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Le Poète assassiné d’Apollinaire (résumé & analyse)

Publié le 14/11/2018

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apollinaire

Le Poète assassiné

 

Le Poète assassiné fut publié en octobre 1916, mais ce second recueil de contes, projeté à l’automne de 1913, avait été remis à l’éditeur en juillet 1914. Le conte d'une centaine de pages qui donne son titre au recueil est une sorte d’autobiographie picaresque et mythique d’Apollinaire, taillée à partir d’éléments disparates (une autobiographie entreprise vers 1900 et abandonnée, « Histoire de Nyctor », des chutes de P Enchanteur pourrissant, des fragments d’un roman perdu sur la fin du monde, la Gloire de l'olive, des chroniques parues dans la revue belge le Passant, etc.).

 

Synopsis. — Macarée, engrossée sur le bord d'un chemin wallon par un musicien ambulant, épouse à Paris François, baron des Ygrées. Après avoir obtenu à Rome la bénédiction papale, ils visitent Munich, puis vont à La Napoule, où, le 25 août 1889, naît Croniamantal, coûtant la vie à sa mère. Le veuf se rend à Monaco, joue au casino sur le conseil d'un Mammon invisible, perd et se fait sauter la

apollinaire

« ------·---- -----·-------·- ..

APOLLINAIRE cervelle.

Un voyageur hollandais.

Janssen.

recueille l'or­ phelin, lui enseigne les sciences, les langues.

les lettres et l'amour de la nature .

Adolescent.

Croniamantal s'éprend v a ineme nt d'une jeune fille nommée Marie tt e.

A la mort de son prot ec teu r.

en 1911.

il se rend à Paris pour se con sa ­ crer à la littérature.

fréquente les milieux du théâtre et des arts et rencontre Trist ou se Ballerinette.

qui devient sa maî­ tresse.

Il l'immortalise en poèmes mer ve il l eu x.

mais elle le trompe avec le fopoîte (faux poète} Paponat.

avec qui elle part pour la Moravie.

Croniamantal se lance à leu r poursuite et manque les re jo ind re dans un pittoresque couvent de BrO nn.

A la suite d'un article du savant Horace Tograth proclamant la nocivité de la poé sie.

la persécution des poè­ tes comme nc e sur toute la planète.

Croniamantal retrouve Tristouse à Marse il l e .

Le 30 mai 1912, il invective Tograth.

qui vient de débarquer.

mais se fa it lyncher par la foule.

L'oiseau du Bénin lui sculptera «une statue en rien».

un cénotaphe au bois de Meudon.

« Croniamantal est le lieu de rencontre et la résultante des efforts d'Apollinaire pour se donner une identité par l'écriture », écrit Michel Décaudin dans sa préface à l'édition Poésie/Gallimard.

Les éléments autobiographi­ ques sautent aux yeux, qu'il s'agisse des sites, «points chauds de sa géographie affective » (Décaudin), de 1' in­ sécurité accumulée autour de la naissance du héros, de ses fréquentations (« l'Oiseau du Bénin », c'est Picasso), de l'évocation stylisée du premier trouble amoureux res­ senti pour Mareye, de la transposition de sa passion mal­ heureuse pour Marie Laurencin.

Mais un puissant courant fantasmatique et mythique tord les références : les géniteurs du poète sont vivement liquidés, et Croniamantal est éduqué par un père idéal.

Le lynchage final rappelle, bien évidemment, le sort d'Orphée.

La verve, les jeux verbaux constants, le mélange de drôlerie parfois grasse et de gravité, voire de solennité, mettent, comme chez Rabelais, une distance ludique à l'égard d'enjeux vitaux.

Quinze autres contes, plus courts, complètent Je recueil.

Dans « le Roi-Lune >>, le narrateur découvre au fond d'une grotte bavaroise le palais souterrain de Louis II de Bavière, prince immortel, Roi-Soleil inversé.

Dans ce domaine enchanté, des machines de fiction scientifique abolissent le temps et l'espace, permettent de faire l'amour aux belles du temps jadis et d'entendre les bruits de toute la planète.

Le der­ nier conte, ajouté en 1915, « Cas du brigadier masqué, c'est-à-dire le Poète ressuscité», confère une certaine cohérence à l'ensemble de l'ouvrage, puisqu'on y apprend le sort pendant la guerre des personnages fictifs : Croniamantal ressuscité est artilleur; le roi-lune rêve de détrôner le Kaiser; Giovanni Moroni, volontaire garibal­ dien, meurt glorieusement; et l'on attend la victoire.

BIBLIOGRAPHIE Édition en Poésie/Gallimard, avec préface et notes de Michel Décaudin.

Dossier de presse dans Que v lo-ve?, ja nvie r- oct obre 1977.

Madeleine Boisson, Philippe Renaud et alii, in Regards sur Apollinaire conteur, Actes du coll oque de Stavelot 1973,. »

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