« L'Etabli » de Robert LINHART, les éditions de Minuit (fiche de lecture)
Publié le 20/02/2012
Extrait du document
Robert LINHART est né en 1943, Il est docteur en sociologie et en philosophie au département de philosophie de l’Université Paris 8. Militant de la gauche prolétarienne, il a participé aux mouvements de mai 1968. Ces événements dénoncent le capitalisme, les inégalités sociales sous l’effet de patronat. Il s’est donc beaucoup intéressé à la lutte des classes, et plus particulièrement, aux conditions des ouvriers, c’est la raison pour laquelle ses travaux traitent cette question. Il a de ce fait étudié de près les ouvriers en usine, où il décrit la dégradation mentale et physique au travail, l’antagonisme entre les ouvriers et les supérieurs de la hiérarchie, l’organisation du travail à la chaine. Il cherche ainsi à être le plus près du mouvement social et comprendre l’inégalité des classes afin d’organiser une lutte et restaurer le respect et la dignité de la classe ouvrière.
«
Pour Malinowski , afin de bien mener son étudie auprès d’une communauté ethnique ; il faut
que l'ethnologue doit lui -même effectuer le travail de terrain sans passer par un
intermédiaire ; se défaire de ses propres préjugés et aprioris, et enfin la nécessit é de maitriser
la langue des populations étudiées.
Cette méthode d’observation nécessite une très forte proximité de l’anthropologue avec son
objet d’étude .
La forte subjectivité que le chercheur pourrait avoir est objectivé tout le long de
ses recherches par la collecte d’informations, les témoignages le vécu et l’expérience comme
se fut le cas pour Robert LINHART.
L’ouvrage est constitué de sept parties qui décrivent de manière chronologique et de façon
très fine l’expérience de l’auteur depuis son entré e à l’usine jusqu’à son licenciement.
Robert
LINHART raconte méthodiquement son vécu, en précisant ces contacts à l’usine, ses
changements de poste et la dureté du travail qu’il a affronté au quotidien.
Aussi, il développe
ces principales idées :
1/ L ’usure mentale et physique du travail à la chaîne :
Travailler à Citroën ne nécessite pas une qualification spécifique mais seulement d’avoir un
casier judiciaire vierge.
Il raconte la faciliter de l’embauche et le turnover élevé qui est d’un
an en moyenne passé à Citroën « Vite rentré, vite sorti » (p.17).
Il décrit le désespoir et
l’angoisse de l’ouvrier qui est vite dépassé par la vitesse infernal e de la chaîne.
« La chaîne ne
s’arrête jamais, ce sont eux qui se déplacent en même temps que les voitures et i ls ont peu de
temps pour effectuer leur tâche »
2.
Les ouvriers travaillent de 7h a 17h45 avec seulement
trois pauses par jour.
Puis le sociologue se met à décrire l’atmosphère désagréable de l’usine qui le choque : l’odeur
de fer brûlé ,
3le bruit des machines, et la grisaille, de s nuisances lourdes à supporter.
Il décrit
aussi les ouvriers, beaucoup sont des immigrés venus d’Europe et d’Afrique, dont la solitude
est omniprésente.
L a classification raciale de Citroën dans la hiérarchie « Les noirs tout en bas
de l’échelle M1, les arabes M2, les immigrés européens sont OS1 et les français sont d’office
OS2 ».
R.LINHART critique les chefs, qui rappellent sans arrêt l’importance de respecter les règles
puis les syndicalistes jaunes, à la botte du patronat , qui font pression sur les ouvriers
«Intensification des cadences, temps raccourcis à l’improviste, boni modifiés, machines
chamboulées, postes supprimés » (p.175)
4.
Il y a les ouvriers qui « coulent » c'est -à -dire qui
sont trop lents par rapport à la cha îne, ce qui est « aussi angoissant qu’une noyade »et ceux
qui « décrochent » qui ne peuvent plus suivre le rythme.
Dans cette partie, il insiste sur la difficulté physique et mentale, du travail ouvrier qu’il
n’arrive pas lu i- même à s’en sortir : « l’insu lte et l’usure de la chaîne, tous l’éprouvent avec
violence » (p.25).
2/ La hiérarchie de l’usine :
2 La dureté du travail taylorien mécanise l’être humain et l’anéantie au plus profond de lui.
3 Classification raciale de la hiérarchie.
4 Les conditions de travail difficiles, ainsi que la diff iculté à l’adaptation au rythme de la chaîne..
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