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L' Auberge de la Jamaïque

Publié le 31/03/2013

Extrait du document

Daphné Du Maurier naquit en 1907 dans une famille d'artistes célèbres. Son père était l' acteur sir Gerald Busson Du Maurier, son grand-père, George Busson Du Maurier, l' illustrateur de Punch, et, surtout, l'auteur de Peter Ibbetson. Elle avait à peine plus de vingt ans lorsque son premier livre, La Chaîne d'amour ( 1931 ), fut publié. Son succès fut immédiat. Hitchcock adapta trois

de ses romans à l'écran: L'Auberge de la

Jamaïque, Rebecca, Les Oiseaux.

« «Mary , dans la demi-lumière, observait le profil du vicaire d' Altarnun ...

» XTRAIT La confession de l'ivrogne -( ...

)Ah! Mary,}' ai tué des hommes de mes propres mains, je les ai maintenus sous !' eau,frappés avec des pierres , sans jamais y songer ensuite.

Je dormais dans mon lit comme un enfant.

Mais quand je suis ivre, je les vois en rêve .

Je vois leurs faces d'un blanc verdâtre, aux yeux mangés par les poissons ; certains ont des corps torturés , où pendent des lambeaux de chair ...

d'autres ont des algues dans les che­ veux ...

Un jour , Mary , il y avait une femme ...

elles ' a cc rochait à un radeau et te nait un enfant dans ses bras.

Sa chevelure ruisselait sur son dos.

Le ba­ teau était tout près sur les ro­ chers, voyez-vous, et la mer aussi calme qu'un la c.

Tous vivaient et allai ent regagner le rivage .

En quelques endroits, !'eau ne venait pas au-dessus de la ceinture.

Elle me cria de !'aider , Mary , et je lui écrasai la face avec une pierre.

La réaction de Mary Mary avait d'abord été malade de dégoût ; cette nuit-là, étendue sur son lit, elle avait imploré un sommeil qui lui était refusé.

Il y avait, dans l'ombre, des visages qu 'ell e n'avait pas connus : les visages rongés et torturés des naufragés.(.

..

) Voilà ce que tante Patience subissait sans doute, ell e aussi, le soir , dans sa chambre.

Le s visages lui apparaissaient , implorants , et il lui fallait les repo us ser.

Elle ne pouvait leur donner le repos .

Tante Pati ence, à sa faço n, était une criminelle.

Elle les avait tués par son silence.

Son crime était aussi grand que celui de Joss Merlyn , c ar elle était femme , et lui était un monstre.

Il était lié à elle, et ell e le tolérait.

Portrait d 'un voleur Et voici qu 'en dépit d 'elle-m ême le visage de J em lui apparut de nouveau ; il avait!' air d 'un chemineau , avec sa barbe naissante , sa chemis e sale et son reg ard hardi.

Il était rud e et manquait de tendresse ; il y avait en lui plus d'un trait de cruauté ; c'é tait un vo leur et un menteur .

(.

..

) Mai s elle savait qu 'ell e pou vait !'aim er.

Une trouvaille inquiétante Ce n 'était pas là un dessin, mais une horrible et grotesque caricatur e.

Les gens de la co ngrégation , endiman ch és, portaient des chapeau x et des c hâles ; mai s les faces humain es étaient re m­ pla cées par des têtes de mouton .

L es ani­ maux , la mâchoire ouverte, con sidérai ent stupidement le prédi­ cateur, d'un air absent et solennel, et leurs pattes étaient jointes en prière .

Les traits de chaque mouton avaient été fouill és avec soin, comm e s'ils représ entaient une âme humain e, mais l 'expression de cha­ cun d'eux était la m ê me : celle d'un idiot, ig norant et in­ différent.

Le prédica­ teur, avec sa soutane noire et son halo de cheveux blancs , était Francis Davey (.

.

.).

Traduit de l'ang lais par Léo Lack.

Albin Michel, 1941 « Les chevaux montaient vers les so mbre s collines ...

» NOTES DE L'ÉDITEUR monde ou si elle s ont déjà rejoint le ur s per sonna ges dans l'im aginatio n et le souvenir de leur s lecteur s.

Soyons ré so lument nostal giqu es, et, aux yeux Santa Barbara .

» Josyane Savigneau, Le M ond e, 20 avri l 1989.

« La romancière anglaise Daphné Du Maurier est morte mercredi 19 avril (1989) dans le village de Par, en Cornouailles.

Elle était âgée de quatre-vingt-un ans.

Elle était de ces merveilleu ses vieilles femmes anglaises ayant écrit des livre s si définitivement passés à la post érité avant de s'éva der dans quelque campagne brumeu se et battue par les vents, qu'on ne sait plus très bien si elles sont encore de ce de certain s, ringards : le manoir de Manderley , en Cornouailles, la terrible Mme Danver s qui ne cesse d 'empoisonner la vie de la nouvelle femme de Maxime de Winter avec le souvenir de l 'ancienne , Reb ecca, c'était tout de même plus excitant, plus oppressant , plus perversement méchant que les meurtr es minables et les petite s trahi sons des héros de Dyna sty ou autr es 1 Rogcr-Viollct 2.

3.

4 illu strat ions de Jea n Relailleau.

éd.

Romba ldi.

P aris.

1975 « Tandis que le roman anglais traitait de l'engagement politique et du totalitari sme de s formes de société et des religions, Daphné Du Maurier produi sait une s ucc ession de romans parfaitement traditionnels , qui avaien t pour ingrédients principaux l'amour, l'av enture, la nostalgie et le s uspense.

» Chri stine Jordis , En cyclopœdia Universalis, 1990.

DAPHNÉ DU MAURIER 02. »

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