Histoires de Polybe (Résumé & Analyse)
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
«
POLYBE
JJe stêcle av.
J -C
POLYBE est le véridique témoin de la conquête du monde par les armes de Rome.
Sa vie et
son œuvre sont révélatrices des sentiments réciproques des Grecs et des Romains lorsque ces deux
peuples s'affrontèrent, et surtout lorsque les meilleurs des deux camps, apprenant à se connaître,
apprirent aussi à s'estimer, à se respecter et parfois à s'aimer.
L'admiration des Romains pour la
culture, la science et la littérature helléniques est bien connue, et nul n'ignore que « la Grèce
vaincue conquit son farouche vainqueur », mais il faut lire Polybe pour comprendre que Rome
aussi, par la force et l'équilibre de son organisation politique et militaire comme par les vertus de
ses hommes, a pu séduire certains Hellènes qui souffraient pourtant de la brutalité conquérante
des « Barbares de l'Ouest ».
Quand naquit Polybe, vers 2 ro av.
J.-C., Alexandre le Grand était mort depuis plus d'un
siècle (323).
Athènes, Sparte, Thèbes avaient perdu leur puissance, et les cités grecques ne pou
vaient conserver une partie de leur indépendance qu'en se groupant pour faire masse en face des
royaumes de Macédoine,
d'Egypte et de Syrie.
Au nord de l'isthme de Corinthe, la Confédération
étolienne réunissait
presque tous les peuples de la Grèce centrale; au sud, le Péloponnèse tendait à
s'unifier sous la direction de la Confédération achéenne.
Polybe est un Achéen : il est né au cœur
du Péloponnèse, en Arcadie, à Mégalopolis, la « Grande Ville » fondée par le Thébain Epami
nondas pour devenir le centre politique des cités arcadiennes.
Il appartenait à une famille noble
et en vue: son père Lycortas fut stratège des Achéens et était l'ami de Philopœmen, le grand homme
de la Confédération depuis la mort d'Aratos.
Polybe entra de bonne heure dans la vie politique et militaire au côté de son père.
En r83,
quand Philopœmen, fait prisonnier par ses ennemis en Messénie, eut été contraint de boire la
ciguë, c'est à Polybe qu'échut l'honneur de rapporter les cendres du héros dans sa patrie.
Puis il
accompagne son père dans une ambassade en Egypte, et se trouve mêlé de près à la plupart des
événements militaires
et diplomatiques qui marquent la lutte de Rome et de la Macédoine jusqu'à
la bataille de Pydna, où Paul-Emile vainquit le roi Persée en r68.
Polybe, comme son père, avait
prudemment essayé de maintenir la neutralité achéenne au cours de la tourmente, mais cette
politique
du parti aristocratique avait été combattue par les démocrates achéens dont le chef,
Callicrate,
prônait alors l'alliance avec Rome.
Aussi, après la victoire de r68, le Sénat réclama-t-il
aux Achéens mille otages, que Callicrate choisit parmi les familles nobles et riches, et Polybe fut
du nombre.
C'est dans ces conditions que, vers l'âge de quarante ans, il fut envoyé en Italie, où il devait
séjourner seize ans, à cette époque qui fut, au jugement de Cicéron, l'âge d'or de la République.
Son exil devait avoir les plus grandes conséquences pour la pensée de Polybe et son appréciation
des événements.
Il fut émerveillé par le spectacle de la discipline et des vertus romaines.
Comme
on l'a dit, « il y avait, pour ainsi dire, harmonie préétablie entre son esprit vigoureux et ce monde
nouveau; personne n'était mieux que lui en état de le comprendre et de l'apprécier».
En Achaïe,
il
n'avait jamais été un ennemi déclaré de Rome; en Italie, il devint son admirateur le plus décidé
et aussi le plus lucide.
Il ne s'agit donc pas d'une conversion politique, mais de la découverte,.
»
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