Devoir de Philosophie

Joris-Karl HUYSMANS : A rebours

Publié le 22/09/2012

Extrait du document

huysmans

"Il y a une outrance d'art qui me ravit, il y a une originalité des sensations aiguës qui suffit à vous mettre à part, très haut. " - Émile Zola, 20 mai 1884
"Une espèce d'autobiographie lapidaire en forme d'épitaphe (qui) dénonce à toute page le néant, l'irréparable néant de tous les états." - Léon Bloy, Le Chat noir, 14 juin 1884
"Après un tel livre il ne reste plus à l'auteur qu'à choisir entre la bouche d'un pistolet ou les pieds de la Croix." - Barbey d' Aurevilly, Le Constitutionnel, 28 juillet 1884

huysmans

« Huysmans disait d'A rebours : "C'est un ouvrage pmfaite­ ment inconscient, imaginé sans idées pré conçues , sans intentions réservées d'ave nir , sans rien du tout." Flaubert, les frères Goncourt, Gustave Moreau , Barbe y d' Aurevilly furent les amis de Huysmans et ...

les compagnons d'ar t de son héros , des Esseintes.

Le livre Un "raisonné dérèglement de tous les sens" D ans A rebours, Huysmans donne naissance à un per­ sonnage hors du commun- des Esseintes- qu'opprime un "immense ennui" : méprisant fermement une humanité "composée de sacripants et d'imbéciles ", ce "grêle jeune homme de trente ans, anémique et nerveux" quitte brusque­ ment Paris pour s'isoler à Fontenay et donner libre cours à ses "amo urs exceptionnelles et ses joies déviées".

A peine installé , il se livre en effet à une orgie de sensations diverses, destinées à "substituer le rêve de la réalité à la réalité même", à s'en­ tourer d'artifices pour oublier la nature vulgaire par essence : des Esseintes achète des meubles exceptionnels aux coloris variés, des pierres précieuses .

Il lit les auteurs latins de la décadence , étudie les peintres érotiques, s'entoure de tissus rares et de parfums inconnus, se procure des plantes exotiques et parcourt les écrivains contemporains dans les éditions de luxe.

Mais cette existence d'ermite débauché dérègle peu à peu son organisme ; malade de fatigue et de désespoir, des Esseintes se voit contraint de regagner Paris, " le vieux monde" et ses "vagues de médiocrité humaine".

Un roman de laboratoire et de décadence E n faisant aller son personnage "à rebours" de la nature, Huysmans, disciple de Zola et fervent participant aux "soirées de Médan ", rejette le naturalisme en vogue à son époque pour écrire un roman de la démesure humaine : "La nature a fait son temps" , écrit-il.

Cette démesure constitue une volonté délibérée et enivrante de refuser l'ordre ; elle est un luxe de spiritualité et de sensualité, voire une forme de sata­ nisme.

A rebours reste à ce titre très proche des tentatives litté­ raires menées par Flaubert dans Sa/ammbô et de Maurice Barrès dans Le Culte du moi : la perversion diffuse comme le refus de la société masquent mal 1 'ennui du sièc le finissant et le désarroi de la génération à laquelle Huysmans appartenait.

Ce dernier est toutefois parvenu à surmonter son désespoir au moyen de la religion.

La conversion, dans les dernières lignes d'A rebours, semble en effet imminente : "Se igneur, prenez pitié du chrétien qui doute ...

". »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles