Devoir de Philosophie

KARL MARX : L'IDEOLOGIE ALLEMANDE (Résumé & Analyse)

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

marx
L'Idéologie allemande est un ouvrage clé dans l'élaboration de la pensée de Marx et Engels. Il correspond au bilan que ces auteurs, en collaboration avec Moses Hess, font de la philosophie de leur temps. Il s'agissait au départ d'un projet collectif pour réfuter les thèses d'un certain nombre de philosophes « hégéliens » (Ludwig Andreas Feuerbach, 1804-1872, Bruno Bauer, 1809-1882, Max Stimer, 1806-1856, notamment) et affirmer un certain nombre de thèses nouvelles qui s'éclaircissaient dans l'esprit des auteurs. Marx avait publié antérieurement une Critique de la philosophie du droit de Hegel (1843), A propos de la question juive (1844), La Sainte famille ou Critique de la critique critique, Contre Bruno Bauer (1845), notamment. L'affirmation de ces thèses nouvelles devait permettre à Marx de quitter la philosophie pour se consacrer ensuite à l'étude de l'économie. Le texte de L'Idéologie allemande ne fut pas publié du vivant des auteurs. Marx s'en explique treize ans plus tard, dans La Critique de l'économie politique : « Nous avions atteint notre but principal : la bonne intelligence de nous-mêmes. De bonne grâce, nous abandonnâmes le manuscrit à la critique rongeuse des souris. » Ce livre fut effectivement rongé par les souris. Il lui manque un certain nombre de pages, en plus des chapitres écrits par Moses Hess qui furent repris par l'auteur pour être publiés séparément, en 1852, sous forme d'articles. L'Idéologie allemande ne fut publiée qu'en 1932.
marx

« Résumé Organisation du livre Le manuscrit dont nous disposons est incomplet.

Tel qu'il existe aujourd'hui, il s'agit d'un ouvrage de quelques 600pages présentant successivement les « thèses sur Feuerbach » de Marx qui sont une sorte de condensé du livre,puis deux tomes formant L'Idéologie allemande dont le sous-titre explique qu'il s'agit d'une « Critique de laphilosophie allemande la plus récente dans la personne de ses représentants, Feuerbach, B.

Bauer et Stirner, et dusocialisme allemand dans celle de ses différents prophètes ».Le tome premier contient la critique de Feuerbach, Bauer et Stirner.Le second contient les « Annales rhénanes » ou la philosophie du socialisme vrai (il s'agit de critiquer un certainnombre d'ouvrages « bourgeois » publiés en Allemagne, portant, en les déformant, sur les thèses de socialistesanglais ou français) ; ainsi qu'un chapitre sur Karl Grün, à propos d'un livre sur Le Mouvement social en France et enBelgique, dans lequel l'auteur critique Saint-Simon, Fourier, Cabet, Proudhon que Marx et Engels sont amenés àdéfendre en partie. Analyse compréhensive Les thèses sur Feuerbach Les onze thèses ne représentent que quatre pages.

Cependant, compte tenu de leur importance, nous allons lesprésenter en détail.

Il s'agit d'un condensé de pensée que Marx a écrit à son usage et qu'Engels complétera, par desajouts formels, lors de leur publication dans son Feuerbach, en 1888.I.

Marx constate que jusqu'à maintenant, la philosophie matérialiste de Feuerbach ne considère la réalité, l'activitéhumaine concrète, que comme intuition et non pas comme pratique.

L'action n'a donc intéressé les idéalistesqu'abstraitement.

Or, l'important est de penser l'activité révolutionnaire, l'activité « pratique-critique ».II.

Une pensée n'a de vérité que par rapport à la pratique.III.

Changer l'homme en changeant ses circonstances de vie et son éducation n'a de sens qu'en tant que pratiquerévolutionnaire.IV.

Il faut s'intéresser à la réalité temporelle en en faisant la critique théorique et en la révolutionnant dans lapratique.V.

Feuerbach, que ne satisfait pas la pensée abstraite, en appelle à l'intuition sensible ; mais il ne considère pas lemonde sensible en tant qu'activité pratique concrète del'homme.VI.

Contrairement à Feuerbach qui pense l'essence humaine comme individuelle, il faut la penser, dans sa réalité,comme l'ensemble des rapports sociaux.VII.

L'« esprit religieux » est un produit social.VIII.

Contrairement à ce qu'avancent les théories mystiques, toute vie sociale est essentiellement pratique.IX.

Le matérialisme intuitif renvoie à la façon de voir des individus isolés ou de la société bourgeoise.X.

Le nouveau matérialisme voit le monde du point de vue de la société humaine ou « humanité socialisée ».XI.

« Les philosophes n'ont fait qu'interpréter le monde de différentes manières, (mais) ce qui importe, c'est de letransformer.

»Ces onze aphorismes constituent une sorte de grille de lecture qui sert de référence, pour eux-mêmes, aux auteursde L'Idéologie allemande dans leur lecture de Feuerbach et des jeunes hégéliens allemands.

Si ces thèses sont unegrille de lecture de la philosophie allemande dont ils vont développer la critique, elles sont, en même temps, unrésumé synthétique de leur approche de la philosophie.

Engels verra, en 1888, dans ces onze thèses, le « germegénial de la nouvelle conception du monde ».

La partie théorique de L'Idéologie allemande n'est que ledéveloppement de ces thèses.La dernière, que nous avons citée intégralement, est un condensé de la perspective philosophique de Marx.

« Lesphilosophes n'ont fait qu'interpréter le monde de différentes manières, ce qui importe, c'est de le transformer »montre l'intention de Marx de sortir de la philosophie pour la réaliser pratiquement, de manière militante. Pas plus que dans ses oeuvres ultérieures d'ailleurs, Marx ne parle, dans L'Idéologie allemande, de « matérialismehistorique ou dialectique » (termes souvent utilisés après lui pour nommer sa démarche).

Le « marxisme » (motinventé par Engels) se borne à opposer au matérialisme contemplatif de Feuerbach et des jeunes hégéliens, théoriede la société bourgeoise, un « nouveau matérialisme » en tant que théorie de la « société humaine » ou de l'«humanité sociale ».

C'est dans cette affirmation que se trouve posé le dépassement philosophique du systèmehégélien.

Sartre dira, d'ailleurs, plus d'un siècle après, que ce fondement de la philosophie reste toujours indépassé(cf.

La Critique de la raison dialectique, 1960).C'est dans et par la pratique révolutionnaire que le monde se transforme.

Dans ce mouvement, dans cette praxisrévolutionnaire, l'homme s'auto-transforme, se rééduque lui-même (thèse III).

Parce qu'ils oublient cet horizonpratique de toute pensée philosophique, les penseurs allemands, même lorsqu'ils parlent de problèmes d'objectivitéet de réalité du monde pensé ou imaginé, ne sortent pas de la scolastique.

Une « vraie » conception matérialiste dumonde ne peut être qu'une critique des processus sociaux de production et d'échanges matériels.

Observation etanalyse empirique doivent aider à comprendre comment les hommes se produisent en produisant leur survieéconomique.

La division du travail produit des antagonismes de classes. Critique de la philosophie allemande. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles