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Le Premier Livre des Antiquitez de Rome... plus un Songe... : Fiche de lecture

Publié le 22/11/2018

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mauvaises. Enfin, le mythe le moins présent n’est pas — derrière la reprise platonicienne de la « grande année » du monde — celui du Jugement dernier : l'esprit de l’Apocalypse domine tout le texte. Tous ces mythes se croisent et s’expliquent les uns par les autres dans une trame commune qui les ramène à une pauvreté essentielle : la nécessité voue le monde à sa ruine.

Le Premier Livre des Antiquitez de Rome... plus un Songe...

 

Deux mois après les Regrets et les Jeux paraissait encore une œuvre double. La face plus ambitieuse des Antiquités, avec ses trente-deux sonnets, impose une réflexion sur la grandeur et la décadence des empires : le titre, repris aussi bien à des textes français (de Jean Bouchet, Champier ou Corrozet) qu’à des guides romains, ironisait sur ces modèles trop exclusivement admiratifs d'un passé révolu. Plus modeste en apparence, avec ses quinze sonnets, le Songe, dans son symbolisme mystique, en est en fait la pointe extrême. On ne peut minimiser l’importance de l’ensemble : le dédiant à Henri II, Du Bellay en a fait une leçon morale et politique assez dédaigneuse.

 

Tout empire périt dans ses pierres et dans ses hommes, trouvant en sa propre démesure les causes de sa décadence; le pillage des Barbares envieux et, surtout, les luttes intestines naissent de la perte de la force unitaire initiale. Mais quelque espoir reste permis, les civilisations se relaient et se nourrissent les unes des autres jusqu’à la fin du monde; tout retourne à sa source aussi, qui contenait en creux la signification à venir. Et si le monde est destiné à périr, l'esprit accède à l'immortalité dans la vertu, vers laquelle tend la poésie.

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« mauvaises.

Enfin, le mythe le moins présent n'est pas­ derrière la reprise platonicienne de la >, fait pour rivaliser en poésie avec la collection d'« antiques >> du roi.

Un dialogue s'instaure entre les sonnets en alexandrins, voix de la démonstration par l'analogie ( ), et les sonnets décasyllabiques, nécessairement plus liés, d'un charme plus incantatoire, où il évoque -- très littéralement -les morts, les «esprits>> que sa poésie rappelle à la surface de la pensée : C'est comme un corps par magique savoir Tiré de nuit hors de sa sépulture.

Ce même mouvement alternatif régulier de démon­ stration et d'incantation se maintient, par une sorte de puissance interne, dans le Songe, qui n'est que l'obses­ sion du même rève de chute et de destruction (foudroie­ ment, écroulement, naufrage ...

) quinze fois répété, comme le présage qu'enverrait un démon des morts iné­ vitables, au sein d'un récit continu, le sommeil.

Pétrar­ que avait ainsi présagé la mort de Laure.

Du Bellay veut être cet Orphée ou ce Virgile, qui lit les mythes du passé et pressent l'avenir, mais avec la peur constante de l'échec et le désir d'abandonner sa tâche : Espérez·vous que l'œuvre d'une lyre Puisse acquérir telle immortalité?. »

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