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Luis Vaz de Camoens: Lusiades

Publié le 21/02/2013

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Luis Vaz de Camoens (1524 ou 1525-1580) a mené une vie aventureuse, prenant part à diverses expéditions en Afrique, en Inde et en Arabie. Il est l'auteur de poèmes lyriques, de pièces de théâtre et, surtout, des Lusiades (Os Lusiades, du nom de Lusus, ancêtre mythique du Portugal), oeuvre majeure de la poésie portugaise, parue en 1572, à laquelle il avait travaillé pendant une vingtaine d'années. Malgré son succès, Camoens termina son existence dans la pauvreté.

 

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« EXTRAITS ------- --, « Ils entrèrent aussitôt dans la salle où se tenait le puissant empereur, couché sur un lit de repos dont rien n'égalait le prix et la valeur artistique.

» Guerre contre les Maures La matinale lumière, sereine et froide, chas­ sait déjà les étoiles du ciel, quand le Fils de Marie se montrant sur sa croix à Alphonse, l'animait.

Et lui, prosterné devant la vision, tout brûlant de foi, s'écriait:« Aux ln.fidèles, Seigneur! montre-toi aux ln.fidèles, et non à moi, qui crois en Ton pouvoir!» Alors, un tel miracle enflammant le cou­ rage des Portugais, ils proclament com­ me leur Roi légitime ce prince excellent, si cher à leur cœw: Et, face à la puis­ sante armée ennemie, leurs acclamations frappaient le ciel.

Ils criaient : « Real ! Real! Pour Alphon­ se, grand Roi du Portugal! » Comme, dans la montagne, le mo­ losse excité par les cris et les voix bondit avec fureur sur le taureau qui se fie à ses cornes puissantes et redoutables ; en grondant, le chien, plus agile que robuste, lui mord tantôt l'oreille tantôt le flanc, jusqu'à ce qu'enfin, lui fracassant la gorge, il brise la force effrayante de la bête.

Ainsi le nouveau Roi, enflammé d'audace à la fois par Dieu et par son peuple, marche sur les Barbares avec l'appui d'une armée ardente et impétueuse.

Lors un grand vacarmes' élève chez les Chiens.

Ils crient: «Aux armes!» Leurs hommes se démènent; on saisit lances et arcs, les trompettes sonnent, et partout retentit le tumulte de l'appareil guerrier.

L'équipage décimé par le scorbut Une maladie, la plus cruelle et la plus laide que j'aie pu voir, coûta la vie à nombre de mes compagnons, dont les restes furent à jamais enfouis en terre étrangère et loin­ taine.

Qui pourrait y croire sans l'avoir vu ? Les gencives y enflaient si monstrueusement dans la bouche que la chair grossissait et en même temps se putréfiait.

Elle se putréfiait avec une puanteur fétide qui infectait l'air environnant.

Nous n'avions point à bord médecin avisé, ni subtil chirurgien ; l'un quelconque d'entre nous, peu expert en cet office, tranchait dans la chair déjà pourrie, comme si elle eût été morte; etc' était bien nécessaire, car qui la conservait en mourait.

La corruption L'or livre les forteresses les mieux protégées ; d'amis il fait des traîtres perfides ; aux cœurs les plus nobles il fait faire des bassesses, et pousse les capitaines à pas­ ser à l'ennemi ; il souille la pureté des vierges, qui ne craignent plus d'exposer leur honneur et renom ; par­ fois il déprave les sciences, aveuglant les esprits et les consciences.

L'or fait interpréter plus que subtilement les textes : il fait et défait les lois ; il pousse les hommes au parjure et change mille fois les rois en tyrans.

Il n'est pas jusqu'à ceux qui se vouent au service exclusif du Dieu Omnipotent dont vous n'appreniez mille fois que ce magicien les corrompt et les séduit, tout en leur laissant, pourtant, une couleur de vertu.

Traduction de Roger Bismut « Ses soldats coura­ geux, plus féroces que des taureaux ou des lions affamés, rendront mémorable ce jour .•.

» NOTES DE L'ÉDITEUR «Fi dèle à l'histoire, l'épopée des Lusiades dépeint un peuple ; elle a pour substance le mythe d'un Portugal missionnaire.( ...

) La difficulté, pour la bonne règle, était d'élaborer un merveilleux supportable à la Renaissance déclinante.

Le païen permet à Camoens d 'orner son poème.

ne demande jamais au public d'agréer les miracles païens, sans un clin d'œil complice qui invite à arracher les masques.

Ailleurs, le merveilleux païen déguise le symbolisme des allégories, nécessaire à la mentalité ibérique et singulièrement au baroquisme portugais.» Claude-Henri Freches, La Littérature portugaise, PUF, 1970.

courants, pour la flore et la faune des vastes contrées où ont abordé les nefs de Vasco de Gama, voilà qui donne à l'ensemble une résonance étrangement moderne.( ...

) Enfin, si de très nombreuses stances sont inspirées par des rancunes personnelles, traçant en filigrane la triste biographie de l'auteur, Camoens sait dépasser ses propres griefs, pour les faire servir à l'élaboration d'une éthique, voire d'une philosophie politique qui n'est pas sans annoncer le despotisme éclairé du Siècle des Lumières.

» Roger Bismut, introduction aux Lusiades, Les Belles-Lettres, 1980.

Mais surtout, il en déguise le fond chrétien : Vénus s'approprierait presque les vertus de Notre-Dame, Bacchus tourne au Diable et Jupiter figure la Providence.

Cela ne va pas sans quelque amusante confusion.

Le poète 1 Roger-Viollet 2.

3, 4, 5 gravures d'après Gérard.

Didot, Paris, 1817 / B.N.

« ...

poème de la mer et de l'exotisme, Les Lusiades sont ici encore l'image du siècle des grandes inventions et des grandes découvertes : l'ivresse du savoir, la curiosité pour le régime des vents, des marées et des CAMOENS02. »

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