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Les Malheurs de Sophie

Publié le 06/04/2013

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Les Malheurs de Sophie, publiés en 1859, font partie d'une trilogie avec Les Petites Filles modèles (1858) et Les Vacances (1859), où le personnage de Sophie apparaît aussi. La comtesse de Ségur est plusieurs fois grand-mère lorsqu'elle commence à écrire. Les histoires des Malheurs de Sophie sont d'abord parues dans le Journal des enfants. La comtesse de Ségur les regroupe et les rend homogènes avant de les publier chez Hachette.

 

« « Sophie avait un poney à elle, que lui avait donné son papa ...

On lui permettait de donner elle-même du pain à son poney.» EXTRAITS - ----- -~ Quand la procession arriva au petit jardin de Sophie, on posa par terre le brancard avec la boîte qui contenait les restes de la malheureuse pou­ pée.

Les enfants se mirent à creuser la fosse ; ils y descen­ dirent la boîte, jetè­ rent dessus des fleurs et des feuilles, puis la terre qu'ils avaient retirée ; ils ratissèrent prompte­ ment tout autour et y plantèrent deux lilas.

Pour terminer la fête, ils coururent au bassin du pota­ ger et y remplirent leurs petits arro­ soirs pour arroser les lilas ; ce fut l'oc­ casion de nouveaux jeux et de nouveaux rires, parce qu'on s'arrosait les jambes , qu'on se poursuivait et se sauvait en riant et en criant.

On n'avait jamais vu un enterrement plus gai.

Il est vrai que la morte était une vieille poupée, sans couleurs, sans cheveux, sans jambes et sans tête , et que personne ne l'aimait ni ne la regrettait.

La journée se termina gaiement ; et, lorsque Camille et Madeleine s'en allèrent, elles demandèrent à Paul et à Sophie de casser une autre poupée pour pouvoir recommencer un enterrement aussi amusant.

Arrivés dans la forêt, les enfants cueillirent quelques fleurs qui étaient sur leur passage, mais ils les cueillaient sans s'arrêter.

Sophie aperçut tout près d'un chemin une multitude de fraisiers chargés de fraises .

«Les belles fraises ! s'écria-t-elle.

Quel dommage de ne pas pouvoir les manger ! » Madame de Réan entendit l'exclamation, et, se retournant, elle lui défendit encore de s'arrêter.

Sophie soupira et regarda d'un air de regret les belles fraises dont elle avait si envie.

«Ne les regarde pas, lui dit Paul , et tu n'y penseras plus.

SOPHIE : C'est qu'elles sont si rouges , si belles, si mûres, elles doivent être si bonnes! PAUL : Plus tu les regarderas et plus tu en auras envie.

Puisque ma tante t'a défendu de les cueillir, à quoi sert-il de les regarder ? SOPHIE: J'ai envie d'en prendre seulement une : cela ne me retardera pas beaucoup.

Reste avec moi, nous en mangerons ensemble.

PAUL : Non , je ne veux pas désobéir à ma tante , et je ne veux pas être perdu dans Laforêt.

SOPHIE : Mais il n'y a pas de danger.

Tu vois bien que c'est pour nous faire peur que maman l'a dit ; nous saurions bien retrouver notre chemin si nous restions derrière.

PAUL : Mais non : le bois est très épais, nous pourrions bien ne pas nous retrouver.

SOPHIE : Fais comme tu voudras, poltron ; moi , à la première place de fraises comme celles que nous venons de voir, j'en mangerai quelques-unes.

PAUL : Je ne suis pas poltron, mademoiselle , et vous, vous êtes une désobéissante et une gourmande : per­ dez-vous dans Laforêt si vous voulez ; moi, j'aime mieux obéir à ma tante.

» « Un loup énorme, aux yeux étincelants, à la gueule ouverte, sortit sa tête hors du bois avec précaution.

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NOTES DE L'ÉDITEUR La comtesse de Ségur s'inspire de sa famille pour ses personnages : Sophie de Réan a le physique de Sophaletta (Sophie de Ségur, née Rostopchine): des cheveux blonds cou­ pés court comme un garçon, des yeux pleins de malice.

Elle porte, hiver comme été, une robe de percale blanche à manches courtes.

Camille et Madeleine sont les deux filles de Nathalie, la fille aînée de la comtesse de Ségur, Paul est le fils d'Olga, sa dernière fille.

Tous rassemblés, ils forment un nou- vel univers imaginaire.

Grâce à la comtesse de Ségur, les éditions Hachette firent for­ tune avec la Bibliothèque Rose.

Elle fut tra­ duite dans toutes les langues, vendue à des millions d'exemplaires en dépit de ses prin­ cipes éducatifs décriés par la psychanalyse et bon nombre d'idéologies.

Les réponses qu'ils inventent quand on ne répond pas à leurs questions sont souvent bien plus effrayantes que la réalité.

» Sophie de Ségur.

l Harling ue -Vio llet 2, 3, 4, 5 il!.

de Guy Sabran, éd.

G.P., 1948 « Pourquoi croient-ils donc tous qu'écrire sur l'enfance, c'est écrire pour les enfants ? Pourquoi veulent-ils tous que les enfants aient besoin que soient expurgées pour eux · les réalités de la vie ? Les enfants doivent apprendre la vérité, saprelote ! «On lit les livres de Sophie comme on se ra­ conte à soi-même sa propre histoire, comme on avoue ses rêves sur le divan viennois.

( . ..

)Comme l'analyste, elle reçoit nos rêves, nos coups, nos rires et nos larmes, elle dé­ nonce nos mensonges, exhibe nos refoule­ ments , dévoile notre inconscient, exorcise nos peurs.» Claudine Beaussant.

SÉGUR 02. »

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