Le personnage de ÉVANGÉLISTA Nathalie

ÉVANGÉLISTA Nathalie. Personnage de la Comédie humaine d’Honoré de Balzac, figurant dans le Lys aans la vallée (1835), dans Une fille d’Éve (1834) et principalement dans le Contrat de mariage (1834). Belle et charmante jeune fille, Nathalie révélait cependant d’inquiétants indices que Balzac énumère avec une minutie un peu pédante d'adepte de la physiognomonie. Nathalie nous apparaît surtout comme un instrument docile de sa terrible mère, Mme Evangélista. Elle se contente, mais avec un remarquable instinct, il faut l'avouer, de jouer le rôle qu'on lui assigne dans la sinistre comédie qui aboutira à la ruine de son mari, Paul de Manerville. Son air angélique, son innocence, — nullement feinte, à certains moments du moins, — sont beaucoup plus dangereux encore pour l’infortuné fils de famille que les perfidies de la belle-mère et de son notaire Me Solonet. A peine mariée et installée à Paris, ce « petit crocodile habillé en femme » commence à tromper le mari qu’elle est en train de dépouiller: hypocrite avec Manerville, Nathalie se montrera tout aussi cruelle et odieuse avec son ancien amant Félix de Vandenesse, qui l’a délaissée. Nathalie n’a cependant pas la classe des vraies « femmes sans cœur » balzaciennes, d’une comtesse Foe-dora ou d’une duchesse de Langeais :