Les Fleurs de Tarbes de Paulhan (Jean)

« parce que le langage, ~uvre de· convention, création de l'intelligence et non de l'intuition, tn1hlt le mol profond.

4 La critique moderne a créé, selon Jean Paulhan, le mythe du pouvoir dn mots.

L'auteur dénonce là une sin­ gulière confusion.

Jamais l'observation méthodique n'a vérifié un tel pouvoir .

Novalis disait que le mot liberté a fait des millions de révolutionnaires .

Sans doute, répond Paulhan, mais il s'agit de tous ceux pour qui la liberté était le contraire d'un mol 5 En fait, ce n'est pas l'auteur, mais le lecteur qui se trouve tout occupé de mots et de phrases.

Cette préoccupation trahit, d'auteur à lecteur, un court-clrcuH de sens.

Mais la terreur ne fait qu'aggraver ce danger en transportant chez l'auteur fa hantise des mots.

6 Pour lutter contre l'obsession moderne à l'égard des fieux communs, Jean Paulhan propose que l'on ·emploie ces clichés en toute conscience.

Ainsi l'écrivain, le poète, sans jamais buter aux mots, iront d'idée à Idée, dans une expreulon tn1nsparente à l'esprll Un art qui avouerait naïvement que l'on écrit pour se faire entendre substi­ tuerait, au profit d'une communication profitable, une rhétorique commune à la poussière des rhétoriques per­ sonnelles.

En poussant à bout la terreur, on doit retrouver une vraie liberté pour l'écrivain qui se laisse guider par les règles.. »