HENRY Becque: Les Corbeaux.
Publié le 23/10/2012
                            
                        
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                                                                                                                            EXTRAITS 	
TEISSIER.
                                                            
                                                                                
                                                                    	-Vous 
êtes  entourée  de 
fripons,  mon 
enfant,  depuis la 
mort  de votre  père.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Allons  retrouver 
votre  fam
ille 	
Mme  Vigneron  et ses  filles  apprennent 
brutalement  la 	
mort 	du 	père 	
LE 	MÉDECIN.-	Madame Vigneron? 	
MADAME 	VIGNERON.
                                                            
                                                                                
                                                                    	-C'est 	moi, monsieur.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
LE MÉDECIN, 	plus 	près 	et 	plus 	bas.
                                                            
                                                                                
                                                                     -	Vous 	
avez  des enfants 	ici, 	madame  ? ( 	...
                                                            
                                                                                
                                                                    ) 	
MADAME 	VIGNERON.
                                                            
                                                                                
                                                                    	-Oui,  monsieur.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
LE MÉDECIN.
                                                            
                                                                                
                                                                    	-Eloignez-les.
                                                            
                                                                                
                                                                     Faites ce que  je 
vous  dis, madame,  faites vite.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
LE MÉDEC I	N, 	aux h	ommes 	qui se 	sont 	levés.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
-Vous 	pouvez  rester, vous, messieurs ; vous 
êtes  parents  de 	
M.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Vigneron 	? 	
BOURDON.
                                                            
                                                                                
                                                                    	-Non, 	monsieur,  ses amis  seule
ment.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
LE 	MÉDECIN.
                                                            
                                                                                
                                                                    	-E	h  bien  ! messieurs,  votre 
pauvre  ami vient  d'ê tre 	
frappé 	d'un 	apo
plexie  foudroyante.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Mme Vigneron  s'obstine à 	garder 	
la fabrique 
( ...
                                                            
                                                                                
                                                                    ) 	
MADAME 	VIGNERON.
                                                            
                                                                                
                                                                    	-Regardez-moi,  mes 
enfants.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
S'il 	faut  vendre  les terrains,  on les 
vendra.
                                                            
                                                                                
                                                                     Ce qui  sera  perdu,  sera perdu.
                                                            
                                                                                
                                                                     Mais 
écoutez  bien votre 	
mère; 	ce qu'elle  dit une 
fois  est dit 	
pour 	toujours.
                                                            
                                                                                
                                                                     Moi, vivante,  on 
ne  touchera  pas à la 	
fabrique! 	
MARIE.
                                                            
                                                                                
                                                                     -	Tu 	te trompes, maman.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
MADAME 	VIGNERON.
                                                            
                                                                                
                                                                    	-Moi, vivante,  on ne 
touchera  pas à la  fabrique.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
MARIE.-	M.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Teissier  peut la vendre  demain.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Il y  a une  loi qui  l'autorise  à 	le faire.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
MADAME 	VIGNERON.
                                                            
                                                                                
                                                                    	-Moi 	vivante ...
                                                            
                                                                                
                                                                    	
MARIE.-	Il y a  une  loi.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Teissier  propose la solution 
du 	mariage  à Marie 	
TEISSIER.-	Voilà 	ce  que 	je 	voulais  vous faire 
dire.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
(Pause 	;  il 	reprend 	avec 	hésitation 	et 	
embarras.) 	Je  connais  une 	maison 	où, 
si  vous  le 	
vou	
liez,  vous 	vien	
driez  vous 	éta~ 	
blir.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Vous 	auriez 
là  le  logement, 
la  table,  tous les 
mois  une petite 
somme  que vous 
pourriez 
écono	
miser 	pour 	plus 	
tard,  vous 	n'au	
riez 	plus 	à son	
ger  à vous.
                                                            
                                                                                
                                                                    
MARIE.
                                                            
                                                                                
                                                                    	-	Quelle 
maison  ? ...
                                                            
                                                                                
                                                                    	
La 	
vôtre  ? 
TEISSIER, 	avec 	un 	
demi-sourire 	équivoque.-	La 	mienne  ? 	
MARIE, 	après 	une 	marque 	d'émotion, 	ne 	sa	
chant 	ce 	qu'elle 	doit 	comprendre 	ni 	ce 	
qu	'elle doit répondre.
                                                            
                                                                                
                                                                    -	Ce que  vous  me 	pro	
posez 	n'est 	pas possible;  ma mère d'abord 
ne  me  laisserait  pas m'éloigner  d'elle.
                                                            
                                                                        
                                                                    	
TEISSIER.
                                                            
                                                                                
                                                                    	-Oui, 	je 	me doute  bien que votre 
mère  ferait  des difficultés  ; mais  vous êtes 
d'âge  aujourd'hui  à n'écouter  personne et 
à  calcu l	
er 	vos intérêts .
                                                            
                                                                                
                                                                    	
MARIE.
                                                            
                                                                                
                                                                    	-	Je vous 	ai 	dit  non, 	monsieur 	
Teissier,  non.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
MARIE.
                                                            
                                                                                
                                                                    -	Levez	vous,  monsieur 
Teissier,  et 	allez	vous-en.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Je ne veux 
pas  me sentir  près 
d e  vous  une minute 
de  plus 	
" 	NOTES 	DE  L'EDITEUR 	
« Retiré  dans son appartement  de la rue  de 
Matignon 	
( " 	un  appartement 	comme 	je 	les 
aime,  bien situé,  lumineux  et 	
vide"), 	
Becque passa un an sur 	Les 	Corbeaux.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Il a 
indiqué  lui-même  la méthode  qu	
'il 
appliqua  : 	
il arpentait  sa chambre,  du matin 
a u  so ir, se  plaçait  fréquemment  devant une 
g lace , cherchant 	
jusqu	'aux 	gestes  de ses 
personnages 	
"e	t j'attendais 	que  le mot 
juste,  la phrase  exacte me vinssent  aux 	
lèvres": 	c'est 	l'épreuve  même du 	
"g	ueuloir " 	chère à Flaubert.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Il s'e	n  allait 
errer  sur les Champs-Élysées,  solitaire, 	
"p	remier 	promeneur, celui  qui 	s'en 	va 
lorsque  les autres 	
arrivent" 	: "C'est 	là,  que 
l a  critique  le sache  bien, dan s le  bon  air et la 
verdure,  le ciel  sur la tête , que 	
j'ai 	trouvé 
mes  mots le s plus  durs.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
" » M.
                                                            
                                                                                
                                                                    Desco tes.
                                                            
                                                                                
                                                                     dénouement 
conciliant, de toute 
moralisation  fade.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Les Corbeaux 	ont été 
pour  la scène  française 	
un 	choc inattendu.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Le  spectacle  de ces  hommes  d'affaires 
acharnés  à la  ruine  de la famille 	
d'un 	
industriel  est le premier  équivalent  théâtral 
de  l'accusation  sociale qui domine  le roman 
naturali ste.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Plu s 	de tirade s : des 	
formules.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Et  la pièce  finit mal,  sur le : 	
" Depui s la 
mort  de votre  père, vous  êtes entourés 	
de 
canailles.
                                                            
                                                                                
                                                                    " 	» Gaëtan 	Picon, 	Histoire des 
littératures, 	
Gallimard,  1956.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
«Un 	regard  dur, impitoyable , anime  une 
action  et une  la ngue  dépouillées , délivrées 
de  toute  précaution  oratoire, de tout 	
1 coll.
                                                            
                                                                                
                                                                    Vio l let  2.
                                                            
                                                                                
                                                                    	3.
                                                            
                                                                                
                                                                    4 lith ogra phies d'Hu gues  de  Bea	umont.
                                                            
                                                                                
                                                                     Les  Ce	nt Bibli op	hiles.
                                                            
                                                                                
                                                                    Pa	ris.
                                                            
                                                                                
                                                                    1931 / Sipa- lcono 	BECQUE02.
                                                                                                                    »
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