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L'ANGLAIS TEL QU’ON LE PARLE de TRISTAN BERNARD (résumé et analyse)

Publié le 20/09/2018

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Julien de Cicandel et Betty, une jeune Anglaise, descendent à l’hôtel de Cologne, suivis de près par Hogson, le père de la jeune fille. Ce dernier s’oppose au mariage des deux jeunes gens, tant que Cicandel ne sera pas l’associé de son patron. Ne parlant pas français, Hogson fait appel à Eugène qui, bien qu’il ignore les langues étrangères, remplace pour un temps l’interprète de l’hôtel. La traduction des propos de l’Anglais qu’il fait au commissaire de police est aléatoire... Cicandel est transformé en pick-pocket. Julien, apercevant alors Hogson, essaye de

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)AMANTS ET VOLEURS.

Dans l'œuvre de Trifltan Bernard (1866-1947).

humoriste sans cruauté justement parce qu'il est sensible au ridicttle de certaines humanités impuissantes et ~ouYent innocentes, Amants et voleurs.

recueil de contes paru en 1901, tient une place de choix et cependant on ne le connalt .

guère.

c_ ··est sans doute dans ce volun1e, si · différent de ceux que nous devons à d'autres humoristes célèbres CJUe l'auteur de Triple patte (*) et du ' .

Fardeau de la liberté a prouvé avec le plus d'auto- rité Qtle l'humour pouvait s'accorder avec la pitié et même avec la tendresse.

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propos de ces contes on a évoqtié l'art de Dickens.

On a ett raison.

Dans Amants et t'oleu .rs, le ridicule ne ttte pas les personnages, il émeut le lecteur.

Il s'agit d'amants et de voleurs qui n'ont pas la vocation.

On éprouve une ùertaine sympathie JlOUr ces héros sans étoffe qui ne sont pas à la l1auteur du drame.

1Jn des secrets de l'httnlour est dans la disproportion.

..\.insi en va-t-il de ce J,ra ,,.e M.

Pickwick.

Ainsi en irait-il de Bouvard et de Pécuchet si Flattbert eût possédé un grain cl,hun1our, alors qu'il n'était que passionné.

\[ais l'art de Tristan Bernard, si réaliste et en ruême temps si délicat, est plus près du Courte­ lille de Bolt - bo ·ttroche (*), - cette con1édie de tnœttrs, si htlnlaine et si doulottreuse.

- que des farces t~t1orn1ts qui semblent appartenir au répertoire d'tin guignol dérnesuré.

C'est que Tristan Bernard.

JH>ète et n1oraliste, appartient à l'école réaliste, t ()Ut comme Jules Renard, et qtte son observation ne se fonde point sur un sy·stème ou une logique J•Ottssés à bout, mais sur l'étude n1inutieuse.

tttoins amère qu'attendrie, d'une réalité fort q uut.idie1111e.

A ce propos, on , ne renlarQ.ti~ra jat11ai~ assez Qttel soin il donne a la conlPOSitlOil JP~ IH~r~(lflJtages secortàaires Qtli dans ses pièces ne font que figurer.

et cependant passent et repassent sans autre raison que de se mo11trer toujours identiques à eux-mêmes et parfaite111ent empêtrés dans un pauvre vocabulaire, image n1ê111e de leur triste impuissance, Dans la préface qu,il a écrite pour Amants et t'ole1trs, Trista11 Bernard nous dit que ce volume - qui contient d'adn1irables récits co1nn1e {( L'invité )).

« La mort de Pis.ton ))' (' L'alibi >,, « Le poig11ard malais ')• - aurait dû s'intituler « Heros miserables et bandits à la manq1te l).

Tristes héros.

en effet.

et pauvres aven­ tttres.

Mais plus encore que cette éton11ante caricature de faits-di\yers, ce qui frappe, dans ces courtes nouvelles.

où Maupassant don11e la main à Dickens11 c'est l'art adiltirable du récit.

sa forme rat11assée.

avec sou "-ent des sileitces ou des points de suspension dont le poids est étonnant.

Il y a peut-être une explication de cet art si fin et si sûr de Tristan Bernard où la précisio11 du n1ot éclaire un si vivant dialogue.

Non seu­ lement il est homme de théâtre, mais il est poète.

Je veux dire qu'il connatt adtnirablet11ent l'art des vers.

C'est une connaissance qu'il par­ tage d'ailleurs avec Courteline.

Il suffit de lire les remarquables pastiches cotrtposés par l'ttn et par l'autre, qu'il s'agisse des poèmes de Francois Coppée, pour Courteline, o~ des sonnets de Hérédia, pour Tristan Bernard.

De tels ex­ ploits montrent combien ces deux hommes sont maîtres de leur langue et de son mouveme11t ·.

L'hutnour est ttne chose difficile à définir : celui de Jonathan Swift n'est pas celui de Mark Twair1; et Jules Renard n'est pas Tristan Bernard.

CeJui qui a su charger l'humour de pitié et de tendresse et qui sait nous faire sourire sans que IlOtiS sentions le grincement, ou cette sorte de « provo­ catiotl ,, qui marquent généralement le genre, c'est Tristan Bernard et c'est dans .4.mants et voleurs que ces qualités apparaissent avec le plus de netteté.

Pourquoi se contenter de dire qtte ce livre est le chef-d'œuvre de. »

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