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Le personnage de IPHIGÉNIE

Publié le 22/10/2017

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IPHIGÉNIE Le rôle dévolu à Iphigénie (appelée par Homère Iphianassa), fille aînée d’Agamemnon et de Clytemnes-tre, est essentiellement celui de l’expiatrice. Soumise à son destin, elle est l’étemelle adolescente, la victime prédestinée dont la légende émeut toujours. Elle a inspiré en premier lieu le mélancolique génie d’Euripide d’abord dans Iphigénie en Tauride (entre 414 et 409 av. J.-C.), puis dans Iphigénie en Aulide, sa dernière tragédie, représentée seulement après sa mort. Un calme opiniâtre immobilisant l’armée des Grecs en Aulide, Calchas, le grand prêtre, exige d’Agamemnon qu’il immole sa fille à Artémis en expiation du meurtre d’un cerf consacré à la déesse, et pour obtenir des vents favorables qui permettront à

 

la flotte grecque de cingler vers Troie. Tout

 

d’abord révoltée et terrifiée, l’innocente jeune fille puisera finalement dans son culte de la chaste déesse la résignation au sacrifice. Mais Artémis, pour récompenser son courage, la sauve au dernier moment, à l’insu de tous les mortels, n lui substituant sur l’autel une biche qui sera immolée à sa place. Elle est alors miraculeusement transportée dans la sauvage Tauride. Iphigénie, qui est l’innocence même, devra néanmoins partager avec son frère Oreste la cruelle mission d’expier les crimes de toute la famille. Sauvée par la volonté d’Artémis lorsqu’elle avait abordé en Tauride (où la coutume voulait que l’on immolât à la déesse tout voyageur), quelle ne sera pas son émotion quand, voyant venir deux étrangers, elle se trouvera en présence d’Oreste et de son ami Pylade. Iphigénie, alors, se révolte contre la loi barbare et, trouvant la force de résister au roi de Tauride, elle le persuade de libérer Oreste et son compagnon et d’abolir pour toujours l’atroce loi des sacrifices humains. Ce mythe sanglant est lourd de signification : Iphigénie, en acceptant d’être une victime, délivre son frère de la persécution des Furies qui poursuivaient en lui le dernier des Atrides meurtrier et leur rédemption est pour tout un peuple l’aube d’une civilisation plus humaine. De cette histoire Iphigénie est l’héroïne, sans qu’elle en saisisse pour autant les raisons profondes. Et c’est précisément dans son naïf effroi, dans sa jeune candeur soumise aux caprices des dieux, que résident son charme et sa beauté.

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