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LOGIQUE FORMELLE ET LOGIQUE TRANSCENDANTALE, Edmund Husserl

Publié le 27/09/2018

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husserl

Si la science est devenue une technique théorique, la logique est complice de cette

 

situation car elle a cessé de se poser comme « doctrine pure et universelle de la science ». C’est donc à un changement radical, à un renouveau de la «fondation platonicienne de la logique » que nous invite Husserl pour parvenir à une explicitation intentionnelle du sens de la logique formelle. Norme des sciences, elle doit à son tour être fondée comme telle et reposer sur une logique «transcendantale», véritable connaissance de la connaissance par elle-même qui voit dans le sujet la signification de toute connaissance.

 

Comme les Méditations cartésiennes, ce texte marque une nouvelle orientation de Husserl : il donne une moindre importance au principe du retour aux choses mêmes, s’engage dans la voie du transcendantalisme en s’interrogeant sur le sens de la logique.

husserl

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org) LOGIQUE FORMELLE ET LOGIQUE TRANSCENDANTALE.

Essai d'une critique de la raison logique [ Formole und Transzendentale Logik.

Versuch einer Kritik de' logischen Vernunft].

Cet ouvrage du philosophe aile• mand Edmund Husserl (1859-1938), publié en 1929 dans le Jahrbuch für Philosophie und pheinomenolo- gische Forschung (t.

X, p.

1-298), appartient au der- nier stade de sa pensée.

Il reprend les idées contenues dans les Recherches logiques (*) et les pousse plus avant dans le sens du transcendantalisme, caractéristique de l'état ultime de la philosophie husserlienne.

Dans l'introduction, Husserl expose avec une grande clarté la nécessité absolue d'une révision complète des principes mêmes de la logique.

Alors qu'avec Platon la pensée antique avait élaboré les fondements d'une logique adéquate au développement des sciences , celles-ci, devenues des « techniques théoriques » et victimes de leur spécialisation, ont négligé de saisir la « ratio » de l'effectuation accomplie.

Infidèle à sa mission, la logique s'est contentée de justifier a poste- riori la démarche scientifique, « elle est devenue...

bien plutôt une science spéciale au lieu de...

s'établir comme doctrine pure et universelle de la science » ; de telle sorte que non seulement les diverses disci- plines scientifiques mais la logique elle-même sont, devenues incapables de définir le sens de la science.

Le dessein du philosophe est donc de parvenir au « sens authentique d'une logique comprise comme théorie de la science », c'est-à-dire d'expliquer de manière « intentionnelle » le « sens spécifique de la logique formelle ».

Partant du concept de logos, Husserl analyse l'appareil conceptuel de la logique formelle, puis aborde les problèmes essentiels du rapport entre la logique formelle et la mathématique formelle, et définit le sens de la mathématique for- melle pure, toutes questions qui avaient été abordées dans les Recherches logiques, mais, selon l'auteur lui- même, à un niveau inférieur.

De même Husserl reprend la distinction déjà posée de l'ontologie for- melle par opposition à l'ontologie matérielle.

Si le philosophe donne ici une part si importante aux mathématiques, c'est que l'évidence que celles-ci mettent en oeuvre est de toute autre nature que celle des autres vérités aprioriques, la logique mathéma- tique constituant une « logique pure de la consé- quence » ou de la « non-contradiction ».

Mais c'est avec la deuxième section de l'ouvrage : « De la logique formelle à la logique transcendantale » que Husserl aborde le problème essentiel.

Revenant sur la question de l'intentionnalité, du « côté subjectif du logique », l'auteur, considérant comme acquise la critique du psychologisme exposée dans les Recherches, se trouve devant cette évidence que « tous les problèmes du sens dirigés du côté de la subjectivité...

ne sont pas des problèmes de la subjectivité humaine naturelle (donc des problèmes psychologiques) mais sont des problèmes de la subjectivité transcendantale et...

de la phénoménologie transcendantale ».

Une « logique réellement scientifique », capable d'expliciter le sens et les possibilités de la science et d'en diriger le déve- loppement, « ne peut se former qu'exclusivement dans le cadre d'une phénoménologie transcendan- tale ».

Faute de cette nouvelle logique, les sciences actuelles ne sont que des ébauches de sciences, des prétentions à la science.

On voit par ce simple exposé des motifs l'ampleur du dessein de Husserl, ampleur telle qu'il peut seulement en poser les fondements, définissant avec une rigueur admirable, une exigence absolue à laquelle il est vital pour l'esprit de se confor- mer.

— T.

F.

par Suzanne Bachelard, Presses Univer- sitaires de France, 1957.. »

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