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La Reine morte - Henry de Montherlant (Résumé - Fiche de lecture)

Publié le 22/04/2010

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« Au Portugal, autrefois. « Le roi Ferrante est vieux et fatigué de régner. Arrivé à l'âge de soixante-dix ans, il se met en devoir d'assurer sa succession et de mettre en ordre les affaires de son royaume. Pour étendre ses terres, il ordonne à son fils, le prince Don Pedro, qu'il a depuis longtemps cessé d'aimer car il le juge médiocre, d'épouser Dona Bianca, la fière infante de Navarre. Pour concrétiser ce projet, le roi fait venir la jeune fille à la cour. Mais à cette alliance, Don Pedro oppose un refus brutal et en révèle la raison à l'infante : il aime en secret Dona Inès de Castro.

MONTHERLANT (Henry de), écrivain français (1896-1972). Il exalte, dans son oeuvre, la vigueur tant physique (Les Olympiques, 1924; Les Bestiaires, 1926) que morale (La Reine morte, 1942). Observateur désabusé, il condamne la sentimentalité (Les Jeunes Filles, 1936-1939) au profit des qualités viriles (Malatesta, 1950).

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« 1 • LE CONTEXTEMontherlant, journaliste au front en 1939, est légèrement blessé.

Il passe les années de guerre, et les suivantes, àécrire.

La Reine morte, la première et la plus célèbre de ses pièces, est suivie, jusqu'en 1965, de quatorze autres,qui, au-delà de leur variété (veine chrétienne et veine profane, pièces historiques et sujets contemporains), dansune dramaturgie et une langue classiques, sont autant de « prétexte[s] à l'exploration de l'homme ».

Le sujet de LaReine morte est emprunté à l'Histoire : en 1355, Alphonse IV, roi du Portugal, fait mettre à mort Inès de Castro, queson fils Pedro a secrètement épousée. 2 • LE TEXTEFerrante, roi du Portugal, a arrangé le mariage de son fils Pedro avec la jeune infante de Navarre.

Mais Pedro aépousé en secret Dona Inès de Castro, qui attend un enfant de lui.

Ferrante fait emprisonner son fils.

Sesconseillers tentent de le convaincre : il faut faire mourir cette Dona Inès, afin qu'elle ne soit plus une cause detrouble dans le royaume ; en outre la postérité ne doit pas retenir l'image d'un roi faible, incapable.

Ferrante ne croitplus à la raison d'État, il ne croit plus à ce qu'il fait, il ne sait pas qui il est ni pourquoi il agit.

Mais après avoir faitd'Inès sa confidente, il ordonne sa mort.

Il meurt immédiatement après elle. 3 • LES THÈMES MAJEURS• Le meurtreFerrante a de la sympathie pour Inès.

Il sait qu'il sera désavantageux pour sa politique de la faire tuer.

Pourquoidonc ce meurtre ? Ferrante, las de tout, désespéré, grand sans plus croire à la grandeur ni à l'honneur, cynique,indéchiffrable à lui-même et aux autres, rencontre la lumineuse espérance de Dona Inès.

«Il jette en elle ses secretsdésespérés, comme dans une tombe.

» Puis il referme la tombe.

Il tue parce que l'innocence l'offense, pour donnerraison à son désespoir, par haine de la vie.• Le bonheur et l'amourMéprisable et médiocre aux yeux du roi et de l'infante, la quête du bonheur est essentielle pour Pedro et Inès : cebonheur ne va pas sans l'amour, qui est le sens donné à leur vie.

Bien plus : d'ordre divin, l'amour est une secondenaissance, il sauve de tout, même de la mort, et trouve sa sublimation dans l'enfant à naître : « Tant que je leporte, dit Inès, je sens en moi une puissance merveilleuse de tendresse pour les hommes.

» 4 • L'ÉCRITURE• Les imagesLe flamboiement des images caractérise des personnages en perpétuelle représentation : « images hagardes » del'infante (« L'ardeur de cette route, qui était pâle comme un lion »), images empruntées à la nature par Pedro etInès.

Tous sont des oiseaux : l'infante compare Inès à une hirondelle ; elle est elle-même l'oiseau Malurus qui necesse de crier ; Ferrante enfin se voit en aigle.• La poésie des langagesChaque personnage a son lyrisme.

Poésie convulsive, style heurté, dur et sec de l'infante : « Je me plains à vous, jeme plains à vous, je me plains à vous, Seigneur » ; poésie pure, tendre d'Inès et de Pedro : « Un chant doux commela tristesse...

».• Une dramaturgie des antithèsesTout oppose Ferrante à Inès, mais aussi Inès la féminine à la virile infante.

Le roi est « un noeud épouvantable decontradictions ».

L'homme se débat dans ces mystères, dont le moindre n'est pas le jeu complexe entre Éros etThanatos.. »

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