Le Livre de la jungle
Publié le 29/03/2013
Extrait du document
Kipling naît en 1865 à Bombay. A l'âge de six ans, il est envoyé en Angleterre pour y recevoir son éducation. Il ne sera de retour en Inde que onze ans plus tard. Les impressions, les expériences et les trésors de connaissance qu'il y accumulera seront pendant de nombreuses années la source de son inspiration.
«
Mowgli est enlevé par les singes de Bandar Log, qui
l'emmènent jusqu'à la Ville Perdue.
EXTRAITS - ----- -~
Mowgli, découvert par père Loup et
mère Louve, intègre sa nouvelle famille
« Un homme ! hargna-t-il.
Un petit
d'homme ...
Regarde!»
En effet, devant lui, s'appuyant à une
branche basse, se tenait
un bébé brun tout
nu,
qui pouvait à
peine marcher, le
plus doux et potelé
petit atome qui fût
jamais venu, la nuit,
à la caverne
d'un
loup.
Il leva les yeux
pour regarder père
Loup en face et se
mit à rire.
« Est-ce un petit
d'homme ? dit mère
Louve.
Je
n'en ai
jamais vu.
Apporte
le ici.
»
Un loup, accoutumé
à transporter ses
propres petits,
peut
très bien, s'il est né
cessaire, prendre
dans sa gueule un
œuf sans le briser.
Quoique les mâchoires
de père Loup se fussent refermées complè
tement sur le dos de l'enfant, pas une dent
n'égratigna
la peau lorsqu'il le déposa au
milieu de ses petits.
Avec Baloo, Mowgli apprend
la Loi de la Jungle
En ces jours-là, Baloo lui enseignait la Loi
de la Jungle.
( ...
)
Quelquefois, Bagheera, la panthère noire,
venait, en flânant, au travers de la jungle,
voir ce que devenait son favori, et restait à
ronronner, la tête contre un arbre, pendant
que Mowgli récitait à
Baloo la leçon du
jour.
L'enfant savait grimper presque aussi
bien
qu'il savait nager, et nager presque
aussi bien qu'il savait courir ; aussi Baloo,
le docteur de la Loi, lui apprenait-il les Lois
des Bois
et des Eaux : à distinguer une
branche pourrie
d'une branche saine ; à
parler poliment aux abeilles sauvages
quand
il rencontrait par surprise un de leurs
essaims à cinquante pieds au-dessus du sol ;
les paroles à dire à Mang, la chauve-souris,
quand il
la dérangeait dans les branches, au
milieu du
jour; et la façon d'avertir les ser
pents d'eau dans les mares, avant de plon
ger au milieu d'eux.
Dans la jungle,
personne n'aime être dérangé,
et on y est
toujours prêt à se jeter sur l'intrus.
Comment Rikki-tikki-tavi
tua Nag le cobra
Au bout d'une heure, il commença d' avan
cer muscle à muscle, vers
la jarre.
Nag était
endormi,
et Rikki-tikki
contempla son
grand
dos, se demandant
quelle place offrirait la
meilleure prise.
« Si je ne lui casse pas
les reins au premier
saut, se dit Rikki, il peut
encore se battre ;
et ...
s'il combat ...
ô Rikki ! »
Il considéra l'épaisseur
du cou, plus bas que
le
capuchon: c'en était
trop pour ses mâchoires,
et une morsure près
de la queue ne ferait
que mettre Nag en
fureur.
« Il faut que ce soit à la
tête, dit-il enfin ; à la
tête, au-dessus du
capu
chon ; et, quand une fois je le tiendrai par
là, il ne faudra plus le lâcher.
» Alors il
sauta.
Traduction de L.
Fabulet et R.
d'Humières,
Librairie Delagrave
« Mowgli frappa Shere
Khan de la branche
enflammée.
(
••• )
Le tigre agonisait
de peur en geignant
et en pleurant.
,.
NOTES DE L'ÉDITEUR
L'enfant de la jungle est resté jusqu'à ce
jour l'original de l'un des très rares mythes
modernes.
En ce sens, il réalise le dessein
de son auteur.
Situé à la fois hors du temps
et dans l'actualité, le cycle de Mowgli éta
blit le passage mystérieux de la nature à
l'histoire.
( ...
)
« Toomai des éléphants recèle un témoi
gnage( ...
) rare.
A titre de vrai croyant, et
grâce à la confiance de son propre éléphant, ce
gamin hindou a le droit d'assister à ce
que nul
n'a vu, la danse des éléphants, sorte
de fête mystérieuse, où tous ces
pachy
dermes s'assemblent de
nuit pour piétiner
en cadence.
Peu de choses le passent en in
térêt dans toute l'œuvre de Kipling.>>
Francis Léaud,
La Poétique de Rudyard
Kipling ,
Didier, 1953.
« Quelque temps avant sa mort, il (Kipling)
fit à la Royal Society un discours où il ex -
pliquait
qu'un écrivain n'a sur l'avenir de ses
œuvres aucun droit
de regard, aucune
puissance
paternelle:« Le mieux qu'un
écrivain puisse espérer, c'est qu'il survive
de son œuvre une part assez bonne pour
qu'on y puise pour soutenir ou embellir la
réaffirmation de quelque antique vérité ou
la résurrection de quelque vieille joie.
» Il
n'est pas d'enfant au monde qui, pour
l'amour de Mowgli, de Kim ou de l'en
fant des éléphants, ne lui donnerait
raison.» R .E., Encyclopœdia Universalis.
1 Rudyard Kipling, détail , Ph.
Burne-Jones, National Portrait Gallery, Londres 2, 3, 4, 5 ill.
de P.
Joubert , Éditions Signe de Piste, 1989 KIPLING02.
»
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