Mikhaïl Afanassievitch BOULGAKOV : Les Oeufs fatidiques

« Le livre Photo Musée Pasteur / Sipa-Icono L'écrivain russe Kavérine disait de son ami Boulgakov : "Chez lui, on s'at- tend d'un moment à l'autre à voir pous- ser le nez de Gogol." Kavérine souligne ainsi combien l'hu- mour est inséparable du talent dans l'oeu- vre de Boulgakov.

Un bien curieux savant T e professeur Persikov enseigne la zoologie à l'université I de Moscou.

Depuis la disparition de sa femme, la re- cherche expérimentale est devenue son unique intérêt.

Et aux côtés du professeur, finalement, une seule personne compte : son assistant, Ivanov.

Les tâches s'accomplissent par ailleurs dans la routine : Persikov publie de nombreux articles, multi- plie ses cours et se rend célèbre aux sessions d'examens par ses exigences.

Cependant, le 16 avril 1928, le professeur et son aide font soudain une découverte aussi extraordinaire que soudaine — à la suite d'une négligence.

Un rayon lumineux, cause des catastrophes à venir, apparaît dans leur laboratoire.

Après quelques vérifications, Persikov lui reconnaît la pro- priété étonnante d'accélérer la croissance animale et s'em- presse de commander des oeufs de poule pour pousser ses expériences.

Mais l'administration confond sa commande avec une autre et lui adresse des oeufs de serpent.

Aussi, dans toutes les fermes où les oeufs de Persikov auront été distribués après avoir été exposés au rayon, des monstres gigantesques sème- ront la terreur et menaceront le pays tout entier.

Un univers infernal A u cours de sa carrière littéraire, Boulgakov va progressi- vement abandonner son style satirique au profit d'une écriture fantastique.

En succédant à Gogol — entre autres —, il reprend cette vieille tradition russe des contes et nouvelles imaginaires.

Et dans Les Œufs fatidiques, précisément, l'écri- vain se montre bien comme un véritable auteur de science-fic- tion, mêlant à souhait réalité et aberrations.

Comme il ne s'est pas débarrassé cependant de son passé où il fut médecin puis journaliste, son humour féroce ne manque jamais de critiquer au passage les travers de la société : bureaucratie, pouvoir politique, marché noir, classes sociales et pénuries.

Ce qui vaut d'ailleurs à Boulgakov d'être censuré sans mesure et de se voir exclu, par exemple, du congrès des écrivains de 1934, sur ordre de Staline.

Photo Musée Pas teur 1 Sipa-lcono L'éc rivain russe Ka vùine disait d e son ami Boulgakov : "Che: lui, on s'at­ tend d 'lill mom e nt à /'ali/re à voir pous­ ser le nez de Gogol.

" Ka vérine souligne · ainsi combien /'hu­ mour est ins éparable du talent dans /' œu­ v re de Boul gakov.

Le livre Un bien curieux savant L e professeur Persikov enseigne la zoo logie à 1 'université de Moscou.

Depuis la di s parition de sa femme , la re­ cherche expérimentale est devenue son unique intérêt.

Et aux côtés du professeur, finalement, une seule personne compte : son assistan t, Ivanov.

Les tâches s'accomplissent par ailleurs dans la routine : Persikov publie de nombreux articles, multi­ plie ses cours et se rend célèbre aux sessions d' examens par ses exigences.

Cependant, le 16 avril 1928 , le professeur et son aid e font soudain une découverte aussi extraordinaire que soudaine- à la suite d'une négligence .

Un rayon lumineux , cause des catastrophes à venir, apparaît dans leur laboratoire.

Après quelques vérifications , Persikov lui reconn aît la pro­ priété étonnante d'accélére r la croissance animale et s'em­ pre sse de commander des œufs de poule pour pousser ses expériences .

Mais l' administration confond sa commande avec une autre et lui adresse des œufs de serpent.

Aussi, dans toutes les fermes où les œufs de Persikov auront été distribués après avoir été exposés au rayon, des monstr es gigantesques sème­ ront la terreur et menaceront le pays tout entier.

Un univers in fernal A u cours de sa carrière littéraire, Boulgakov va progressi­ vement abandonner son style satirique au profit d'une écriture fantastique.

En succédant à Gogol -entre autres -, il reprend cette vieille tradition russe des contes et nouvelle s imaginaires.

Et dans Les Œufs fatidiques , précisément, l'écri­ vain se montre bien comme un véritable auteur de scie nce-fic­ tion , mêlant à souhait réalité et aberrations.

Comme il ne s'est pas débarrassé cependant de son passé où il fut médecin puis journali ste, son humour féroce ne manqu e jamais de critiquer au passage l es travers de la société : bureaucratie , pouvoir politique , marché noir , classes socia les e t pénuries .

Ce qui vaut d'ailleurs à Boulgakov d'être censuré sans mesure et de se voir exclu, par exemple, du congrès des écrivains de 1934 , sur ordre de Staline.. »