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Les personnages - Thérèse Raquin de Zola

Publié le 14/03/2020

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raquin

mariés, ils ne connaissent pas la tranquillité, ne retrouvent pas la joie exaltée de l’époque où ils étaient amants : Camille « ressuscitait pour glacer leur couche. Thérèse n’était pas veuve, Laurent se trouvait être l’époux d’une femme qui avait déjà pour mari un noyé » (p. 207).

Épuisés par des nuits sans sommeil, par l’obligation, le jour, de surveiller leurs gestes et leurs paroles afin de ne pas se trahir, Thérèse et Laurent sont bientôt en proie au délire et à des hallucinations. Le chat François leur semble être une réincarnation de Camille. « Il faudra que je tue cette bête [pense Laurent]. Elle a l’air d’une personne » (p. 197). Les tableaux que Laurent peint reproduisent tout le portrait de Camille noyé (p. 230).

La haine finit par s’installer entre les époux. Chacun accuse l’autre d’être l’unique responsable du crime (p. 256), et en arrive à craindre d’être dénoncé par son complice. « Il fallait absolument que l’un d’eux disparût pour que l’autre goûtât quelque repos » (p. 294).

C’est la victoire posthume de Camille. Incapables d’assumer leur crime 1, Thérèse et Laurent se suicident (p. 301). Camille mort leur a résisté comme jamais il ne l’avait fait de son vivant.

LAURENT 

Laurent est, avec Thérèse, l’un des deux personnages principaux du roman. Fils d’un paysan aisé, c’est une brute jouisseuse et égoïste, un amant et un assassin calculateur. Il apparaît comme un monstre froid, dont la folie précipitera la déchéance.

Une brute jouisseuse et égoïste

Laurent tient tout entier dans son physique : une « allure un peu lourde », des « mouvements lents et précis », « l’air tranquille et entêté » (p. 58) et surtout des « appétits sanguins » qui le vouent aux « jouissances faciles et durables » (p. 60). Son existence est commandée par « ce grand corps puissant [qui] ne demandait qu’à ne rien faire, qu’à se vautrer dans une oisiveté et un assouvissement de toutes les heures » (p. 60).

raquin

« 1 Une mère pathétique La mort de Camille la rend doublement pathétique.

Mme Raquin est d'abord submergée par le désespoir.

Elle, qui ne vivait que pour son fils, perd avec celui-ci sa raison de vivre.

Le malheur la trans­ forme physiquement : « Les jambes de la pauvre vieille s'étaient alourdies.

Il lui fallut une canne pour se traîner dans la salle à man­ ger » (p.

133).

Pathétique, Mme Raquin l'est ensuite par son ignorance des véri­ tables circonstances de la mort de Camille.

Elle confie sa peine aux propres assassins de son fils! Et comme ceux-ci feignent de pleurer la disparition de Camille, elle les prend en pitié, s'efforce de les réconforter et se résigne à accepter leur mariage.

Elle lègue même à Thérèse " les quarante et quelques mille francs » qu'elle possédait (p.

178), pensant ainsi assurer l'avenir du jeune couple.

Comment ne pas plaindre Mme Raquin? 1 Une justicière tragique Quand elle apprend la vérité sur la mort de son fils (p.

240), Mme Raquin veut dénoncer les assassins et les faire condamner.

En ce sens, elle s'érige en justicière.

Le tragique réside dans son incapacité à agir.

Devenue muette et paralysée, ne pouvant ni écrire ni parler, elle est réduite à l'impuissance.

La scène la plus atroce est à cet égard celle où, avec une incroyable volonté, elle trace sur la toile cirée de la table les mots sui­ vants : « Thérèse et Laurent ont...

» (p.

249).

Mais, elle ne peut ache­ ver la phrase.

Grivet la traduit niaisement par : « Thérèse et Laurent ont bien pris soin de moi » (p.

250).

Les événements finiront toutefois par la satisfaire.

Thérèse et Lau­ rent se suicident.

« Et, pendant près de douze heures jusqu'au len­ demain vers midi, Mme Raquin, roide et muette, les contempla à ses pieds, ne pouvant se rassasier les yeux, les écrasant de regards lourds » (p.

301).

Le roman s'achève sur cette image de Mme Raquin, figée telle une statue de la justice, sa vengeance enfin consommée.

PROBLÉMATIQUES ESSENTIELLES 37. »

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