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Jean-Paul SARTRE 1905-1980 Questions de méthode

Publié le 01/04/2015

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Le progrès de la pensée consiste à éclairer les structures les plus profondes par l'originalité du fait envisagé, pour pouvoir déterminer en retour cette originalité par les structures fondamentales.

 

Or, les marxistes ne font pas ce travail.

 

se contentent d'appliquer des étiquettes sur ce qui se produit : «idéaliste«, «impérialiste«, «capitaliste«, sans montrer la spécificité de telle oeuvre ou de tel livre.

 

Le marxisme paresseux met tout dans tout.

 

A cet endroit, Sartre renvoie à la méthode d'Henri Lefebvre qui lui semble «simple et irréprochable pour intégrer la sociologie et l'histoire dans la perspective de la dialectique matérialiste«.

 

Sartre juge important de citer longuement le passage sur lequel il va appuyer ensuite toute sa méthode.

 

Lefebvre, dans Perspectives de sociologie rurale (Cahiers de sociologie, 1953), étudie d'abord la réalité comme une complexité horizontale.

 

Il s'agit d'un groupe humain en possession de techniques et d'une productivité agricole définie, en rapport avec les techniques elles-mêmes, avec la structure sociale qu'elles déterminent, et qui revient sur elles pour les conditionner.

 

Ce groupe humain est aussi déterminé par les contextes, national et mondial, qui présentent une multitude d'aspects qui doivent être décrits (famille, habitat, religion...).

 

Mais cette complexité horizontale doit être mise en perspective avec la complexité verticale ou historique.

 

Les deux complexités agissent l'une sur l'autre.

 

Il remarque par exemple que le peuplement des campagnes, aux Etats-Unis, s'est fait à partir des villes.

 

historico-génétique (effort pour retrouver le présent mais élucidé, compris, expliqué).

 

Sartre revient à son raisonnement en s'appuyant sur l'exemple de Haubert.

 

Il étudie son enfance et montre l'importance qu'elle a eue, comparée à celle de Baudelaire.

 

Or, les enfants vivent le monde à travers le vécu social de leurs parents.

 

L'entrée dans une famille vous suit toute la vie.

 

Lewin, en ne s'intéressant qu'à la forme du groupe, les sociologues américains, en général, peut-être parce que les Etats-Unis ont une histoire courte, ne replacent pas leurs trouvailles structurelles dans l'historicité.

 

Chez Lewin, «le sociologue n'est pas situé ou, s'il l'est, il suffira de précautions concrètes pour le désituer«.

 

Or, dans les faits, c'est faux : le sociologue n'a pas le même statut que le participant à une dynamique de groupe.

 

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« 346 • Jean-Paul Salf1e famille, inscrite elle-même dans une classe sociale, un temps, un système de production, une culture).

D'un autre côté, il y a le mouvement de la personne pour se construire:« L'important n'est pas ce qu'on a fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous » (Saint Genet, 1952).

Sartre se posera cette question toute sa vie, et son Flaubert est un effort pour montrer comment cet écrivain, fils d'une famille de petite bourgeoisie normande, est devenu un écrivain réussis­ sant à exprimer une époque.

Dans Les Mots (1954-1963), il fait l'autobiographie de son enfance.

Il y parle de sa« névrose de littérature: herbe folle», Sartre, en tant qu'enfant, a cherché dans la culture le moyen de s' auto-engendrer, de se produire, de devenir le fils de ses œuvres en se transformant en livre.

Sous l'influence de son grand-père, la littérature prend la place du père absent.

Sartre dit, dans Les Mots, qu'il est maintenant guéri de cette névrose mais qu'elle constitue un fond de son caractère, car « on ne se guérit pas de soi».

Sartre, dans un mouvement de saisie pré-réflexive de son être-au-monde, découvre la« contingence», notion qu'il élabo­ rera plus tard lorsqu'il aura découvert Husserl.

La contingence, c'est le sentiment d'« être de trop dans le monde».

Le cogito cartésien, pour reprendre une formule de Michel Contat, son biographe, se formulerait pour Sartre : « Je suis de trop, donc j'existe.» Ce« de trop» se vit comme sentiment de l'existence, comme nausée.

La contingence est ce dont j'hérite.

En même temps, simultanément, mon existence ne se soutient que du mouve­ ment par lequel je persiste dans mon être en me projetant vers un avenir qui n'est pas décidé d'avance, mais au contraire que j'éprouve comme à réaliser librement.

Dès que j'accepte de vivre, je suis responsable de mon existence.

Cette acceptation de vivre est spontanée.

Elle précède tout vouloir-vivre.

Seul le suicide est volontaire.

C'est la situation dans laquelle la volonté se supprime elle-même.

Pour Sartre, l'homme est condamné à être libre.

La situation. »

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