Gustave FLAUBERT : Correspondance

« La correspondance de Flaub ert fut pu­ bliée pour la pre­ mièrefois entre 1887 et 1893.

Une grande édition augmentée, en 1 3 volumes, fut pu­ bli ée c he z l 'édit e ur Conard entre 1926 et 1933.

Depuis 1973 , l es éditions Galli­ mard en ont entrepris une nouvelle édition dans la Biblioth èqu e de la Pl éiad e.

Le livre Une vie consacrée à l'art L es lettres de Flaubert nous permettent de suivre l 'évo lution de l'écrivain depuis son enfance (les premières sont écrites alors qu' il a douze ans) jusqu'à sa mort.

Ses principaux corres­ pondants sont, selon les périodes , sa sœur Caroline, son ami d 'enfance Louis Bouilhet, sa maîtresse Louise Colet, George Sand, Ivan Tourgueniev et Guy de Maupassant , le «disciple> >.

L ' «e rmite de Croisset » se montre avare en anecdote s sur sa vie privée (et à plus forte raison mondaine): c'est que, pour ce for­ çat de l 'écrit ure, la vie se confond presque entièrement avec l 'art.

Les évé nement s importants de sa vie sont à peine men­ tionnés: sa passion de jeunesse pour Elisa Schlésinger, ses rela­ tions tumultueu ses avec l'impossible Louise Colet , le procès de Mme Bovary en 1857 ...

Si le «voyage en Orient » qu'il effectua avec Maxime Du Camp donne lieu à de s pages pittoresques et drôles , l'intérêt de nombreuses lettres réside dans la pré senta­ tion qu'y fait Flaubert de ses conceptions artistiques et litté­ raires.

Enfin, lorsque qu'il n 'évoque pas ses préoccupations d'artiste , Flaubert se montre tel qu'en lui-même.

Avec ses enthousiasmes d'enfant , ses plaisanteries gauloises et ordurières , mais aussi, et surtout , avec son désespoir latent, son dégoût de la vie , ses affres de créateur solitaire.

La face cachée du romancier L a Correspondance de Flaubert constitue en premier lieu un document inestimable pour la critique , qui peut y pui ser des indications précieuses concernant la poétique et la manière de travailler de l'écrivain : les considérations sur la nécessaire « impersonn alité » du romancier, sur l' importance accordée au style, sur la morale et l' art, les jugements littéraires abondent.

A ce titre, certaines pages peuvent être considérées comme des chefs-d'œuvre de critique littéraire.

On trouve également dans la Correspondance un style spontané , une liberté de ton robora­ tive , bien éloi gnés des phrases obsessionnellement retravaillée s des romans.

Le lecteur y découvre ainsi un Flaubert vivant et attachant, la face cachée d'un romancier qui mettait un point d 'honneur à ne pas se montrer dans ses œuvres.. »