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IDIOT [Idiot]. Fédor Mikhaflovitch Dostoïevski

Publié le 22/10/2017

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IDIOT [Idiot]. Roman de l’écrivain russe Fédor Mikhaflovitch Dostoïevski (1821-1881), publié en 1868-1869. Le prince Muichkine, dernier rejeton d’une grande famille déchue, revient dans sa patrie après avoir séjourné longtemps en Suisse pour raison de santé. Officiellement il s’agit d’une dépression nerveuse, mais, en réalité, Muichkine est atteint d’une forme d’idiotie qui se traduit par une carence absolue de la volonté. De plus, son inexpérience complète de la vie engendre chez lui une confiance illimitée envers autrui. Grâce à Rogojine, un compagnon de voyage de Muichkine, ce dernier aura l’occasion de montrer ce qui peut arriver à un homme « positivement bon » au contact de la réalité. Poussé par une secrète sympathie et par le besoin de s’épancher, Rogojine, jeune homme exubérant et volontaire, se confiera pendant le voyage à Muichkine, qui est son antipode au point de vue spirituel : Rogojine lui conte la violente passion qu’il éprouve pour Nastasie Philippovna, beauté de réputation équivoque, qui devint — non sans répulsion, mais par un sens du devoir — l’amante de son bienfaiteur, lui prouvant ainsi sa reconnaissance. Nastasie cache en son âme — naturellement généreuse — une aversion pour les hommes et, en général, pour tous ceux qui, plus favorisés qu’elle par le sort, semblent s’en prévaloir pour l'humilier. Arrivés à Saint-Pétersbourg, les deux nouveaux amis se séparent, et le prince se rend chez un sien parent, le général Epantchine, espérant trouver auprès de lui un soutien pour la vie laborieuse qu’il veut entreprendre.

 

A partir de ce chapitre, le roman se développe à un rythme accéléré, créant une atmosphère de tension nerveuse. Chez Epantchine, Muichkine entend de nouveau parler de Nastasie Philippovna : il apprend que le secrétaire du général, Gania, se prépare à l’épouser pour la dot què son « bienfaiteur » lui a promise. Un lien secret attire le jeune prince vers cette inconnue, en qui il devine une victime des circonstances au caractère noble et bon. La rencontrant enfin chez Gania, Muichkine saisit immédiatement la situation : Gania n’est pas un être vil, mais c’est un ambitieux qui aspire à ce mariage en raison des avantages qui en découleraient pour sa carrière; quant à Nastasie, elle serait peut-être disposée

 

à accepter Gania, si elle percevait en lui quelques

 

sentiments humains, mais elle est écœurée par son esprit borné d’arriviste. Muichkine, relevant à peine de cette maladie qui lui avait obscurci l’esprit, est absolument convaincu que chaque geste humain doit tendre au bien d’autrui, et que chaque homme recherche avec anxiété la perfection, aussi se jette-t-il, en véritable paladin, dans une périlleuse aventure. Sans y être invité, il se présente un peu plus tard chez Nastasie Philippovna. Il la trouve entourée d’amis et fêtée. Mais voici qu’arrive Rogojine, ivre et accompagné d’autres ivrognes; il jette sur la table une forte scmme d’argent, espérant par ce geste grossier décider Nastasie à tout quitter pour le suivre. Muichkine s’érige alors en défenseur résolu de la jeune femme, se déclarant prêt à l’épouser pour la sauver de la ruine; en effet, la dot promise par son protecteur sera perdue à tout jamais si elle s’enfuit avec un amant. Nastasie voit en Muichkine l’homme qui pourrait vraiment la sortir de la fange; mais elle n’accepte pas cette solution, dictée par la pitié et trop périlleuse pour le jeune prince; elle part avec Rogojine. Mais voici que la situation de Muichkine se complique ; la plus jeune des filles du général Epantchine, Aglaé, lui déclare son amour. En effet, la jeune fille avait tout d’abord dissimulé ses sentiments par orgueil; mais une affectueuse admiration l’emplissant, elle s’est vue contrainte de passer aux aveux. Le prince semble répondre à cet amour, mais l’appel des sens ne suffit pas à le détacher de l’amour universel qui le lie à tous les humains. Si l’admiration d’Aglaé pour son élu n’a fait que croître, sa féminité s’en trouve tout de même exaspérée, ce qui la porte parfois à mépriser l’homme dans la créature supérieure qu’elle vénère. Par ailleurs, des liens d’une sympathie presque fraternelle se sont lentement noués entre Muichkine et Rogojine,

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