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Le Journal de Samuel Pepys

Publié le 09/04/2013

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Le manuscrit, composé entre 1660 et 1669, découvert dans une bibliothèque de Cambridge vers 1820, fut imprimé en 1893 seulement. Samuel Pepys (1633- 1703), nullement écrivain de métier, avait multiplié les obstacles à la publication en employant une écriture codée.

« Haut fonctionnaire de Charles II, Pepys participe à la vie de cour EXTRAITS ~-~~~~~~ Le couronnement du roi Charles II 23 avril 1661 Jour du Couronnement.

Levé avant quatre heures, je me rendis à l'Abbaye, oùje suivis M.

Benham, le contrôleur des bâtiments du Roi, qui y conduisait toute une compagnie.

Non sans peine, je parvins à m'installer sur une grande estrade élevée dans le bas-côté nord ...

Tous les dignitaires, quels qu'ils soient, avaient une veste rouge, ainsi d'ailleurs que le moindre violoniste.

Enfin, le doyen de Westminster fit son entrée, ac­ compagné des prébendiers et suivi des évêques, la plupart revêtus de chapes do­ rées.

Après eux, les nobles, tous en robe de membre du Parlement.

C'était magnifique, puis venait le duc d'York, et enfin le Roi, précédé du sceptre (porté par lord Sandwich), de l'épée, du globe et de la cou­ ronne.

Le Roi en longue robe et tête nue.

Quand tous eurent pris place, il y eut un ser­ mon, puis le service.

A un moment, dans le chœur, au maître­ autel, s'accomplirent toutes les cérémonies du couronnement, qu'à mon vif regret je ne pus voir, comme, d'ailleurs, la plupart des assistants.

Quand on a posé la couronne sur la tête du Roi, une grande clameur s'éleva.

Il monta alors sur le trône où le cérémonial continua.

Il prêta serment, l'évêque lui lut des choses.

Après quoi les lords (qui avaient mis leurs toques dès l'instant où le Roi avait mis sa couronne) et les évêques vinrent s'agenouiller devant lui, par trois fois, le roi d'armes vint procla­ mer: «Si l'un d'entre vous connaît une raison pour laquelle Charles Stuart ne doit pas être roi d' Angleterre , qu'il s'avance et parle.

» Londres sous la menace de la peste (avec un passage dans une sorte d'argot juridique - et pudique ·-de l'époque) 6 août 1665 (jour du Seigneur) M'étant habillé, je me suis fait peigner par ma petite servante avec qui j'avoue que je sum demasiado kind, nuper ponendo mes mains in su des choses de son breast, mais il faut que je leave il lest it bring me to alcune major inconvenience.

Puis, je me suis mis à travailler dans ma chambre.

Le soir, il pleuvait très fort.

JO août 1665 Au bureau, où nous sommes restés toute la matinée, fort émus de voir à quel point le bulletin de mortalités' accroît : plus de trois mille décès cette semaine.

Rentré chez moi, je me suis mis à rédiger mon testament.

Je me suis engagé par ser­ ment à le terminer demain soir, car la ville devient si malsaine qu'on ne peut compter sur deux jours de vie.

Traduit de l'anglais par Renée Villoteau · Portrait de Charles II, roi d'Angleterre, par Champaigne NOTES DE L'ÉDITEUR « Pepys est d'un intérêt unique.

Aucune littérature ne possède une confession d'une , sincérité aussi absolue ; car elle n'a pas été écrite pour être publiée, ni même déchiffrée, et son intention est seulement de rappeler, à une personnalité naïvement avide de se garder, de se revivre, le moindre détail de son existence quotidienne.

» E.

Leguis et L.

Cazamian, Histoire de la Littérature anglaise, Hachette, 1949 .

« Les historiens de la littérature anglaise apprécient dans le Journal de Pepys un état de la langue intermédiaire entre le grand style " périodique " du xvne siècle et le phra sé plus cursif du siècle suivant.

Pour nous, simples lecteurs, nous goûtons une écriture vive et spontanée, sans prétention, savoureuse comme la vie même, en prise directe sur le réel ; mais le grand intérêt du Journal est moins dans son art littéraire que dans la présence, à chaque page, à.

chaque ligne, de.cet ineffable excentrique qu'est Samuel Pepys.

»Jean -Louis Curtis, préface, Journal de S.

Pepys, Mercure de France, 1985.

1 portrait par Kneller, Na tional Maritime Museum I Edimedia 2 British Museum I Edimedia 3 tableau de Ver schui er, coll.

H anfstae ng l, Munich I Giraudon 4 grav.

de Hollar, British Museum/ Edimedia 5 portrait par Champai gne, C leve la nd Mu seum of Art I Giraudon PEPYS 02. »

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