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Le Ventre de Paris (1873) - Résumé et analyse

Publié le 15/03/2015

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Le Ventre de Paris (1873)

 

 

RÉSUMÉ

Florent, un jeune républicain idéaliste arrêté lors du coup d'État de 1851, s'est évadé du bagne après sept ans de détention. Arrivé à Paris, il reconnaît à peine le quartier médiéval des Halles, bouleversé par l'haussmannisation. Son frère, Quenu, héritier du charcutier Gradelle, a épousé Lisa Macquart qui a découvert le trésor de l'oncle au fond d'un saloir.

La grasse Lisa éprouve d'emblée une répulsion physique pour le maigre Flo­rent. Elle veut pourtant lui « rendre des comptes «. Mais, excédée par son oi­siveté, elle le persuade d'accepter une place d'inspecteur à la marée, aux Halles. Le jeune homme devient ainsi l'enjeu des rivalités de la charcutière et de la belle Normande, une poissonnière dont il ne comprend pas les avances.

Dépensant toute sa virilité en utopies, Florent rêve d'un complot contre l'Empire et fréquente le cabaret du mouchard Lebigre où il retrouve un groupe de républicains fantoches.

Dénoncé par les marchandes, qui ne supportent pas ce maigre, et par Lisa, qui répugne à partager l'héritage, Florent est arrêté par la police. C'est le peintre Claude, maigre neveu de la charcutière, qui tire la leçon du roman : « Quels gredins que les honnêtes gens ! «

« F C H E S Œ U V R E S cuterie introduit dans l'univers académique* de Lisa les violents contrastes de couleurs pures qu'affectionnait Cézanne, et la nudité « indécente » de la dinde, mé­ taphore des nus impudiques de Manet, ironise aux dépens des « petits amours jouf­ flus » de la devanture.

Zola n'oublie pas en effet les combats qu'il a menés pour défendre l'art mo­ derne.

En décrivant« l'énorme charpente de fonte se noy[ant], bleuiss[ant] sur les flammes d'incendie du soleil levant», il annonce la toile de Monet, Impression so­ leil levant, qui sera présentée à la première exposition « impressionniste » en 187 4.

Il défend l'architecture de fer et de verre contre ceux qui pensent qu'on ne fait pas «de l'art avec la science, [que] l'industrie tue la poésie» .

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Il -UN MANIFESTE ANTl-ROMANTIQUE « Ceci tuera cela » Les partis pris de Zola résonnent dans le titre, écho dérisoire de Notre-Dame de Paris, qui conteste l'idéalisme de Hugo et ses rêveries médiévales.

Substituant la « chapelle du ventre » à la cathédrale de l'esprit, le romancier reprend insolem­ ment une phrase de Hugo, « Ceci tuera cela », pour affirmer des valeurs anti­ romantiques.

La Chantemesse et ses deux enfants d'occasion, Marjolin «trouvé[ ...

] dans un tas de choux », Cadine, abandonnée « sous une porte », sont des fictions surannées qui disparaîtront sous le grand vent de vérité du naturalisme : « Tout le carnaval de l'ancien marché des Innocents se trouvait enterré, à cette heure, s'écrie Claude; on en était aux Halles centrales, à ce colosse de fonte, à cette ville nouvelle, si origi­ nale.

Les imbéciles avaient beau dire, toute l'époque était là.

» Florent et « l'humanitairerie » républicaine Le forçat évadé, tel Jean Valjean dans Les Misérables, est un personnage clé de l'imaginaire romantique.

En faisant entrer Florent dans Paris, «couché sur un lit de légumes », comme un morceau de viande sur sa garniture, Zola détrône le héros romantique.

C'est que les utopies sont pour lui le creuset de la Terreur.

Florent est fils de 1848, il appartient aux « orateurs illuminés qui prêchèrent la ré­ volution comme une religion nouvelle toute de douceur et de rédemption ».

Mais, alors qu'il débite au petit Muche « le tralala des grandes phrases creuses », il est in­ capable de se mesurer à l'épreuve des faits, de supporter la vue du sang d'un pigeon, il n'est qu'un naïf Don Quichotte qui se bat contre des« moulins à vent».

« La république sera naturaliste ou elle ne sera pas » Les« ouvriers de l'idéal» qui« appliquent des formules fausses à des hommes qui n'existent point, à de pures abstractions», veulent tôt ou tard contraindre les hommes à ressembler à leurs rêves.

Tel Charvet, qui appelle de ses vœux « dix ans de dictature révolutionnaire pour habituer un pays comme la France à la liberté », ils feraient de la République une« horrible prison s'ouvrant sur une place d'exécu­ tion ».

Seuls les « ouvriers de la vérité », capables de prendre les hommes tels qu'ils sont sans vouloir les façonner selon un idéal menteur, sont susceptibles de créer un espace de liberté pour tous : « La république sera naturaliste ou elle ne sera pas », disait Zola .... »

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