Devoir de Philosophie

Les Diaboliques de Jules Barbey D’Aurevilly (analyse détaillée)

Publié le 23/10/2018

Extrait du document

barbey

COMPOSITION DE L’ŒUVRE

 

• I. Le Rideau cramoisi. Narrateur : le vicomte de Brassard. Alberte, en appa-» rence froide et distante, engage une liaison passionnée avec Brassard,

 

jeune sous-lieutenant hôte de ses parents. Après six mois de rencontres nocturnes, elle meurt dans les bras de son amant, qui prend la fuite.

 

• II. Le plus bel amour de Don Juan. Narrateur : le comte de Ravila de Ravilès, dit Don Juan. Une fillette de 13 ans qui voue une haine féroce au comte de Ravila de Ravilès, l’amant de sa mère, croit être enceinte de lui pour s’être assise dans un fauteuil qu’il venait d’occuper.

 

• III. Le Bonheur dans le crime. Narrateur : le docteur Torty. Hauteclaire Stassin, escrimeuse de renom, maîtresse du comte de S a vigny, est introduite comme femme de chambre chez son amant. Après avoir empoisonné la comtesse, les deux criminels font un mariage heureux tandis que le médecin couvre le meurtre, ayant juré à la victime de se taire.

 

• IV. Le Dessous de cartes d'une partie de whist. Narrateur : anonyme. La comtesse de Stasseville, maîtresse de Marmor de Karkoël, un officier d’infanterie anglaise, empoisonne sa fille qu’elle soupçonne d’aimer son amant. Elle meurt après avoir mâché des résédas plantés dans une caisse au fond de laquelle on découvre le cadavre d’un enfant mort.

 

• V. A un dîner d'athées. Narrateur : le capitaine Mesnilgrand. Le major Ydow, du 8e Dragons, a pour maîtresse La Rosalba, dite la Pudica, qui s’est donnée à tous les soldats de l’escadron, y compris au narrateur. Dans une crise de jalousie, le major lui scelle le sexe à l’aide d’un cachet de cire.

 

• VI. La Vengeance d'une femme. Narratrice : la duchesse d’Arcos de Sierra-Leone. Le duc d’Arcos de Sierra-Leone tue Don Esteban de Vasconcellos, jeune seigneur qui partage un amour chaste avec la duchesse, puis fait manger le cœur de sa victime à ses chiens. Pour se venger et salir le nom de son mari, la duchesse devient fille publique et meurt de sa débauche. Passages-clés : la mort subite d’Alberte (I), la scène du Jardin des plantes (III), la scène du cachet de cire (V).

 

THÈMES DOMINANTS

 

• Le satanisme, thème fondateur du recueil, produit des scènes d’horreur, un climat de violence dont l’excès oriente le recueil vers le fantastique. Il s’exprime par des portraits en action, soulignant la force de la sexualité et de la passion chez des femmes que le désir transforme en diaboliques.

 

• Le mystère crée un univers insondable marqué par la présence silencieuse de la femme sphinx qui, derrière une façade impassible, cache des pas-

barbey

« sions coupables.

Sur le plan narratif, il donne au recueil sa densité.

Sur le plan de l'écriture, il s'exprime par l'interrogation (les narrateurs cherchent le sens des événements) et l'ellipse (l'auteur refuse toute explication).

• Le scandale, provoqué par l'obéissance au désir, la profanation des règles sociales et religieuses, se nourrit de sujets scabreux comme l'adultère et le crime.

Dramatisé par la mise en scène narrative (récit enchâssé dans une conversation ou dans un récit préliminaire), il alimente des images fortes et des effets de surprise qui font office de dénouement.

STYLE • Un style outré et provocant -des métaphores et des comparaisons violentes : Des hémorragies de sang versé, à noyer la terre M -le lexique du satanisme :Le derrière de Satan, malgré l'enfer qui le réchauffe, est très froid, disent les sorcières qui le baisent à la messe noire du Sabbat M -un lexique sensuel: Elle lui enivra, jusqu'au délire, des sens difficiles à griser (VI) • Un style sophistiqué -des comparaisons originales : Le monde, féroce comme une jeune femme (I) -un lexique recherché : puissanciel!ement, langue vipérine, lèvres sibilantes (IV) • Un style moraliste -des interrogations :Mme de Stasseville était-elle de cette race d'âmes ? [ ...

]Lui, l'aimait-il? Aimait-il/a mère ? Les aimait-il toutes les deux ? (IV) -des formules sarcastiques : La marquise Guy de Ruy,- une vieille mécontente, aux yeux bleus, froids et affilés, mais moins froids que son cœur et moins affilés que son esprit (II) -des maximes : Qui ne demande rien à la vie est plus haut qu'elle (IV) SOURCES ET INSPIRATION Des éléments réels? Dans sa Préface, Barbey d'Aurevilly affirme que ces histoires sont malheureusement vraies.

Mais il écrit à un ami :j'ai pu deviner des sentiments et sur ces sentiments, j'ai plaqué des situations.

ACCUEIL ET POSTÉRITÉ Jugée « satanique», l'œuvre est condamnée mais l'auteur évite le procès en acceptant la saisie des exemplaires.

Le recueil ne reparaît qu'en 1882.

Dans les Diaboliques, Barbey d'Aurevilly utilise les techniques narratives du réalisme et du naturalisme pour mettre en place un univers surnatura­ liste.

À cet égard, il annonce Villiers de L'Isle-Adam.

Le Rideau cramoisi a été porté à l'écran par Alexandre Astruc en 1953.

POINT DE VUE SUR L'ŒUVRE « il serait vain cependant de ne chercher le diabolique que dans les parti­ cularités des caractères et des comportements.

La nouveauté du recueil de Barbey, c'est la mise en œuvre d'une" écriture diabolique".

Sans doute ne. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles