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JOURNAL de Renard (résumé)

Publié le 27/08/2015

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JOURNAL de Renard. Cet ouvrage, dont l’édition originale est due à François Bernouard (Paris, 1925), se compose de cinq volumes. Quand Jules Renard (1864-1910) l’entreprit, il n’avait encore rien publié en dehors de quelques vers. Or, il le tint jusqu’à sa mort, soit pendant près d’un quart de siècle : de 1887 à 1910. On peut donc dire que le Journal contient en germe toutes les œuvres de l’écrivain . Par là même, il restera comme un document sur l’époque antérieure de la guerre de 1914-1918. Que trouve-t-on dans ce Journal ? D’abord l’homme qui est comme le commun des martyrs, avec ce bonheur qu’il s’efforce d’atteindre, ces maladies qu’il rencontre et ces tracas que lui donne le pain quotidien. Ensuite, le garçon dénué de toute affection pour sa mère pour avoir souffert trop longtemps de son empire despotique. Après quoi, le citadin mêlé à la vie des journaux de Paris, des théâtres et autres lieux, et fort aise d’avoir des relations avec les gens les plus célèbres de son temps ; sans oublier le paysan de la Nièvre, qui deviendra un jour le maire d’un chef-lieu de canton et trouvera dans la vie rurale un dérivatif à tout le reste. Ces images diverses que Renard nous donne de lui-même se trouvent pourtant éclipsées par une autre : l’écrivain ou plutôt l’homme qui est en proie au démon du style. On sait du reste que, chez Renard, le besoin d’écrire prévalut toujours sur tous les autres besoins. Il n’imagine pas qu’on puisse faire autre chose que de la littérature. Pour lui, l’encrier fut toujours la source de toutes les délices. Il écrit donc ou plutôt se regarde écrire. Voulant que chaque phrase soit marquée en bon coin, il pousse l’exactitude jusqu’à la minutie, sans voir que son zèle tourne à la monomanie. Il ne faut donc pas s’étonner si tout son Journal est farci d’aphorismes sur l’art d’écrire. Cet appétit de la perfection allait d’ailleurs stériliser son talent de la manière la plus fâcheuse.

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