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Le Livre du Ça de Georg Groddeck

Publié le 22/02/2012

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La théorie de Groddeck dépend étroitement du Dieu-Nature, notion tirée chez son écrivain préféré, Goethe (1749-1832), et qui correspond au principe organisateur de la vie. Ce Dieu-Nature donne à l'univers sa cohésion, réunit la partie au tout et réciproquement, décide de la vie ou de la mort... Ce Dieu-Nature se meut, dans la perspective de Groddeck, en ça, terme emprunté au philosophe allemand Nietzsche (1844-1900). Le ça peut se définir comme une force capable d'exercer son action sur tous les phénomènes de la vie, humains comme naturels. Impalpable, vague, impersonnel, il gouverne l'existence entière, trace le chemin que doit suivre l'individu, s'exprime pour lui, avec lui, malgré lui. Car le ça pèse sur l'homme du poids de sa puissance, de son omniprésence. Il se révèle dans toutes les manifestations de la vie : dans les goûts, les rejets, la mode... Il réside également dans l'authenticité des sentiments, car le ça ne ment pas, il ne joue pas la comédie humaine, il ne sacrifie pas à la vanité ni aux convenances sociales : L'être humain ne pleure pas ses morts, ce n'est pas vrai. Quand il a vraiment du chagrin, il ne le montre pas.

« La théorie de Groddeck dépend étroitement du Dieu-Nature, notion tirée chez son écrivain préféré, Goethe (1749-1832), et qui correspond au principe organisateur de la vie.

Ce Dieu-Nature donne à l'univers sa cohésion, réunit lapartie au tout et réciproquement, décide de la vie ou de la mort...

Ce Dieu-Nature se meut, dans la perspective deGroddeck, en ça, terme emprunté au philosophe allemand Nietzsche (1844-1900). Le ça peut se définir comme une force capable d'exercer son action sur tous les phénomènes de la vie, humainscomme naturels.

Impalpable, vague, impersonnel, il gouverne l'existence entière, trace le chemin que doit suivrel'individu, s'exprime pour lui, avec lui, malgré lui.

Car le ça pèse sur l'homme du poids de sa puissance, de sonomniprésence.

Il se révèle dans toutes les manifestations de la vie : dans les goûts, les rejets, la mode...

Il résideégalement dans l'authenticité des sentiments, car le ça ne ment pas, il ne joue pas la comédie humaine, il nesacrifie pas à la vanité ni aux convenances sociales : L'être humain ne pleure pas ses morts, ce n'est pas vrai.

Quand il a vraiment du chagrin, il ne le montre pas. Puis l'auteur ajoute, au risque de choquer : « Mais alors on ne sait pas très bien si sa douleur s'adresse au mort ou si le Ça est attristé pour une raisontoute différente et ne se sert de cette mort que comme prétexte, pour rationaliser ce deuil, le motiver auxyeux de Dame Morale.» Enfin Groddeck précise : « En pleurant un mort on a l'impression d'être meilleur.

» Le ça se manifeste dans le choix entre une vie rayonnante de santé ou une vie frappée par la maladie, aspiranttantôt à l'une, tantôt à l'autre selon les moments de l'existence ou lorsqu'il l'estime utile.Le ça englobe la totalité de l'être humain.

Il se situe dans ses cellules, dans ses organes, dans ses muscles, sesongles, ses cheveux, mais aussi dans sa pensée et même avant sa pensée puisqu'il l'a créée.

A la fois corps etâme, il régit le physiologique comme le psychologique par un jeu d'écho ou de miroir réfléchissant :«Je pense que l'homme est vécu par quelque chose d'inconnu.

Il existe en lui un "Ça", une sorte de phénomène quipréside à tout ce qu'il fait et à tout ce qui lui arrive...

l'être humain est vécu par le Ça.

»Et l'homme, la personnalité, son moi, que deviennent-ils ?Le moi ne dirige la vie qu'en apparence.

Il est le paraître et le ça l'être.

En fait, le moi reste un mode d'expressiondu ça car il demeure passif devant lui et ne lui offre que peu de résistance.

L'être humain vit donc dans l'illusiond'une autonomie ; c'est pourquoi, parfois, il se surprend à faire le contraire de ce qu'il voudrait.

Mais le moi, chezGroddeck, est également le représentant du système de valeurs, des exigences sociales, et rappelle, de ce fait, lesurmoi de Freud.Alors, qu'en est-il du conscient ? Loin de s'opposer au ça, il en fait partie.

En effet, le ça exerce sa toute-puissancesur les manifestations conscientes comme inconscientes, sur le psychologique comme sur le biologique, dans unecombinatoire où l'esprit et le corps, loin de s'opposer, se complètent, se calquent l'un sur l'autre, se font écho :« Le Ça vit l'homme ; c'est la force qui le fait agir, penser, grandir, être bien portant et malade, en un mot, qui levit.

» L'HOMME, LA FEMME ET L'ENFANT Pour Groddeck, l'enfance figure une sorte de paradis, de sensations notamment.

Le petit découvre la plénitude dugiron maternel puis la joie de vivre, de marcher.

Il reste en rapport étroit avec son environnement humain commenaturel et traite les objets qui l'entourent de façon spontanée.

Il se livre en toute liberté à une infinité de jeux quisont perçus par le monde adulte, passé au moule social, comme des perversions : ainsi, il s'amuse avec ses «excréments », sa «petite queue », goûte les plaisirs de l'auto-érotisme et impose son pouvoir en « faisant » ou enne « faisant pas ».

Et c'est la mère elle-même qui éduque son enfant aux plaisirs sensuels en le lavant :« Elle ne sait pas qu'elle procure à l'enfant des plaisirs sexuels, qu'elle enseigne à l'enfant l'autosatisfaction, mais leÇa le sent et le sait.»Dès lors, toute la vie de l'individu est réglée par l'onanisme (masturbation), terme qui tire son nom du personnagebiblique Onan.

A la mort de son frère, a dû, comme la loi juive lui en fait obligation, épouser sa belle-sœur.

Mais ilrefusa de lui donner un fils, préférant, en signe de rébellion contre cette loi, laisser couler sa semence sur le sol.

Samort prématurée est considérée comme une punition infligée par Dieu pour avoir désobéi à la loi.« La nécessité inéluctable par laquelle la vie commande à l'auto-satisfaction en situant la saleté et la puanteur desfèces et de l'urine au même endroit que les jouissances sexuelles prouve que la divinité a doté l'être humain de cetacte réprouvé, de ce soi-disant vice pour certaines raisons et qu'il fait partie de son destin.»Les jeux, certains actes, le rythme qui scande et domine la vie consciente comme inconsciente sont ainsi desexpressions de l'onanisme, sexualité par excellence.

Quant aux relations sexuelles, Groddeck les perçoit comme un onanisme pratiqué à deux. Ainsi, l'auteur donne la primauté aux deux premiers stades freudiens du développement sexuel car ils sont ceux del'auto-satisfaction.. »

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