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Mathurin RÉGNIER : Satires

Publié le 25/09/2012

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Une conversation brusque, franche et à saillies ; nulle préoccupation d'art, nul quant-à-soi ; une bouche de satyre aimant encore mieux rire que mordre ; de la rondeur, du bon sens ; une malice exquise, par instants une amère éloquence ; des récits enfumés de cuisine, de taverne et de mauvais lieux ; aux mains, en guise de lyre, quelque instrument bouffon, mais non criard ; en un mot, du laid et du grotesque à foison, c'est ainsi qu'on peut se figurer en gros Mathurin Régnier. Placé à l'entrée de nos deux principaux siècles littéraires, il leur tourne le dos et regarde le seizième ; il y tend la main aux aïeux gaulois, à Montaigne, à Ronsard, à Rabelais...

« Mathuri n Régnier.

Photo Roger·Vio llet.

Né en 15 73, Mathurin R égnier est d estin é à entrer dans l es ordres d ès so n e nfan ce.

Il entr e ain si tr ès je un e au serv ice du car­ dinal Fran çois de J oye use .

Il mèn e en­ s uit e à Pari s un e vie d e débau ch e, mal gré se s de v oir s e cclé­ s iastiqu es.

D eve nu le p oè te o ffic ie l d e la co ur d'H enri IV, il m eurt prématur ém ent l e 22 oc tobr e 1613 , à Rouen .

Le livre Naturel et truculence au service de la poésie E sprit toujours libre, Régnier nous met en garde , dans la satire III, contre >, qui est, selon lui, une sorte d'esclavage , et dit préférer une vie retirée , mais sans s ervitudes .

Dans son texte L'Importun ou le Fâcheu x (satire VIII) , il nous décrit un personnage qu'il a dû fréquenter sou­ vent : le gêneur qui veut s'imposer partout et ne fait qu'ennuyer son entourage.

Les satires XI (Le Souper ridicule) et XII (Le Mauvais Gîte) sont de véritable s joyaux : Le Souper ridicule nous conte l'histoire d' un repas auquel l'auteur a participé et Le Mau vais Gîte nou s entraîne, l'e space d'une nuit agitée, dans le sordide logement d'une prostituée.

La satire XIII (L'H ypocrisie d écon certé e) révèle un Régnier d'une ironie mordante : Macette, vieille courtisane « repentie >>, cache ses mauvais desseins sous une apparence de douceur et de piété.

Le portrait terrifiant de ce monstre d'hypocri sie reste san s doute 1 'une des plus belles réussite s de l'écrivain.

Le recueil est clos par la satire Ni crainte ni esp éran ce, qui trace dans ses grandes lignes la« morale >> de Régnier.

Un témoin de son temps M athurin Régnier a composé seize satires (qui furent publiées entre 1608 et 1613) -littéraires , psychologiques, ou parfois même philosophiques- dans lesquelles il s'attache à dépeindre les mœurs , souvent grotesque s, de son temps .

Excellent observateur , il décrit d'une plume acide, mais sans agressivité, les vice s et traver s des gens qu'il a côtoyés tout au long de sa courte vie.

D'esprit vif et libre , Régnier donne un nouveau souffle au style littéraire du début du xvrre siècle.

Laissant de côté tout maniérisme , il n'hé site pas à employer un vocabul aire simple et truculent, parfois trivial, ne recherchant qu 'une seule chose : le naturel.

Grand amateur de poésie a ntique , R égnier s'inspire principalement de deux poètes latins, Horace et Juvénal.

Influencé par Rabelai s également , il admire Montaigne pour sa philosophie , mais se déclare l'ennemi juré de son contemporain Malherbe, qui prétend donner à la poésie une plus grande rigueur et une forme plus ordonnée .. »

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