LETTRES DES HOMMES OBSCURS
Publié le 03/09/2015
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LETTRES DES HOMMES OBSCURS
{Epistolae obscurorum virorum]. C’est le titre d’une des plus célèbres satires de l’humanisme allemand. Elle est anonyme. La première partie parut en 1515 (et, en seconde édition avec un appendice, en 1516). La deuxième partie fut publiée en 1517 et rééditée avec un appendice à l’automne de la même année. L’oeuvre est liée à la polémique qui opposa le juif converti Johannes Pfefferkorn (1469-1521) et l’humaniste Johannes Reuchlin (1454-1522). Pfefferkorn, estimant que les Juifs devaient être contraints par la force de se faire chrétiens, avait obtenu par l’intermédiaire des Dominicains de l’université de Cologne un décret impérial qui autorisait la mise sous séquestre des livres hébraïques opposés aux doctrines chrétiennes : mais, non content de cela, il proposa de nouveau que tous les livres hébraïques fussent indistinctement confisqués. L’empereur Maximilien décida que l’archevêque de Mayence devrait recueillir sur ce sujet l’opinion de quatre Universités et de quelques docteurs, parmi lesquels Reuchlin, qui était le plus grand hébraïsant de son temps. Reuchlin fit un choix très objectif entre les livres qu’il jugea dangereux pour les chrétiens et les livres ne pouvant servir qu’aux Juifs, comme le Talmud, c’est-à-dire des livres d’un intérêt purement scientifique et par là même inoffensifs ; il ajoutait dans son rapport que les chrétiens n’avaient pas le droit de s’ériger en juges de la foi des Juifs, puisqu’avant l’existence de l’Église ils n’étaient pas des hérétiques, mais les fidèles d’une autre religion et qu’au point de vue de la loi ils étaient citoyens de l’empire. Si on voulait les amener au Christianisme, il fallait se mêler à eux, les combattre sur le terrain scientifique et, pour cela, lire leurs textes, comprendre leur langue.
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- Jules Michelet Trois fois lauréat au concours général, bachelier à dix-neuf ans, docteur ès lettres à vingt et un ans avec une thèse à propos de Vies des hommes illustres, de Plutarque, Michelet est agrégé en 1821, ce qui lui permet de commencer à enseigner.
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