L'Immoraliste de Gide
Publié le 13/12/2018
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L ’ Immoraliste
Publié en mai (édition originale tirée à 300 ex.) puis en novembre 1902 (éd. courante), l’Immoraliste est le premier récit de Gide. Michel y fait à quatre amis une confession dont les faits sont ceux-là mêmes que Gide a vécus et dont il a donné une première expression, lyrique, dans les Nourritures : à peine marié, Michel est tombé gravement malade, a failli mourir; au cours de son voyage de noces — en Afrique du Nord, principalement à Biskra —, il a non seulement recouvré la santé, mais découvert le goût de la vie, la joie des sens; revenu à Paris (où il revoit son ami Ménalque), puis sur son domaine de Normandie (« la Morinière »), c’est un « nouvel être » qui pratique une éthique nouvelle, délivrée de toute contrainte morale. Quand il retourne en terre africaine avec sa femme, c'est au tour de Marceline de tomber malade : elle mourra, victime en quelque sorte de l’immoralisme de Michel, qui a désormais le culte de la force et de l'indépendance. « Je vois bien, me dit-elle un jour, je comprends votre doctrine [...]. Elle est belle, peut-être — puis elle ajouta plus bas, tristement : mais elle supprime les faibles. — C’est ce qu’il faut, répondis-je aussitôt malgré moi ». La mort de Marceline est l’ultime libération de Michel —
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Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)L'égoïste initiation
Michel, jeune érudit, est atteint de tuberculose durant son voyage de noces en Algérie.
Il n'échappe à la mort que grâce auxsoins attentifs de son épouse Marceline et à une farouche volonté de vivre.
Pendant sa convalescence, il découvre la beautédes oasis africaines, telle Biskra, et le charme voyou des petits garçons arabes qu'il fréquente à l'insu de sa femme.
Revenuen France après sa guérison, il s'installe dans sa propriété normande, où il court les champs dans la douteuse compagnie dubeau Charles, fils de son garde.
Ensuite, à Paris, il mène une vie bourgeoise qui l'ennuie.
Lors d'une réception d'intellectuelsmondains, il distingue Ménalque, fascinant anticonformiste qui lui assigne un rendez-vous auquel il se rend malgré l'inquiétantétat de santé de Marceline, enceinte.
Tandis qu'il écoute passionnément les leçons d'épanouissement égoïste du philosophevagabond, Marceline fait une fausse-couche dans l'angoisse et la solitude.
Alors, par une aberration de son égoïsmeforcené, il persuade Marceline d'aller guérir au soleil.
Il l'entraîne jusqu'aux lieux de sa propre guérison et, tandis qu'elleagonise toute seule, il l'abandonne et court à des plaisirs éphémères et violents.
Une "morale immorale"
Ce récit exemplaire d'une initiation comporte trois parties inégales.
La première (neuf chapitres) décrit l'éveil lent du maladequi a cru perdre la vie, et les délices de la convalescence sur le fond ocre du désert.
Les sensualités de l'inversion sexuelles'y mêlent aux attraits de l'interdit.
La deuxième partie (trois chapitres), variation du même thème sur paysage normand, voitle maître se compromettre avec des êtres peu recommandables.
Elle culmine dans le face à face avec Ménalque, véritablemaître d'hédonisme.
La tragédie se noue alors dans l'inversion des situations.
C'est Marceline qui est malade, dans latroisième partie, mais Michel, loin de lui rendre les soins qu'elle lui avait prodigués, l'entraîne à sa mort dans un voyagehalluciné où il cherche avec un égoïsme, dont il assume toute l'immoralité, à retrouver les premières émotions de salibération..
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