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Le Train de 8 h 47 de Courteline

Publié le 05/04/2013

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courteline

Paru en 1888 en feuilleton dans La Vie moderne, Le Train de 8 h 47 est accueilli avec indifférence. Sa publication en 1891 attire les louanges de grands écrivains ; le roman devient un des plus forts tirages de la fin du siècle. L'adaptation théâtrale, en 1910, est un triomphe.

courteline

« Sans s'en douter, l'auteur a donné naissance à un chef­ d'œuvre et a créé des types de militaires inoubliables, l'immortel Flick, le vantard La Guillaumette et le benoît Croquebol.

« Et bientôt une à une ces dames apparurent.

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EXTRAITS ----- Une silhouette familière, cauchemar de toute caserne Flick, que les hommes désignaient entre eux sous/' étrange sobriquet d' «Au chose», à cause qu'il n'avait que ce mot à la bouche; « Vous coucherez au chose ce soir», était un de ces cryptogames malsains qui ne fleu­ rissaient qu'avec trop d'abondance.( ...

) Parvenu à son grade à coups de rengage­ ments, de larmoiements et de platitudes, il promenait à travers la vie /'âpre conscience de sa non-valeur, sa sourde rancune d'idiot qu'a terrassé son impuissance mais que poursuit bon gré mal gré un vague espoir de représailles indéterminées et lointaines.

Ni officier, ni sous-officier, bien qu'il tînt des deux à la fois, espèce d'androgyne du mé­ tier, appelé« mon lieutenant» par les uns, et, par les autres, « Flick » tout court, il était au sous-lieutenant ce qu'étaient aux bottes d'ordonnance les ba­ sanes ajustées de La Guillaumette.(.

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) La marche de nuit des soldats en goguette Tel qu'en la fantas­ magorie vague d'un cauchemar, ils virent des rues, ils en virent d'autres, ils virent des places et des fon­ taines, avalèrent des kilomètres entiers d'escaliers, vinrent, revinrent, butèrent, culbutèrent, ascen­ sionnèrent des rampes à pic, descendirent des côtes en pente douce, tant et si bien que de montées en descentes, de rues en rues, de fontaines en fontaines, de ville Basse en ville Haute et de ville Haute en ville Basse, ils.fi­ nirent, ainsi que c'était à prévoir, par se re­ trouver à la gare.

La « maison » du 119 de la rue Haute ( ...

) ils y demeu­ raient, méfiants, avec un recul de la tête instinctif et si­ multané, chassant devant eux, d'un souffle fort, /'aigre bouffée qui les sai­ sissait à la gorge.

C'était une tiédeur complexe, intra­ duisible, défiant l'analyse ; un méli­ mélo de tous les relents, le fond de bock, le fond de culotte, le fond de pipe ; un bouquet d'haleines sur­ chauffées et de féminines moiteurs, mariant à /' écœurante douceur du beurre qui fond, l'âcreté assassine d'une cage où des fauves auraient dormi.

La Guillaumette en plein délire En déchaîné, assoiffé de lauriers, il dit l' his­ toire du 119.

Ce fut un morceau admirable.

En cette maison.

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) il conta leur entrée glorieuse, à tous les deux et aussi leur double succès.

Ônuit d'orgie! nuit de folles ivresses! où des femmes échevelées et nues baisaient de leurs lèvres de miel les lèvres pâmées de Croquebol, les paupières douce­ ment alanguies de La Guillaumette.

Jamais, non jamais, depuis que le monde était monde, on n'avait vu semblable déborde­ ment de voluptés aphrodisiaques · et de spasmes extasiés! Jusqu'au patron de la maison, qui leur avait payé le champagne ! «Revenus de Bar-le-Duc avec quinze jours de prison ...

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NOTES DE L'ÉDITEUR « Votre clair rire conserve tous les éléments, amassés ici avec bonne humeur, et s'en dégage d'une légèreté et d'une grâce supérieure.

» Stéphane Mallarmé, lettre à Georges Courteline.

vrais et justes qu'ils sont excessifs.

Vous écrivez admirablement, sans emphase ni sé­ cheresse ; vous avez ce qui est plus rare que tout, le don comique ! » Théodore de Banville.

« Le meilleur écrivain en prose de notre époque, c'est Courteline.» Claude Farrère.

«Dans cette orgie d'invention, d'imagination, d'observation féroce, avant tout et par-dessus tout, j'admire le tact, la mesure, le goût avec lequel vous ne vous écriez pas: je vais tout manger! Vos mili­ taires sont des types inoubliables, aussi 1 coll.

Viollet 2.

3.

40 5 dessins d'Albert Guillaume.

flammarion .1905 « Je vous assure que je ris tout seul comme un singe à vous lire.

Je fais même le malin à mon restaurant en racontant vos histoires.

» Maurice Barrès.

«Vous avez la vérité gaie et vous êtes un des rares dont le rire ne déforme pas la phrase.

» Alphonse Daudet.

«Quand on a lu Courteline, on comprend tout ce qu'il peut y avoir de profondeur dans le comique et de philosophie dans le rire.

» Henri Bergson.

« Si j'ai appris le langage des bêtes avec Sido, je me vante d'avoir appris le français avec Courteline.

» Colette.

COURTELINE O 3. »

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