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MALAPARTE : Kaputt

Publié le 08/09/2012

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Kaputt est un livre horriblement cruel et gai. Sa gaîté cruelle est la plus extraordinaire expérience que j'aie tirée du spectable de l'Europe au cours de ces années de guerre. Parmi les protagonistes de ce livre, la guerre n'en joue pas moins le rôle d'un personnage secondaire. Si les prétextes inévitables n'appartenaient pas à l'ordre de la fatalité, on pourrait dire qu'elle n'a valeur que de prétexte. Dans Kaputt la guerre vaut donc comme fatalité. Elle n'y entre pas autrement. Je puis dire qu'elle n'y entre pas comme protagoniste, mais comme spectatrice, dans le sens où un paysage est spectateur. La guerre, c'est le paysage objectif de ce livre.

Italien, né à Florence en 1898, Malaparte, après avoir exalté Mussolini, se détourne du fascisme et publie, en 1931, Technique du coup d' Etat, premier livre paru en Europe contre Hitler. En 1941, il est condamné par les Allemands pour les articles qu'il envoie en Italie du front russe où il est correspondant de guerre.

« Italien, né à Florence en 1898, Malaparte, après avoir exal té Mussolini, se détour­ ne du fascisme et pu­ blie, en 1931 , Tech­ nique du coup d' Eta~ premier livre paru en Europe contre Hitl er.

En 1941, il est condamné par les Al­ lemands pour les ar­ ticles qu'il envoie en Itali e du front russe où il est cor respon ­ dant de gue rre.

Curzio Malapane.

Photo A.

F.

P Le livre Tableaux de guerre C orrespondant de guerre sur le front ukrainien , en Pologne , en Finlande, puis réfugié à Stockholm où il attendit la chute du régime fasciste, Malaparte donne ici sa vision de la Seconde Guerre mondiale.

De par son métier, il est amené à rencontrer les différents protagonistes du conflit et nous libre une étonnante galerie de portraits : «Franck », l'occupant allemand qui se proclame roi d'une fantomatique cour de Pologne ; le prince Eugène de Suède, artiste, poète, spectateur d'une tuerie qui ne le concerne pas ; de vieilles comtesses italiennes dont les couleurs se fanent mais qui restent indomptables sous le joug mussolini en ; toute une aristocratie européenne qui a perdu ses repères habituels , qui ne trouve plus sa place dans le vacarme de la guerre .

Mais, sur le front, dans la boue, dans la neige, Malaparte croise aussi de simples soldats hagards, des prisonniers maltraités dont la seule volonté est survivre.

D'un camp ou de l'autre, dans une langue ou dans 1 'autre, tous expriment la même morne lassitude deva nt ce conflit sans fin.

La fln d'une Europe A ucun mot mieux que cette dure et quasi mystérieuse. »

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