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Julio CORTAZAR : Gîtes

Publié le 22/09/2012

Extrait du document

Ce qui nous importe ici, c'est (...) la rupture avec deux ordres de valeurs étroitement liés. D'une part, le rationalisme dans la version appauvrie qu'en a donnée l'Occident jusqu'à Marx et Freud: c'est-à-dire replié sur lui-même et fermé tant à la contradiction qu'aux pouvoirs de l'analogie et de l'imaginaire. D'autre part, l'individualisme qui n'a plus sa place dans un monde où rien n'a, pour soi-même, de sens si ce n'est dans la relation....

« Julio CortÂZar .

Phot o A.

P.

P.

M .

Né en 1914 , Julio Cortazar vécu t en France de 1951 à sa mort, en 1984.

Ce­ pendant , il a situé le plus souvent ses récits en Argentine, son pays d'orig ine.

Peut­ êt re la dictature avec ses lois et son organi­ sation répressives ex­ plique-t-elle la prédi­ lection de l'auteur de Gîtes pour la nou­ velle fantastique où le désordre et le fan­ tasme /'emportent sur /al oi.

Le livre Une autre réalité au sein d'un monde bien ordonné L' univer s des nouvelles de Gîtes révèle toujours , en son centre , une faille .

Le point commun de tous ces récits réside dans l'existence d'un monde ordonné, instituant des habi­ tudes en lois et en règles mécaniquement appliquées, comme pour conjurer la menace d'une autre existence qui finit quand même par surgir.

L'univers toujours parfait d'un appartement bourgeois pousse un homme à vomir des lapins puis à se donner la mort (Lettre à une amie en voyage).

Des hôtes mystérieux prennent peu à peu possess ion d'une maison dont ils chassent l es occupants (Maison occupée).

Une petite fille désire protéger une femme qu'elle aime contr e un homme menaçant , et voilà que son désir se matérialise en un tigre qui tue l'homme (B estia ir e).

La découverte d' un double (Une Fleur jaune, Récit sur fond d'eau) ou d' un monde différent du sien (La Fanfar e) sème soud ain le doute sur la certitude qu 'on peut avoir de sa propre existence.

La culpabilité liée à la mort d'un être cher fait s urgir celui-ci au sein d'un coup le mal assorti (Lettres de maman).

Le regard des autres, incarnant une certaine normalité , devient une menace pour l 'être différent (L'Autobu s, La Promenade).

Mise en œuvre du fantastique D ans les nouvelles de Gîtes, l'étrangeté se manifeste princi­ palement à traver s les métaphores spatiales ou animales.

L 'espace du dedan s (maison, chambre) se trouve menacé par un dehors inquiétant , projection d' un désir ou d'un élément refoulé de la vie consciente.

Cet espace constitue souvent un micro­ cosme autosuffisant (maison située à l'écart, île) où la société se réduit à celle d' un frère, d'une sœur, d'un reflet de son propre « moi >> ou d'un conjoint devenu au fil des années un élément fraternel, univers incestueux auquel se uls la fuite, la mort ou le rêve offrent une échappatoire.

Au cœur de ce monde clos, l'animal (panthère, tigre ,> , fourmis) représente le désir sexuel ou de mort et, plus généralement, le retour d'une réalité refoulée .. »

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