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Léon BLOY : Le Désespéré

Publié le 22/09/2012

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Je me nomme dans mon livre le "Désespéré", et voilà, certes, une antiphrase, car il n'est pas possible qu'il y ait jamais eu un espérant plus incurable. Comme s'il ne suffisait pas d'espérer pour moi, j'espère pour mes amis et même pour toute la terre, en dépit des continuelles avanies de mon implacable sort. Mon plus beau rêve, le rêve perpétuel de mes jours et de mes nuits, c'est d'être tellement délivré que je devienne le libérateur des autres...

« Photo BN 1 Sipa·lcono L a première édition du Désespéré parut à Paris le 15 jan vier 1 887, c h ez Soirat.

Mais ce tte éditi on est traditi onnellem ent datée de 1 886 par les exégèces bloyens , année oû, sans le co ncour s malheu­ r eux de cir co ns­ t ances funest e s , le livre eût effect ive­ ment p aru : des pas­ sages conco rdant s des Écritures avaient é tabli avec cer titud e que l'ann ée 1 886 serait une année bénéfique pour Lé on Bl oy . ..

Photo VIP 1 Sipa·lcono Le livre L'infernale disgrâce de subsister A la fois autobiographique et prétexte à méditations ly­ riques ou mystique s, Le Dése spér é est un livre irréduc­ tibl e qui ne prése nte aucu ne parenté de forme ou de fond avec ce qu'on est convenu depuis le XVI e siècle d'appeler roman , ge nre esse ntie lleme nt gratuit.

A la relati on de s é preuve s qui viennent de r avage r sa vie (ce lle de Caïn Marchenoir , son double tran spar ent ) - pires misère s matérielles , mort de son père , pass ion d'un e femme ra ma ssée sur le trottoir (Véronique ) dont il fait une sainte hallucin ée qui sombre dan s la folie -, L éo n Bloy mêle de flamboyant es digre ssions sur l' imminente " fin d es temp s", 1 'histoir e de sa conver sion , de son âme dou­ loureu se, de so n séjo ur à la Grande-Chartreuse, son intuition miraculeu se de l'histoire universelle , comprise comme "une seco nde révélation , co rroboratri ce de la premi ère " (ce lle des Écritures ) et qui demande à êtr e int erpr étée pareill ement selon l es méthod es de 1 'exégèse symboliqu e ...

Pages enthousiastes s ur 1 'art sacré ; la pauvreté , la douleur s'intercal ent entr e les mom ent s d'un drame humain épouvantabl e.

Prenant la plus g ra nd e libert é à 1 'ég ard de tout e co mpo sition littéra ire, L éo n Bloy no us plon ge au cœ ur noir des tourm ent s, de s angoisses et de s illumin ation s spiritu e lles dont il a été favo ris é.

Marchenoir, le pèlerin de l'absolu A u milieu des pire s avan ies que lui rése rva une existence form ida bl e vo uée à la mendi cité volontaire , à l'incorrup­ tibl e témoignage de la g loire de Dieu , Bloy -au x lèv res, ce m ys téri e ux sourir e des martyrs -a llait répétant : "Tout ce qui arrive est adorabl e." Son époqu e, pas plus que la nôtre, n 'était à la g rand eur : e lle en fit donc un écrivain maudit , conspira le silence infamant qui le co ndamn a it à la famine.

Héritier de ces "mille ans de pleurs , de folies sangla nte s et d'exta ses " du lumi­ neux Moyen Âge , Marchenoir s'éta it jeté furi eu sem e nt à l'assa ut des infidèles pour écrase r d'un e é loq uen ce fabuleuse la d évo rante vermin e des vidange urs de la vérité révé lée, qui met­ te nt le Chr is t au dépotoir.

Catholique héro ïqu e, il lui ava it été so uffl é par Dieu l ' un des deux ou tro is s ty les les plus éclat ant s qu 'on a it jamais inventés en France: une la n g ue de feu.. »

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