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Le Traumatisme de la naissance de Otto Rank

Publié le 22/02/2012

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L'angoisse éprouvée au cours de la naissance va se trouver réactivée, selon Rank, lors d'expériences ultérieures de séparation. Tel est le cas du sevrage, quand la mère cesse de donner le sein à son enfant. Mais c'est encore vrai au moment de l'angoisse de castration, qui se caractérise par la peur du petit garçon de perdre son pénis, consécutive, bien souvent, au sentiment de culpabilité accompagnant la masturbation. Pour Rank, si le petit garçon attribue un pénis à tous les êtres humains, aussi bien les hommes que les femmes, ce n'est pas par une surestimation de cet organe, comme l'avait prétendu Freud, mais par une négation de l'appareil génital féminin, « parce qu'il veut à tout prix étouffer le souvenir de la frayeur qu'il avait éprouvée lors de son passage à travers ces organes et dont son corps se ressent encore».
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« Le petit marie les réponses des adultes, à propos de la conception des bébés, avec ses propres théories : celles dela cigogne ou encore celles de la pénétration des enfants dans le ventre par l'absorption d'aliments...

De cettemanière, il se procure l'illusion d'un retour possible à la vie intra-utérine car il est encore fort attaché à ce qu'il vientde perdre. Les réactivations de l'angoisse de la naissance dans le développement de l'enfant L'angoisse éprouvée au cours de la naissance va se trouver réactivée, selon Rank, lors d'expériences ultérieures deséparation.

Tel est le cas du sevrage, quand la mère cesse de donner le sein à son enfant.

Mais c'est encore vrai aumoment de l'angoisse de castration, qui se caractérise par la peur du petit garçon de perdre son pénis, consécutive,bien souvent, au sentiment de culpabilité accompagnant la masturbation.

Pour Rank, si le petit garçon attribue unpénis à tous les êtres humains, aussi bien les hommes que les femmes, ce n'est pas par une surestimation de cetorgane, comme l'avait prétendu Freud, mais par une négation de l'appareil génital féminin, « parce qu'il veut à tout prix étouffer le souvenir de la frayeur qu'il avait éprouvée lors de son passage àtravers ces organes et dont son corps se ressent encore». Le mépris de la petite fille pour les organes génitaux féminins, car elle pense avoir été privée du pénis, répond aumême principe.

Quant au complexe d'Œdipe, ce désir de l'enfant pour le parent du sexe opposé, il se seraitdéveloppé sous l'empire de l'angoisse de la naissance.

Il serait le fruit de créations de l'imaginaire dans lesquelless'exprime et se déguise l'angoisse éprouvée lors de l'acte de naissance. Il est également une tentative de surmonter le traumatisme primitif en transformant l'angoisse relative à l'appareilgénital féminin en objet de libido, d'attirance sexuelle, en source de volupté rappelant l'ancien séjour paradisiaquedans l'utérus maternel.

Cette tentative naturellement vouée à l'échec, puisque l'enfant devra abandonner cet objetsexuel, en l'occurrence la mère, pour un autre, renouvelle le traumatisme primitif de la séparation.

Il ne reste plus àl'individu qu'à s'épanouir dans une sexualité équilibrée, car l'amour sexuel « apparaît comme une remarquable tentative de rétablir partiellement la situation primitive entre la mère et l'enfant,ce rétablissement ne devenant complet que lorsque le foetus s'est formé dans l'utérus maternel ». Les réactivations de l'angoisse de la naissance dans le développement humain La naissance, constituée selon Rank d'épreuves physiologiques et psychologiques, imprime la première angoisse dansl'inconscient de l'homme.

Cette angoisse est si forte que l'individu la rejette, la refoule d'une façon violente afin del'oublier.

Dès lors, l'être humain fera tout ce qui est en son pouvoir pour fuir cette angoisse, pour la maintenir horsde sa conscience. C'est ainsi que les théories enfantines de la reproduction, reposant sur l'absorption d'aliments suivie de la naissancepar l'anus à l'image de la défécation, supposent une naissance excluant tout traumatisme.

De même, l'imaginairenaissance par incision du ventre sous-entend que les douleurs sont connues de la mère seule.

Dans les deux cas, il y a négation de l'organe féminin. Par ailleurs, bien des jeux impliquent l'exclusion du traumatisme de la naissance : le jeu de cache-cache représentela situation de la séparation et de la découverte consécutive de manière dédramatisée ; les jeux de balançoire,comme tous ceux qui comportent des mouvements rythmiques, reproduisent le « rythme embryonnaire»... C'est encore le traumatisme de la naissance qui explique la vision de la mort chez l'enfant.

Pour le petit, le décèsd'une personne signifie son absence, c'est-à-dire une séparation à l'image du traumatisme primitif.

C'est pourquoi,bien souvent, l'enfant rattache l'idée de mort à un sentiment agréable qui correspond au désir de retourner à la vieintra-utérine.

Mais, pour l'adulte, la perte d'une personne réveille le souvenir de la séparation initiale, répète letraumatisme de la naissance et la même douleur. Le sentiment d'angoisse qui accompagne la naissance reste actif toute la vie durant.

Certes, il est la manifestationde préjudices physiologiques et psychologiques subis par le nouveau-né.

Il serait même la première perception dansle sens où cette angoisse est éprouvée, ressentie, et s'oppose telle une barrière à la reconstitution de la situationvoluptueuse primitive.

Elle est également le premier refoulement.

Mais, paradoxalement, cette angoisse primitivereprésente l'une des conditions de la survie.

En effet, si l'homme n'était pas retenu par la menace de la répétition decette terrible angoisse, il se trouverait dans l'incapacité de surmonter la séparation douloureuse d'avec la mère, il nepourrait pas réaliser son adaptation au monde extérieur.

Aussi « le moi reculant devant la barrière formée par l'angoisse, se sent de plus en plus poussé en avant, cherchant le paradis, non plus dans le passé, mais dans le monde représenté à l'image de la mère». Toutefois, les choses ne sont pas si simples.

Elles se teintent d'ambivalence car, si le traumatisme de la naissances'oppose au souvenir de la volupté primitive, le souvenir de cette volupté efface à son tour le douloureuxtraumatisme :. »

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