lutte pour l'acquisition de la terre.

L'utilisation du tracteur pose également le problème « des champs à la taillede l'outil ».

Un tracteur qui tourne en rond dans une parcelle trop exiguë n'est pas rentable.

C'est pour cela queGrenadou a poursuivi parallèlement l'acquisition de terres et la modernisation de son outillage.

Mais il a eu la «chance historique » de vivre à une époque où la mobilité des terres était fréquente à la suite de crises graves et del'exode rural accéléré.

A l'heure actuelle, la mobilité du marché des terres est très faible et la surenchère pour. »

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