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LACHÈS, ou Sur le courage de Platon - résumé de l'oeuvre

Publié le 27/09/2018

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Le Lachès est certainement l’un des plus élaborés des dialogues dits «socratiques». Nous sommes ici au cœur de l’enquête menée par Socrate auprès des «spécialistes» de la cité, enquête qu’il évoque dans l’Apologie. Nicias et Lachès sont des militaires. Ils devraient donc être bien placés pour décider de la valeur éducative de l’escrime. Mais voilà qu’ils développent sur la question des thèses diamétralement opposées. Socrate les ramène à l’essentiel: il s’agit de savoir quelle vertu on entend former par l’apprentissage de l’escrime. Puisqu’il s’agit du courage, c’est l’essence du courage qu’il faudra chercher.

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« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Platon traite de la nature du courage dans un dialogue de jeunesse intitulé Lachès.Bien que la question du courage n'intervienne que vers la moitié de l'ouvrage, le texte s’interroge du début à la finsur l'opposition et la conciliation qu’il peut y avoir entre l'action et la parole, relativement à ce que l'on prétendsavoir des qualités de ses propres actes.

Ainsi, dans une recherche de l’essence du courage, une réflexion sur lascience se tisse en filigrane par le biais d’une critique constructive de la Doxa.La scène s’ouvre sur Lysimaque et Mélèsias qui viennent d’assister en compagnie de deux généraux réputés, Niciaset de Lachès, à une séance d’entraînement donné par un maître d’armes,Soucieux d’assurer une excellente éducation à leurs enfants, afin que leur gloire puisse un jour rayonner autant quecelle de leurs illustres grands-pères respectifs Aristide et Thucydide, les deux amis demandent aux généraux leuravis sur l’utilité d’un tel entraînement pour la jeunesse.

Socrate présent sur les lieux, est introduit dans la discussionpar le biais d’un éloge commun de la part des deux généraux qui l’invitent à répondre lui aussi à la question deLysimaque. De (178a) à (180b), Lysimaque se charge d’introduire le dialogue par une entrée en matière en exorde aux deuxgénéraux pour les inviter à éduquer les deux jeunes gens.

Ce que recherchent les deux parents, ce sont deséducateurs qui ont fait l'expérience du courage, car l’expérience de l’enseignant est, semble-t-il, le meilleurfondement de l’enseignement.De (181d) à (184d), Nicias énumère les arguments en faveur de l’enseignement du maniement des armes : il permetà la fois loisir, éducation physique et apprentissage de la stratégie militaire.

Puis Lachès apporte les contre-arguments à cet enseignement en affirmant que si toute science doit être apprise pour tendre à la perfection, eston sur que le maniement des armes soit une science ? si tel n’est pas le cas, alors cette discipline ne vaut pas lecoup de l’apprentissage.De (184d) à (186b) , Socrate montre que le choix de l’enseignant s’effectue suivant la connaissance de celui-cidans sa matière, en l’occurrence le maniement des armesDe (186b) à (190c) , Socrate énonce le critère pour être apte à l’enseignement.

Ce critère est en fait l’expériencede la matière enseignée.

En ce sens Socrate demande donc à Lachès et Nicias de prouver qu’ils ont eu, avant decommencer leur métier de pédagogues, de bons pédagogues eux-mêmes dans leurs éducations qui leur ont apprisclairement ce qu’est le courage.

L’efficiente ignorance des deux sur le courage met en évidence que ni l’un ni l’autren’est apte à cet enseignement.

De fait, puisque personne n’a la connaissance du courage, une redéfinition de sonessence s’impose.De (190c) à (193e), Socrate reprend donc la question de l'éducation par le biais d'un nouveau chemin consistant àchercher l'essence de l'éducation, qui est la connaissance de la vertu.

Le courage étant le fondement du maniementdes armes, la question est de savoir si la partie de la vertu qui concerne le courage est connue de chacun deséducateurs potentiels.

S'ils la connaissent, c'est que le courage est une science et qu'ils peuvent l'enseigner.Lachès est invité le premier à redéfinir le courageD’abord, de (190e) à (192e), Lachès lance une première tentative de définition : « Il me semble que c’est une sortede fermeté d’âme, s’il faut en déterminer la nature dans tous les cas.

».Socrate montre dans sa réfutation que cettefermeté d’âme jointe à la folie est en contradiction avec le courage.

Puis, de (192e) à (193e), Socrate fortifie lapremière thèse de Lachès en définissant le courage comme une : « fermeté intelligente ».

Cette seconde tentativeest réfutée elle aussi : le maitre est moins courageux que l'apprenti qui n'a pas connaissance de l'art.

Pourtant lemaitre est doté d'une fermeté plus intelligente.De (194d) à (200a), c’est au tour de Nicias de définir le courage ; celui-ci recentre la question sur l’hypothèse d’unescience du courageD’abord, de (194d) à (196d), la thèse défendue est que : « chacun est bon dans les choses où il est savant etmauvais dans celles où il est ignorant.

» donc le courage est une sorte de science, celle de ce qu'il faut craindre etde ce qu'il faut oser.

C’est Lachès qui réfute cette thèse; la définition que fait Nicias correspond à celle de devincar distinguer de deux conséquences futures laquelle est la meilleure relève du métier de devin.

Puis Socrate montreune autre faille dans cette définition : les animaux sont courageux, or le courage est une science, donc les animauxsont savant.

Cette dernière affirmation absurde nécessite une distinction de termes que fait Nicias entre Courage etTémérité.

La thèse est conservée et fortifiée.Car enfin, de (196d) à (200a), la thèse de Nicias est étendue par Socrate : le courage revient à connaître la valeurdes choses quelles qu’elles soient pour pouvoir établir celle qu’il faut craindre et celles qu’il faut oser.

Cette dernièrethèse est réfutée par Socrate lui-même qui démontre que la connaissance de la valeur des choses du passé duprésent et du futur correspond non à une partie de la vertu (ce qu'est le courage) mais à la vertu toute entière.

Ledialogue se termine ainsi sur une aporie, une incapacité de définition du courage. Dans le Lachès, il semble donc que la doxa soit présente dans chacune des thèses avancées.

D’abord chez Lachès,la définition du courage en tant que fermeté d’âme apparaît, avec la réfutation de Socrate, comme une définitionincomplète.

Un caractère de la Doxa est donc de ne pas savoir définir l’essence de la chose dont on parle, c’est àdire définir la chose de manière absolue.

Ensuite, la doxa fait encore preuve d’incompétence lorsque Nicias défini lecourage comme la connaissance des choses qui faut craindre et de celles qu’il faut oser.

Cette définition en effetsuppose que le courageux à conscience de l’avenir, donc qu’il est devin.

Un autre caractère de la Doxa est doncd’emmètre des thèses qui paraissent logiques mais qui se fondent en fait sur un non-sens.

Enfin, lorsque Niciasreprend sa thèse pour la formuler autrement et dire que le courage est la connaissance de la valeur des choses dupassé, du présent et du futur, La réfutation de Socrate montre que sa définition est celle de la vertu toute entièreet non du courage uniquement.

De fait un autre caractère de la Doxa revient à faire sans cesse des amalgames quidévient la réflexion jusqu’à l’aporie.. »

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