MÉNANDRE : La Belle aux boucles coupées

« Tête de Ménandre.

Il n'existe aucun texte comp let des comédies de Ménandre, à l'ex­ ception du Dyskolos.

De La Belle aux boucle s coupées , seuls quatre cent cin­ quante vers, transmis par des pap yrus égyp­ tiens, nous sont connus.

Manuscrit original sur papyrus d'un texte de Ménandre.

Photo s Clarendon Press.

Oxford.

1927.

Le livre Des amours contrariées U ne pauvre femme trouve deux jumeaux, un garçon et une fille, abandonnés.

Elle décide d'élever seule la fille , Glyc ère , et de confier le garçon, Moschion , à Myrrhine, une femme riche et sans enfants.

Des années plus tard, Glycère , fiancée à Palémon, un brillant officier au caractère ombrageux , rencontre Moschion dans la rue .

Le jeune homme, ignorant le lien qui l' unit à Glycère , tombe immédiatement amoureux de la jeune fille, la prend dans ses bras et l'embrasse.

Malheureuse­ ment , le fiancé de la jeune fille, témoin de ce qui vient de se passer et se croyant trompé , décide de punir Glycère en lui coupant sa belle chevelure.

Celle-ci, déses pérée , vient chercher refuge auprès de Myrrhine .

Au milieu de la confusion générale, alors que Palémon veut ramener sa fiancée chez lui, apparaît un riche vieillard, Pathécos, qui tente de dissiper les malentendus.

Après de nombreuse s explications , le vieil homme constate qu' il est le père de Glycère et de Moschion, qu' il avait dû abandonner autrefois.

Finalement, Palémon obtient la main de Glycère et Mo schion épouse une autre jeune femme .

Un com iq ue subt il L a Belle aux boucles coupées comprend trois parties bien distinctes : un prélude, un prologue et la pièce proprement dite .

Le prélude consiste en quelques scènes préliminaires qui révèlent les acteurs principaux de la comédie, leurs relations et la situation prése nte.

Le prologue sert à informer le spectateur d 'évé nements passés, qui ont une importance pour la compré­ hension de l'action.

Dans le cas de La Belle aux boucles co up ées, le prologue est pris en charge par le personnage divin de l'Ignorance (Agnoïa).

Le choix de ce personnage n 'es t pas innocent , car, pour Ménandre, le hasard dans la vie quotidienne est le fruit de l'ignorance des hommes par rapport aux événe­ ment s de leur vie.

Si l'intrigu e de cette comédie ne se distingue pas par son originalité, l 'auteur excelle en revanche dans l'analyse psychologique de ses personnage s et réussit à créer, dans un style élégant, un comique disc ret et raffiné.

Plusieurs pièc es de Ménandre seront d'ailleur s reprises par les auteurs latin s Plaute et Térence .. »