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marquise de SEVIGNE : Correspondance

Publié le 25/09/2012

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Dans sa correspondance, Mme de Sévigné sait voir et faire voir les gestes, les couleurs, les foules pittoresques, les fêtes , les paysages, les arbres. En un siècle où l'on tend à l'abstraction et à l' intellectuel, elle fait triompher le concret et le sensible. En ce sens, peut-être, elle devançait son temps.

Mme de Sévigné écrit cette langue riche, pittoresque et savoureuse, que parleront tous ceux qui auront formé leur esprit dans la première moitié du siècle, et sans quitter jamais le simpleton de la causerie, elle y mêlera les mots puissants, qui évoquent les grandes idées ou les visions saisissantes.

« Il y avait peu de journaux au XVII ' siècle.

C'est pour­ quoi les lettres étaient attendues avec impatience, sur­ tout celles de Paris.

Elles permettaient de se tenir au courant de l'actualité poli­ tique , littéraire, mon­ daine.

Ces lettres étaient lues à l'en­ tourage.

Elles pou­ vaient même cir culer si elles n'avaient pas un caractère trop intime.

Le livre Une ép istolière assidue L es quelque mille cinq cents lettres qui nous sont par­ venues de la marquise de Sévigné nous font pénétrer au cœur de la France de Louis XIV.

Appartenant à la meil­ leure noblesse, Mme de Sévigné est introduite à la cour et fré­ quente la société parisienne.

Elle est donc au couraJ1t des grands événements qu'elle relate dans ses lettres :le procès de Fouquet , la guerre de Hollande, la mort de Turenne ...

La mar­ quise "dîne en ville", assiste à des premières théâtrales, rend visite à ses amis, et non des moindre s : Mme de La Fayette, le cardinal de Retz.

Quand elle n'est pas à Paris , Mme de Sévigné séjourne en Bretagne dans son château des Rochers , reçoit des visites du voisinage, assiste aux éta ts de Bretagne, se promène longuement dans son parc.

Bien sûr, elle évoque tout cela dans ses lettres.

Quand elle n'es t ni à Paris ni en Bretagne, Mme de Sévigné voyage, rejoint sa fille, Mme de Grignan , en Provence ; ou bien encore, prend les eaux à Vichy .

Nouvelles occasions d'éc rire ...

Et puis , comme tout le monde, elle connaît de grands chagrins et de grandes joies, elle a ses soucis domestiques .

Et elle s'é panche auprès de ses correspondants , auprès de sa fille surtout.

Une personna lité complexe M me de Sévigné n'est pas seulement une épistolière brillante et spirituelle .

Au fil de ses lettre s, nous décou­ vrons une mère à la passion maternelle exacerbée ; une chré­ tienne qui s'interroge sur la mort ; une amie fidèle ; une femme du Grand Siècle à la solide culture classique , lectrice assidue de romans et de pièces de théâtre mais aussi d'austères ouvrages théologiques ; une femme du monde qui garde l'esprit critique vis-à-vis de la brillante société qu'elle aime fréquenter ; une châtelaine qui recherche la solitude, la nature, les lectures et la méditation .

Ces diver s aspects de sa per so n­ nalité sont souvent mêlés dans une même lettre, ce qui rend sa correspondance si vivante et intéres sante.. »

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