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L'intrus

Publié le 08/04/2013

Extrait du document

En 1975, Luchino Visconti a adapté l' Intrus au cinéma, avec Gian Carlo Giannini et Laura Antonelli. Il s'agit du dernier film du grand réalisateur italien.

« « Juliane se montrait pour moi pleine d'indulgence ...

» ~------- EXTRAITS Les monologues intérieurs de« Tullio l'égoïste » En effet, elle ne se doutait de rien ; et il me paraissait étrange qu 'il en fût ainsi.

Devais­ je la préparer au coup brutal ? Devrais -je parler fran chement, ou combiner quelques mensonges par pi­ tié pour ell e ? Ou bien ne valait-il pas mieux partir à l' improviste, sans l'avertir et en lui laissant une lettre où je ferais ma confession ? Quel était le meilleur moyen pour rendre mon effort moins pénible, pour ren­ dre sa surprise moins crue lle ? Hélas ! Dans ce débat difficile, un fâcheux instinct m'inclinait à m ' oc­ c uper plutôt de mon propre soulagement que du sien .

Et, sans nul doute, }'aurais choi si le moyen du départ imprévu et de la lettr e explicative , si je n'en avais pas été empêché par égard pour ma mère; il fallait absolument épargner ma mère, toujours, à tout prix.

Cette fois encore, je ne pus me dérober au sarcasme intérieur.

« A to ut prix ? Quelle générosité! Mais va, il est très commode aussi pour toi de revenir aux anciennes conventions , et, de plus, très sûr.

Cette fois encore, si tu l'e xiges, la victimes' efforcera de sourire en sentant qu'elle meurt .

Compte donc sur ell e et ne te préoccupe point du reste, ô cœ ur généreux! » Parf ois, vraiment, l'homme trouve dans un sincère et suprême mépris de lui-m ême une joie singulière .

Tullio comprend que Juliane l'a trompé J'entendais son sanglot et le gazoui llement des hirondelles ; }'avais une notion exacte du temps et du lieu.

Et ces fleurs, et ces parfums, et cette splendeur immobile de l'atmosphère, et toute cette allégresse étalée du printemps m' inspirèrent un effroi qui grandit, grandit, devint une sorte de peur panique, une terreur instinctive et aveugle contre laquelle la raison fut impuissante.

Et, telle la foudre qui fait explosion dans un amas de nuages , une pensée jaillit du milieu de cette épouvante tumultueuse , m'illumina, me frappa au cœur.

« Elle est impure.

» Ah ! P ourquoi ne tombais-je point alors foudroyé ? Pourquoi l'un de mes organes vitaux ne se rompit-il point ? Pourqu oi ne restais-je point l à sur le sab le, au pied de la femme qui , en quelques courts instants, m'avait élevé au comble du bonheur et m'av ait précipité dans un abîme de misère ? -R éponds! Je lui saisis les poignets , je lui découvris le visage,je lui parlais de tout près; et ma voix était si lourde qu'à peine l'entendais-je moi-même dans le fracas de mon cerveau .

Traduction de Georges Hérelle, Éditions Calmann-Lévy, 1892 « Le ciel était tout blanc, pareil à un échafaudage de voiles s uperposés entre lesquels l'air circulerait en produisant de larges plis mobil es.

» NOTES DE L'ÉDITEUR Après L'Enfant de volupté (1889), L' Intru s est le deuxième roman du « cycle des romans de la rose » où Gabriele D 'Annunzio chante un hymne à l'éroti sme.

Le troisième et dernier volume du cycle est Le triomphe de la mort (1894).

Dan s sa correspondance avec Georges Hérelle , le traducteur français du roman, Gabriele D'Annunzio s'explique au sujet de la conception de L' Inn ocente: « La doul eur fit de moi un homme nouveau : russus homo est ! Les livre s de Léon Tolstoï et de Do stoïevski contribuè­ rent à développer en moi ces sentiment s nouveaux.

Et puisque mon art était mûr, je pus exprimer aussitôt une nouvelle conception de la vie dans ce livre enti,er et organique.

L ' Intrus a été écrit par un homme qui a beaucoup souffert et qui a regardé en lui-même avec des yeux lucide s et très attentifs.

Et pourtant L' Intru s fait ~éjà à ce mêm e homme l'effet d' un livre écri t en un temps immémorial.

» Correspondance D'Annun zio -Georges H ére ll e, Denoël.

On dénote la grande finesse des portrait s psychologiques dépeints par le po ète italien.

1 Sipa-Icono 2, 3, 4 peintu res de G iovanni Boldini/ Giraud on (2, 4) et Ediméd ia (3) D 'ANNUN ZIO 03. »

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