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Le Misanthrope 1666 ou l’Atrabilaire amoureux Molière (analyse détaillée)

Publié le 21/10/2018

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Le Misanthrope 1666

ou l’Atrabilaire amoureux

Molière (1622-1673) [Jean-Baptiste Poquelin, dit]

Comédie en cinq actes et en vers, créée le 4 juin 1666 au théâtre du Palais-Royal, à Paris.

 

LIEU DE L’ACTION

 

Paris, dans le salon de Célimène.

 

ÉPOQUE DE L’ACTION

 

Contemporaine de l'auteur (le règne de Louis XIV).

 

PERSONNAGES PRINCIPAUX

 

Alceste, amoureux de Célimène ; Philinte, son ami ; Célimène, veuve de vingt ans ; Éliante, sa cousine ; Arsinoé, hypocrite amie de Célimène.

 

RÉSUMÉ DE L’ACTION

 

• Acte I : Alceste et Philinte débattent de la conduite à tenir dans le monde. Le premier dénonce l’hypocrisie ; le second pense que la vie en société exige de la souplesse (sc. 1). Oronte vient lire un de ses sonnets. Philinte le complimente ; Alceste lui conseille de renoncer à écrire et s’en fait un ennemi (sc. 2) puis se brouille avec Philinte (sc. 3).

 

• Acte II : Alceste s'en prend à Célimène qui tolère trop de soupirants et la somme de choisir (sc. 1). La jeune femme brille dans son salon en faisant le portrait des gens en vue. Alceste lui reproche en public ses défauts (sc. 4). Mais il est convoqué au tribunal, suite à l’affaire du sonnet (sc. 5-6).

 

• Acte III : Acaste et Clitandre décident d’obtenir de Célimène, qu’ils aiment tous deux, des preuves écrites de son amour (sc. 1). La prude Arsinoé, vient hypocritement avertir Célimène des rumeurs qui courent sur elle ; à ses dépens (sc. 4). Elle tente d’entraîner Alceste à sa suite, en lui promettant des preuves de la traîtrise de Célimène (sc. 5).

« Passages-dés : le sonnet (I, 2), la scène des portraits (II, 4), Arsinoé et Célimène (III, 4), la réconciliation (IV, 3), le dénouement 0/, 4).

THÈMES DOMINANTS • La misanthropie est le thème-titre de la pièce, dont elle assure l'unité et la cohérence.

Alceste en est le modèle vivant, intransigeant, acide et orgueilleux.

Cependant, Molière ne réduit pas sa pièce au procès satirique d'un homme.

Il nous le présente sensible, lucide et tragique et fait perce­ voir à travers lui les dysfonctionnements de la société de son temps.

• La jalousie fait avancer l'action et provoque le suspense.

Seul sincère dan,s ses sentiments, le misanthrope tente de pousser Célimène à choisir.

A deux reprises (II, 1 et IV, 3), il en est empêché par les événements et ne peut obtenir sa réponse qu'à la dernière scène de la pièce (III, 4).

• La critique de la société est un des leitmotivs de l'œuvre de Molière.

Alceste dénonce ici la préciosité et ses conséquences, le pouvoir de l'ar­ gent, le jeu cruel sur les sentiments, présentant son défaut majeur comme le résultat de sa trop grande lucidité, une lucidité asociale.

STYLE • Un comique de satire -une vive gai té : la scène des portraits (II, 4) -des répétitions :je ne dis pas cela (v.

352, 358, 362) -la stychomythie : 0RONTf..

Il me suffit de voir que d'autres en font cas.

ALCESTE.

Cest qu'ils ont l'art de feindre i et moi, je ne l'ai pas.

(v.

421-422) • Un style dogmatique -la sentence morale :je vwx que l'on soit homme, et qu'en toute rencontre 1 Le fond de notre cœur dans nos discours se moJttre (v.

69-70) -la généralisation : Trop de perversité règne au siècle où nous sommes.

(v.

1485) - la formule sévère : Puisqu'entre humains ainsi vous vivez en vrais loups, 1 Traîtres, vous ne m'aurez pas de ma vie avec vous.

(v.

1523-1524) SOURCES ET INSPIRATION Des sources littéraires.

Lucien (IIe siècle apr.

].-C.) montre, dans Timon ou le misamhrope, le philosophe Timon d'Athènes, furieux que Zeus tarde à foudroyer les hommes ; dans les Caractères, La Bruyère présente aussi un misanthrope, Théophraste.

Enfin, Molière réutilise Don Garcie de Navarre, une de ses œuvres qui ne connut aucun succès : l'acte IV, sc.

7, où Don Garcie se plaint des infidélités de Done Elvire, se retrouve à l'acte II, sc.

4.

ACCUEIL ET POSTÉRITÉ Bien que Molière ait lu des extraits de sa pièce à ses amis dès 1664, elle ne connaît pas le succès.

Ce n'est pas la faute de la Cour, qui apprécie la pièce, mais celle du parterre qui la boude car Molière n'apparaît pas dans le rôle attendu de bouffon mais dans celui du « bizarre " Alceste.

Elle est la pièce la plus jouée, après le Tartuffe, à la Comédie-Française.. »

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