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Julie ou la Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau

Publié le 21/01/2019

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Julie ou la Nouvelle Héloïse, roman épistolaire de Jean-Jacques Rousseau (1761). Composé à l'Ermitage chez Mme d'Épinay, puis à Montlouis et chez le maréchal de Luxembourg, le roman répond à une double inspiration, lyrique et philosophique. La fiction sentimentale suit les amours de Julie d'Étanges et de son précepteur, le roturier Saint-Preux. Leur passion, qui rappelle celle d'Héloïse et Abélard, se heurte au préjugé social. Ils doivent se séparer et Julie épouser un noble étranger, M. de Wolmar. La forme épistolaire permet l'expression des sentiments dans leur violence et leur authenticité, le recueil se donne comme une correspondance réelle et est sous-titré « Lettres de deux amants habitants d'une petite ville au pied des Alpes recueillies et publiées par Rousseau ». Dans le recuefl sont insérées des lettres qui forment débat sur des problèmes moraux (le suicide, le duel) et pédagogiques. Est ainsi longuement décrite la microsociété établie par Wolmar et Julie à Clarens, sur les bords du lac de Genève. Grâce à une stricte économie et au paternalisme social, la communauté peut vivre en autarcie. Les époux Wolmar invitent Saint-Preux pour lui permettre de sublimer son ancienne passion, puis la cousine de Julie, Claire, et un ami commun, le noble anglais, milord Édouard. Aux trois premières parties, qui représentaient les tourments des amants, s'opposent les trois dernières, qui évoquent le bonheur de Clarens. Mais les contradictions demeurent, entre Wolmar l'athée et Julie la pieuse, entre le devoir et un amour mal éteint. Elles sont dépassées et transcendées grâce à la mort de l'héroïne. Le roman, qui communique au lecteur les émotions des personnages, le rend sensible à la durée temporelle et aux mutations psychologiques, et s'attache à camper comme décor une Suisse pittoresque, rencontra un immense succès. Il fit pleurer toute l'Europe du temps et exerça une influence déterminante sur la littérature jusqu'au romantisme.

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« M.

de Wolmar lui raconte les derniers instants de sa femme ; avant de mourir, elle lui écrit qu'elle n'a jamais cessé de l'aimer et lui conseille d'épouser Claire.

Saint-Preux préférera s'occuper des enfants de Julie.

Passages-dés :les montagnes du Valais (I, 23), l'adieu (III, 26), la prome­ nade sur le lac (IV, 17), le voile (V, 9), les dernières heures de Julie (VI, 2), la lettre posthume de Julie (VI, 12).

THÈMES DOMINANTS • La nature est un refuge familier -montagne ou lac, surtout -où le héros tourmenté et solitaire trouve réconfort et sérénité.

Antichambre du divin, elle donne lieu à des descriptions plus mystiques que réalistes.

Elle sert enfin de cadre à un exposé quasi didactique sur la philosophie et les croyances déistes de l'auteur.

• La passion est au cœur de l'œuvre.

Appel au dépassement de soi, elle trouve son accomplissment dans la mort, seul garant de l'éternité de l'amour.

Rousseau la condamne en temps que modalité de vie : Julie autant que Saint-Preux, amants malheureux et inadaptés au monde, s'ef­ facent en effet devant le modèle des vertus bourgeoises et familiales.

• Le temps est un thème à double fonction.

Fonction narrative d'abord : l'amour entre Julie et Saint-Preux se déploie dans le temps, ce qui permet l'observation de leur évolution sentimentale et l'analyse de leur marche mystique vers Dieu.

Fonction technique ensuite : servie par sa forme épis­ tolaire, l'œuvre permet la superposition ou la juxtaposition temporelles des différents points de vue narratifs.

STYLE • Le mélange des styles -le lyrisme préromantique :Insensé que je suis! je vais errer dans l'univers sans trouver un lieu pour y reposer mon cœur i je vais chercher un asile où je puisse être loin de vous ! (III, 26) -la prosodie :Le bruit égal et mesuré des rames m'excitait à rêver.

(IV, 17) -les notations réalistes et pathétiques : le Jeûne, la faiblesse, le régime ordinaire de julie, donnèrent au vin une grande activité.

(VI, 11) • Un style épistolaire -l'implication du narrateur et du destinataire :je pars, chère et charmante cou­ sine.

(III, 26) -une expression émue : Claire, ô bonne Claire, combien tu m'as toujours aimée! (IY, 12) -la multiplication des points de vue : IV, 14 (de M.

de Wolmar à Claire d'Orbe) 1 IV, 17 (de Saint-Preux à Milord Edward) SOURCES ET INSPIRATION Des éléments autobiographiques.

Rousseau choisit le lac de Genève, lac de ses meilleurs souvenirs, comme décor de sa fiction.

Alors que le roman est presque achevé, il tombe amoureux de Mme d'Houdetot, qui se. »

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